Composition sur la parodie
Publié le 29/09/2013
Extrait du document
«
Prenant l'exemple de Tristram Shandy de Sterne , Chklovski montre comment le récit du
romancier anglais met à nu les procédés conventionnels du roman comme la causalité, la
succession chronologique, la linéarité de la composition, etc., et constitue le contenu de son
propre roman sur notre prise de conscience de la forme romanesque
Les procédés utilisés dans la transformation parodique refléteront ces dimensions : la critique
se marquera de préférence par l'exagération (la stylisation) et la réflexivité, l'opposition
empruntera les voies de l'inversion et de la négation, l'adaptation jouera sur la
recontextualisation et l'anachronisme.
Mais on aura le plus souvent affaire à un mélange de
ces moyens.
des titres comme « La Fourmi et la Cigale » ( Fables d'Anouilh) ou « Virginie et Paul »
( Contes cruels de Villiers de L'Isle-Adam) programment une inversion parodique, et un
recueil de poèmes s'ouvrant et se fermant, comme Les Amours jaunes de Tristan Corbière, sur
une parodie de « La Cigale et la Fourmi
Travestissement burlesque : bouleverser les traditions
Fréquent au XVIIème siècle, que l'on croit pourtant si respectueux des traditions, le burlesque
consistait à parodier une œuvre noble de l’Antiquité, généralement une épopée, comme
l’Iliade, l’Odyssée ou l’Énéide, et à l'affubler d'une forme vulgaire.
L'exemple le plus célèbre en est le Virgile travesti, de Paul Scarron.
En dehors du simple jeu
littéraire, l'entreprise peut trahir un souci de naturel qui conteste l'écart excessif choisi par
certains genres par rapport au réel : en ce sens le roman, dès ses origines, peut apparaître
comme la forme burlesque de l'épopée.
Ce type de parodie participe aussi de quelque chose
d'iconoclaste, et ce d'autant plus que l'œuvre parodiée est consacrée, pour ne pas dire sacrée.
3) La notion de parodie postule un « contrechant », une œuvre qui se construit dans
l'opposition à une autre
L'étymologie du mot parodie confirmerait d'ailleurs la seconde hypothèse : ôdê signifiant « le
chant », et para à la fois « contre » et « à côté », la notion de parodie postule un
« contrechant », une œuvre qui se construit dans l'opposition à une autre, ou du moins en
regard d'une autre.
Que la relation qui les unit soit de l'ordre d'une transformation comique, la
Deiliade et le Margitès , une épopée burlesque également mentionnée par Aristote au
chapitre iv de la Poétique , le laissent entendre.
Pourtant Aristote l'évoque au chapitre II de la Poétique .
Dans la sorte de grille des genres
littéraires qu'il établit, la parodie, semble-t-il, correspondrait à la représentation en mode
narratif de personnages et d'actions « bas ».
Or si Aristote a bien défini les cases de la tragédie
et de l'épopée et annoncé au chapitre vi un traité sur la comédie qui ne nous est pas parvenu, il
ne nous a pas laissé d'autres informations sur la parodie que ces allusions à des œuvres de son
temps.
Elles permettent, en accord avec la logique de son système générique, de conjecturer
que la parodie devait être soit une épopée présentant des actions et des personnages bas, soit
une épopée ridiculisant une épopée connue (la Deiliade étant littéralement une « Iliade des
lâches »)..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- : En quoi ce passage est-il une parodie des romans de chevalerie et une satire de la religion ?
- Composition - L’Union européenne, aboutissement ou recul de la démocratie ?
- 1ère HGGSP Pistes de correction pour la composition sur le thème 1, sujet D.
- Composition Forces et faiblesses de la France sous la IV ème République (1946-1958)
- Moyen orient composition