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La critique des religions et le théisme

Publié le 27/03/2015

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Les institutions religieuses sont violemment condamnées par Voltaire quand il y décèle le fanatisme, lui-même issu du dogmatisme. Candide et La Princesse de Babylone dénoncent les horreurs de l'Inquisition, dont les persécutions anéantissent toutes les valeurs humaines. Ne voit-on pas Cunégonde se faire servir « des rafraî­chissements entre la messe et l'exécution « ? Au nom de la chasse contre l'hérésie, c'est tout une caste qui s'arroge droit de vie ou de mort. Et il en faut peu pour ris­quer 

« E X P 0 S É S F C H E S offrent le spectacle du fanatisme et on apprend que la Vieille est la fille du pape Urbain X.

La vision des autres religions est aussi critique.

Dans Candide, le pré­ dicant calviniste parle durant une heure de la charité, mais refuse un morceau de pain au héros, et un «iman très pieux et très compatissant » conseille aux soldats assiégés de ne couper qu'une seule fesse des femmes, afin de conserver une réserve de « bonne chère ».

Les religions et leurs représentants sont donc toujours présen­ tés dans une perspective critique fondée sur une volonté d'instaurer la tolérance.

La condamnation du fa~atisme et de la superstition Les institutions religieuses sont violemment condamnées par Voltaire quand il y décèle le fanatisme, lui-même issu du dogmatisme.

Candide et La Princesse de Babylone dénoncent les horreurs de!' Inquisition, dont les persécutions anéantissent toutes les valeurs humaines.

Ne voit-on pas Cunégonde se faire servir« des rafraî­ chissements entre la messe et l'exécution»? Au nom de la chasse contre l'hérésie, c'est tout une caste qui s'arroge droit de vie ou de mort.

Et il en faut peu pour ris­ quer le bûcher.

Voltaire souligne enfin les conséquences désastreuses pour l'huma­ nité de la confusion entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel.

Assimilant l'esclavage des nègres à la situation des serfs en France, Voltaire dénonce le double langage de l'Église sur ce problème majeur.

La duplicité de l'institution apparaît également à l'occasion des guerres: le même Te Deum sert aux Arabes et aux Bul­ gares pour remercier Dieu après la bataille.

Ill -LE THÉISME Le théisme, une reli~ion fondée sur la raison Au sectarisme et au fanatisme, Voltaire oppose dans tous ses contes une religion raisonnable.

Dès Zadig, la discussion entre les représentants des religions antiques lors du souper à Bassorah porte sur la valeur de leurs religions, chacun des convives défendant par des arguments simplistes celle où il a été élevé : Zadig leur montre que les divergences ne portent que sur des rites et que toutes les croyances repo­ sent sur l'existence d'un Dieu créateur du monde.

Au mot de déisme qui fige Dieu dans l'abstrait, Voltaire, depuis 1752, préfère celui de théisme.

Lancé dans l'apostolat du théisme, une religion naturelle dont le Dieu n'est pas révélé, mais prouvé, Voltaire s'efforce de démontrer l'existence de Dieu par l'organisation admirable d'un univers que les lois de l'attraction univer­ selle, découvertes par Newton -et utilisées dans son voyage par Micromégas - viennent de faire comprendre.

L'ingénu décèle le« Dieu qui l'a fait naître» dans le ciel où « des millions de soleil éclairent des milliards de mondes ».

Le refus de l'athéisme* Parfaitement conscient de la nature sociale du fait religieux, Voltaire s'inquiète de la montée en puissance d'un courant athée vers 1765-1770 : il y voit une superstition à rebours et rédige un conte philosophique, l' Histoire de Jenni (1774), qui renvoie dos à dos l'athéisme et le fanatisme, tout en affirmant la nécessité de l'exigence religieuse pour l'homme.

Conclusion : La pensée religieuse de Voltaire apparaît dans les Contes réduite à ses leçons fondamentales, plus radicale parfois que dans les essais ou traités, sans doute parce qu'elle y est livrée au travail d'une écriture constamment sous-tendue par l'ironie*.. »

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