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L'école des Annales comme révolution historiographique

Publié le 09/05/2015

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HISTORIOGRAPHIE L'école des annales est-elle à l'origine d'une révolution historiographique ? L'historiographie se traduit par l'histoire de l'histoire ; c'est s'attacher à replacer l'histoire écrite par les hommes dans l'histoire qu'ils vivent. Mais l'Histoire, et donc l'Historiographie évoluent. Bien entendu, il y a différentes manières de l'étudier, de l'appréhender. Le XXème siècle est siècle de changement, par l'accessibilité aux études supérieures, une nouvelle génération de chercheurs se forme, en s'opposant à l'empirisme et proposant une nouvelle manière d'étudier l'histoire. Il s'agit ici d'analyser l'Histoire proposé par l'école des Annales. Réaction à l'histoire positiviste dominante du début du XXe?siècle, l'école des Annales est née d'une revue dirigée par?deux des plus grands historiens français, Lucien Febvre et?Marc Bloch. Rejetant l'événement (telle l'histoire bataille) ou?l'histoire politique pour l'histoire économique et sociale, et le?temps long, les Annales marquent plus de soixante ans d'historiographie française, et au-delà, au travers de grandes figures comme Fernand Braudel. Mais est ce que cette pensée novatrice de Febvre et Bloch est à l'origine même d'une révolution historiographique ? Dans un premier temps nous nous pencherons sur la revue des Annales et le courant de penser qui en découle, son histoire, ses évolutions et ses enjeux. Puis nous verrons son influence et l'impact de cette pensée aux XX-XXIème siècles et sur l'Histoire Nouvelle qui en découle. Lucien Febvre, né en 1878, acquiert une formation d'historien à Nancy puis à Paris, à une époque où l' « école méthodique » exalte, privilégiant l'événement et la dimension politique. Très tôt, Febvre se joint à l'entreprise de Henri Berr, l'un des premiers philosophe à réagir contre cette « école méthodique », et voyant dans l'histoire un bilan des expériences humaines, à vocation de devenir la science des sciences. Parallèlement, pour F. Simiand, l'histoire doit plutôt se fondre dans une science sociale, en lui donnant une profondeur temporelle. Febvre hésite entre ces deux points de vue et s'en tient finalement à l'idée d'une unité des sciences humaines. Marc Bloch quant à lui, né en 1886, passe par l'École normale supérieure, et enseigne ensuite l'histoire dans des universités allemandes (Leipzig et Berlin) et françaises (Montpellier, Amiens, Strasbourg). Il soutient que la méthode comparative est trop souvent laissée à la philosophie de l'histoire ou à la sociologie générale, et qu'il s'agit donc d'intégrer dans le travail de l'historien les acquis de la méthodologie comparative en usage dans d'autres sciences sociales comme la géographie ou la sociologie. C'est sa manière de compléter la démarche de Febvre : redéfinir pratiquement une identité historienne à forte caractéristique scientifique dans un rapport de collaboration et de démarcation avec les sciences sociales les plus novatrices de la période. Au cours des années 1920, l'université de Strasbourg rassemble des enseignants brillants afin créer une université d'élites, en concurrence avec celles d'outre-Rhin, et c'est là que Febvre et Bloch se rencontrent, se lient d'amitié, et forment le projet de rénover l'histoire. Ils projettent de créer une revue pour suppléer la disparition en 1919 de la revue historique allemande Vierteljahrschrift für Sozial-und Wirtschaftsgeschichte. Ils s'adressent à Henri Pirenne, intern...

« Parallèlement, pour F. Simiand, l’histoire doit plut ôt se fondre dans une science   sociale, en lui donnant une profondeur temporelle. Febvre h ésite entre ces   deux points de vue et s’en tient finalement  à l’id ée d’une unit é des sciences   humaines.  Marc Bloch quant  à lui, n é en 1886, passe par l’ École normale sup érieure, et   enseigne ensuite l’histoire dans des universit és allemandes (Leipzig et Berlin)   et fran çaises (Montpellier, Amiens, Strasbourg). Il soutient que la m éthode comparative est trop souvent laiss ée  à la   philosophie de l'histoire ou  à la sociologie g énérale, et qu’il s'agit donc   d'int égrer dans le travail de l'historien les acquis de la m éthodologie   comparative en usage dans d'autres sciences sociales comme la g éographie   ou la sociologie. C'est sa mani ère de compl éter la d émarche de Febvre :   red éfinir pratiquement une identit é historienne  à forte caract éristique   scientifique dans un rapport de collaboration et de d émarcation avec les   sciences sociales les plus novatrices de la p ériode. Au cours des ann ées 1920, l’universit é de Strasbourg rassemble des   enseignants brillants afin cr éer une universit é d’ élites, en concurrence avec   celles d’outre­Rhin, et c’est l à que Febvre et Bloch se rencontrent, se lient   d’amiti é, et forment le projet de r énover l’histoire. Ils  projettent de cr éer une   revue pour suppl éer la disparition en 1919 de la revue historique allemande   Vierteljahrschrift f ür Sozial­und Wirtschaftsgeschichte . Ils s'adressent  à Henri   Pirenne, internationalement reconnu pour diriger la revue qui doit  être pour   Febvre centr ée sur les d ébats critiques et de m éthode et  être destin ée  à tous   les historiens ainsi qu'aux sociologues, philosophes, l égistes et  économistes.

  Mais le projet n’aboutit pas mais pose les bases d’une nouvelle revue. En 1929, disposant du soutient de la maison d’ édition Armand Colin, les deux   hommes fondent la revue  Les Annales d’histoire  économique et sociale. Les fondateurs insistent sur la n écessit é de faire collaborer deux cat égories de   chercheurs qui souvent s'ignorent, les historiens qui s'occupent du pass é et   ceux qui se consacrent au pr ésent,  à l'étude des soci étés et des  économies   contemporaines   : il s'agit avant tout d'un appel  à la collaboration entre histoire   et sciences sociales. L'orientation clairement revendiqu ée par les deux   fondateurs est pragmatique et ax ée sur la compr éhension du pr ésent et sur   l'action, ils font preuve d'une grande m éfiance vis­ à­vis de la th éorie.  Bloch et Febvre font tout aux  Annales  : conception des num éros, choix des   th èmes, des articles, correction, r éé criture parfois etc... Mais surtout ils   é crivent  énorm ément pour la revue. La collaboration entre les deux directeurs   est extr êmement  étroite. Le courant novateur n églige l’ événement et insiste sur la longue dur ée,   d éplace son intention de la vie politique vers l’activit é économique,  . »

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