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dissertation

Publié le 14/12/2013

Extrait du document

Dans le corpus proposé, les textes de La Bruyère et de L’Encyclopédie sont davantage des textes de conviction alors que Voltaire et Giraudoux cherchent d’abord à persuader. La volonté de convaincre, donc de construire un raisonnement, utilise la logique comme arme privilégiée. La Bruyère, comme l’auteur de l’article "Paix", énonce des faits que nul ne peut réfuter. La logique se voit également dans l’opposition entre l’état de Paix et la guerre. L’Encyclopédie utilise un autre procédé : l’analogie qui consiste à comparer deux faits, deux situations pour en déduire une valeur explicative, ici la guerre assimilée à la maladie et la paix à la bonne santé. De fait on peut remarquer que l’auteur énonce une thèse subjective sous une forme apparemment scientifique. Nous sommes proches de la persuasion et même de la manipulation du lecteur. Par contre, si l’auteur veut davantage toucher le lecteur dans son âme, faire plus appel à ses sentiments qu’à sa raison, il peut employer un ton plus lyrique. La Bruyère utilise la dramatisation pour nous persuader avec les exclamations du début, l’accumulation...

« → Cependant la complexité des moyens mis en oeuvre peut être un frein. Être efficace signifie que le lecteur (ou le spectateur) modifie son point de vue sur une question précise ou commence à réfléchir sur un phénomène auquel il ne pensait pas auparavant. De ce point de vue, il convient de relever que la littérature est plutôt élitiste : elle s'adresse (et particulièrement au XVIIIe siècle) à un public cultivé.

Écrire suppose un lectorat.

Un petit nombre seulement de personnes cultivées ont lu, en leur temps, les philosophes des Lumières. On peut penser que le texte théâtral touche un nombre plus important de personnes.

Mais, là encore, seule une fraction bien précise de la société se rend plus ou moins régulièrement dans une salle de théâtre.

Les spectateurs de La Guerre de Troie n'aura pas lieu ne sont pas légion. Enfin les procédés stylistiques de l'argumentation nécessitent une certaine culture, une connaissance de la langue, de l'histoire, des idéologies.

Que penser du lecteur qui prendrait au pied de la lettre la fin du texte de Voltaire ? À quelles extrémités serait porté celui qui lirait l'argumentaire de Montesquieu sur l'esclavage sans en saisir l'ironie ? → C'est peut-être en dehors de la stricte argumentation que les écrivains nous aident le mieux à rejoindre leurs causes. C'est dans les oeuvres de fiction, par l'intermédiaire d'une histoire ou d'un monde qui nous remue que les écrivains sont lus.

L'article « guerre » nous paraît plus efficace que l'article « paix ».

Dans le second, l'auteur expose de manière aride les avantages de l'état de paix alors que, dans le premier, Voltaire nous captive par le charme d'une fable qui se termine d'ailleurs par un apologue.

De la même manière, son Candide, roman sentimental et roman d'aventure, nous touche plus que ses articles du Dictionnaire philosophique.

C'est si vrai que Voltaire, désireux de toucher un large public a choisi la forme du conte philosophique pour diffuser ses idées subversives.

De même Les Misérables de Victor Hugo ont beaucoup plus contribué à faire avancer le socialisme militant que les oeuvres théoriques des penseurs sociaux. Et si les oeuvres écrites ne connaissent pas toujours une large diffusion dans le public, leur capacité à convaincre et à émouvoir lorsqu'elles empruntent les canaux de la fiction, en font une source appréciée pour les adaptations au cinéma ou à la télévision, ce qui leur donne la notoriété.

On peut penser à l'oeuvre. »

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