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Le dialogue littéraire

Publié le 22/11/2018

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DIALOGUE. Le dialogue littéraire peut apparaître comme un genre essentiellement pédagogique : c’est à travers lui que Platon fait apparaître l’ironie socratique; c’est la naïveté du questionnement de Candide qui permet à Voltaire de ridiculiser l’optimisme leibnizien; c’est un échange de répliques didactiques qui fait passer le message idéologique de certains romanciers engagés du XXe siècle; c’est encore à la forme du dialogue que la pratique moderne de l’interview emprunte sa technique destinée à exprimer une philosophie. La vocation du dialogue semble donc être le débat d’idées, issu des habitudes oratoires de l’Antiquité gréco-romaine. Le dialogue se différencie du discours dans la mesure où celui-ci vise simplement à convaincre ou à informer unilatéralement, alors que le premier suppose un échange, une réciprocité dans la communication. Cette réciprocité est particulièrement perceptible au théâtre, où le dialogue sert non seulement à l’expression de sentiments individuels mais aussi à la progression de l’intrigue. Si les stichomythies (dialogues vers par vers) moliéresques sont parfois une caricature de la communication (imposée par le genre parodique de la comédie), chez un Marivaux, au contraire, le dialogue est langage et surtout action. Il faudra attendre Ionesco pour redécouvrir le dialogue de sourds et, à travers cette forme moderne de l’incommunicabilité, une critique radicale de la vanité du langage.

 

Le dialogue peut se suffire à lui-même : aucune dramatisation, aucune mise en scène dans les Dialogues des morts de Fontenelle ou le Supplément au Voyage de Bougainville de Diderot. A peine plus d’action dans Jacques le Fataliste. Il n’en ira pas de même dans les bandes dessinées philosophiques, où même les plus statiques (celles d’un Reiser, d’un Wolinski) supposent au moins l’apport mimétique du graphisme. 

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