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Dissertation Autobiographie

Publié le 16/11/2014

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Valentin ROME 2LETTA Dissertation de lettres « Seules les âmes très banales atteignent aisément à l'expression sincère de leur personnalité. Car une personnalité neuve ne s'exprime sincèrement que dans une forme neuve. La phrase qui nous est personnelle doit rester aussi particulièrement difficile à bander que l'arc d'Ulysse ». Citation d'André Gide, celle ci amène à penser que chaque autobiographe a sa propre écriture du moi, unique et novatrice, remettant ainsi en question le genre unique de l'autobiographie. A propos de la problématique du sujet et de la polysémie de l'écriture du moi, Gisèle Mathieu Castellani affirme que « Certains autobiographies problématisent leur entreprise et sondent ses difficultés, d'autres se lancent à corps perdu sans avoir l'air de mettre en doute la possibilité de se connaître et de se dire tel qu'on se connait.(?)C'est pourquoi l'écriture du moi ne définit pas un genre unique, mais éclaire diverses formes de discours, dans lesquelles l'exploration du sujet se fait dans l'écriture et par l'écriture ». Dans son propos, l'auteur distingue deux types d'autobiographes à partir de la prise en compte d'un discours commentatif au sein d'une autobiographie et de leur position face à la problématique du sujet, induisant de fait deux types d'écriture du moi divergentes. D'une part, ceux qui « problématisent leur entreprise », sont ceux qui entreprenne une écriture du moi sujette aux ombres, aux contradictions, menant à travers l'écriture une interrogation constante de leur subjectivité et de leur démarche, construisant, reconstruisant et modifiant sans cesse le sujet de l'énonciation au fil de l'écriture. D'autre part, ceux qui ne doutent pas se connaitre et se dire tel qu'ils se connaissent, sont ceux qui mettent en place une problématique du sujet qui se trace à travers un parcours cohérent, semblant a l'inverse ne pas s'interroger sur leur démarche à l'intérieur de leur écriture. A partir de cette distinction entre deux types d'écriture du moi, l'auteur conclue en énonçant qu'il existe donc plusieurs formes d'écriture du moi, ne pouvant de fait définir un genre autobiographique unique, mais plutôt diverses formes de discours, tout en réaffirmant que le je écrivant et le moi écrit se construisent, se déconstruisent, et se reconstruisent dans l'acte même d'écrire. Toutefois, ce caractère métamorphique du sujet semble être seulement le fait des autobiographes qui s'interrogent sur leur démarche au sein même de leur écriture du moi. La critique semble exclure une influence de l'écriture sur le sujet pour ceux qui ne doutent pas se connaître et qui privilégient la cohérence d'un parcours, n'incluant pas de discours commentatif ou d'interrogations sur leur projet dans leur autobiographie. Aussi, la spécialiste semble remettre en cause la notion de genre autobiographique, amenant a se questionner sur d'éventuels caractéristiques communes à toute écriture du moi. La définition duale de l'écriture du moi et des autobiographes est de plus à questionner à la vue de la diversité des écritures du moi. N'y aurait il aucun autre possible,qu'un sujet sûr de se connaitre et éliminant toute interrogation sur sa démarche dans son écriture du moi ou un sujet en perpétuelle analyse et remise en cause de sa subjectivité dans son autobiographie? De la sorte, l'analyse de Gisèle Mathieu Castellani amène a se demander dans quelle mesure l'écriture du moi s'inscrit dans une dualité déduite d'un discours commentatif énoncé et construit dans et par le texte comme critère de distinction autobiographique et comme condition de la transformation du sujet, dans l'horizon plus général d'un questionnement sur l'unité et la diversité du genre autobiographique. L'analyse de certaines écritures du moi mettent en lumière un discours qui omet toute interrogation et remise en cause dans l'écriture, discours qui se veut démonstratif et judiciaire, souhaitant amener le lecteur aux conclusions que lui dicte l'auteur, induisant une certitude de la connaissance de soi. A contrario, un discours commentatif qui amène le sujet a se remettre en question, à s'interroger sur sa démarche, et de se fait à se déconstruire pour se reconstruire au rythme de l'écriture peut prendre place dans l'écriture autobiographique. Toutefois, d'autres formes d'écriture du moi utilisent des formes de discours qui amènent à remettre en cause la définition duale de l'écriture de soi et à mettre en lumière la possible transformation et remise en cause du sujet sans discours commentatif au sein même de l'autobiographie tout en conservant des critères communs aux précédentes écritures du moi amenant donc à définir un genre autobiographique. Certaines écritures du moi, apparaissent tout d'abord comme ayant une portée démonstrative et judiciaire et s'inscrivent dans la certitude de la connaissance de soi, ou du moins, dans l'absence de discours commentatif au sein de l'autobiographie elle même. L'exemple de Jean Jacques Rousseau,homme des Lumières, dans le texte Les Confessions (1764-1770) est premièrement significatif de ce type d'écriture du moi s'inscrivant dans la dualité décrite par la spécialiste. En effet, dans son préambule, le penseur énonce « Je sens mon coeur et je connais les hommes », et assure qu'il est en mesure de se peindre « exactement d'après nature et dans toute sa vérité », et affirme par la suite « C'est l'histoire de mon âme que j'ai promise, et pour l'écrire fidèlement il me suffit de rentrer en moi ». A la lecture de ces extraits du Préambule des Confessions, il apparait que l'auteur postule entre le je écrivant et le moi écrit une transparence totale, et de ce fait l'unité du sujet. A travers ces mots, Rousseau affirme sa capacité à se connaître entièrement: le moi, intime et unique, se révèle dans l'écriture. Rousseau souhaite ici dire sa transparence, et même convaincre les autres de sa transparence entre le je écrivant et le moi écrit. C'est alors un discours judiciaire qui apparait dans l'écriture du moi de Rousseau, à travers l'apologie de soi et le plaidoyer pro domo que celui met en place, dans le but de convaincre les autre...

« des autobiographes est de plus à questionner à la vue de la diversité des écritures du moi.

N’y aurait il aucun autre possible,qu’un sujet sûr de se connaitre et éliminant toute interrogation sur sa démarche dans son écriture du moi ou un sujet en perpétuelle analyse et remise en cause de sa subjectivité dans son autobiographie? De la sorte, l’analyse de Gisèle Mathieu Castellani amène a se demander dans quelle mesure l’écriture du moi s’inscrit dans une dualité déduite d’un discours commentatif énoncé et construit dans et par le texte comme critère de distinction autobiographique et comme condition de la transformation du sujet, dans l’horizon plus général d’un questionnement sur l’unité et la diversité du genre autobiographique.

L’analyse de certaines écritures du moi mettent en lumière un discours qui omet toute interrogation et remise en cause dans l’écriture, discours qui se veut démonstratif et judiciaire, souhaitant amener le lecteur aux conclusions que lui dicte l’auteur, induisant une certitude de la connaissance de soi.

A contrario, un discours commentatif qui amène le sujet a se remettre en question, à s’interroger sur sa démarche, et de se fait à se déconstruire pour se reconstruire au rythme de l’écriture peut prendre place dans l’écriture autobiographique.

Toutefois, d’autres formes d’écriture du moi utilisent des formes de discours qui amènent à remettre en cause la définition duale de l’écriture de soi et à mettre en lumière la possible transformation et remise en cause du sujet sans discours commentatif au sein même de l’autobiographie tout en conservant des critères communs aux précédentes écritures du moi amenant donc à définir un genre autobiographique.

Certaines écritures du moi, apparaissent tout d’abord comme ayant une portée démonstrative et judiciaire et s’inscrivent dans la certitude de la connaissance de soi, ou du moins, dans l’absence de discours commentatif au sein de l’autobiographie elle même.

L’exemple de Jean Jacques Rousseau,homme des Lumières, dans le texte Les Confessions (1764-1770) est premièrement significatif de ce type d’écriture du moi s’inscrivant dans la dualité décrite par la spécialiste.

En effet, dans son préambule, le penseur énonce « Je sens mon coeur et je connais les hommes », et assure qu’il est en mesure de se peindre « exactement d’après nature et dans toute sa vérité », et affirme par la suite « C’est l’histoire de mon âme que j’ai promise, et pour l’écrire fidèlement il me suffit de rentrer en moi ».

A la lecture de ces extraits du Préambule des Confessions, il apparait que l’auteur postule entre le je écrivant et le moi écrit une transparence totale, et de ce fait l’unité du sujet.

A travers ces mots, Rousseau affirme sa capacité à se connaître entièrement: le moi, intime et unique, se révèle dans l’écriture.

Rousseau souhaite ici dire sa transparence, et même convaincre les autres de sa transparence entre le je écrivant et le moi écrit.

C’est alors un discours judiciaire qui apparait dans l’écriture du moi de Rousseau, à travers l’apologie de soi et le plaidoyer pro domo que celui met en place, dans le but de convaincre les autres de sa transparence.

De la sorte, Rousseau affirme à la fois qu’il se connait, et qu’il peut se dire tel qu’il se connait, ne se remettant alors pas en cause dans l’écriture, mais aussi que pour se dire tel qu’il se connait, il doit amener un surcroit d’évidence, rendre transparent aux autres, afin qu’il soit. »

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