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Des Fables théâtrales ?

Publié le 12/09/2019

Extrait du document

Un chœur, comme dans les tragédies grecques, se fait parfois même entendre. Dans Les Animaux malades delapeste (VIl, 1), l'Âne provoque l'indignation générale :

 

Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !

 

Ce recours au style direct suscite une totale impression de vérité.

 

IDes fables à jouer

 

comme des pièces de théâtre

Il s'ensuit qu'à quelques adaptations près, certaines fables peuvent être interprétées comme un texte théâtral. Tenant le rôle du récitant, un acteur peut dire ce qui relève de la narration pour laisser ensuite la place à une véritable représentation.

 

Prenons le cas de La Mort et Je Mourant (VIII, 1). La première partie de la fable (v. 1-24) doit être récitée pour camper le décor et la situation : \" La Mort ne surprend point le sage [ ...]. >> La seconde partie peut se jouer, puisqu'il s'agit d'un long dialogue entre la << Mort •• et un Vieillard.

 

Les fables qui imitent la procédure judiciaire, avec intervention d'un accusateur et d'un avocat, ou d'un accusé et de sa victime, se prêtent encore plus naturellement à la mise en scène. Elles sont nombreuses : Les Animaux malades de la peste (VIl, 1) ; Le Chat, la Belette et Je petit Lapin (VIl, 15) ; L'Huître et les Plaideurs (IX, 9) ; L'Homme et la Couleuvre (X, 1), pour ne citer que les principales.

« L' exp osition Au théâtre, l'exposition a pour fonction d'informer le spectateur des données nécessaires à la compréhension de l'intrigue.

Elle en pose les bases.

Pour ne lasser ni choquer le public, elle doit être rapide et vraisemblable.

Les fables obéissent aux mêmes contraintes.

La Fontaine est passé maître dans l'art de la concision.

Quelques mots lui suffisent pour lancer son récit.

Deux vers constituent l'ex­ position des Loups et les Brebis {Ill, 13 ) : Après mille ans est plus de guerre déclarée, Les loups firent la paix avecque les brebis.

L'act ion est lancée : ce sera d'une fausse paix, qui se terminera par la mise à mort des brebis.

Sur un registre plus grave, Le Lion, Je Loup et le Renard {VIII, 3) expose la situation initiale avec la même rapidité : Un Lion décrépit, goutteux!, n'en pouvant plus Vo ulait que l'on trouvât remède à la vieillesse.

Sobrement, tout est dit: la peur de mourir , l'imp ossibilité de recou­ vrer la santé, l'échec prévisible des traitements médicaux.

Ces expo­ sitions, brèves et nettes, sont fréquentes.

Elles figurent dans les fables 1, 5, 13,16 ; Il, 2,4,19 ; IV, 3; V, 20 ; VI, 5; VIII, 6, 7, 8, 11, 14; IX, 2, 4, 13, 15 ; X, 4, 12 ; Xl , 1, 5, 7.

To utes observent en outre la plus stricte vraisemblance.

Quoi de plus naturel que deux Coqs se disp utent une Poule, ou qu'un malade souhaite guérir ? pr ogr ess ion de l'action L'action des fables est par ailleur s soumise aux mêmes impératifs que l'action d'une pièce.

Elle est progressive.

On peut la découper en actes, ou si l'on préfère, en séquences.

Chaque étage renchérit 1.

Goutteux : atteint de la maladie de la goutte, provoquant des handicaps articulaires.. »

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