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ESSAIS

Publié le 28/01/2017

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Lecture analytique Essais, Montaigne (1533-1592) INTRODUCTION Le XVI ème siècle fut marqué par un bouleversement de la pensée appelé mouvement humaniste. Ce mouvement se basait sur le retour à l'Antiquité et sur une revalorisation par rapport à Dieu. Montaigne est l'homme d'un seul livre, les essais (texte philosophique). Montaigne rédige alors ses Essais, une grande réflexion sur la société, étendue sur quinze années, où il défend les idées humanistes. De 1571, jusqu'à sa mort en 1592, il ne cessera de le retravailler, de le corriger, de l'enrichir. Montaigne rédige «De l'institution des enfants», à destination de Madame de Foix qui attend un enfant et à laquelle l'auteur propose ses principes éducatifs. Dans cet extrait, au lieu d'insister sur les disciplines ou sur les différentes sciences et connaissances à acquérir par l'élève, Montaigne propose avant tout de former l'esprit, de lui apprendre à penser (par lui-même). Avant d'évoquer l'élève, il dresse le portrait de l'enseignant idéal et propose ses conseils dans l'art d'expliquer. Nous tenterons de voir quelle est la vision de Montaigne sur l'éducation et comment il l'impose à son lecteur. Nous verrons tout d'abord la démarche argumentative qui lui permet d'imposer sa vision de l'éducation. I. Texte argumentatif C'est un texte a dimension argumentative. Montaigne parle en son nom et non à travers un personnage : il ne raconte pas une histoire. L'auteur est présent et donne des conseils et son avis. Tout au long du texte se remarque en effet la présence de l'auteur par l'utilis...

« II.

Pour exposer sa vision nouvelle de l’éducation Montaigne se plait en réalité à critiquer l'éducation médiévale qui selon lui éloigne de la simplicité et du sens.

Montaigne critique, comme le faisait Rabelais dans Gargantua, l'acquisition d'une science abstraite sans aspects pratiques.

Montaigne préfère l’idée d’un travail à accomplir sur l’esprit lui-même.

L’éducation ne doit pas servir à gagner de l’argent ou à briller dans les salons. L’éducation doit servir à s’enrichir intellectuellement, donc il faut avoir un savoir maîtrisé, compris.

Montaigne défend une thèse implicite selon laquelle l’élève doit s’approprier le savoir, ce qui implique une nouvelle méthode d’enseignement qui laisse plus de liberté à l’élève « qu’il écoute », en réglant l’allure de sa progression ». Montaigne privilégie la formation de l’intelligence par rapport à l’accumulation de connaissances : « la tête bien faite que bien plein » On a un texte qui est relativement polémique, qui dévalorise l’éducation traditionnelle: le savoir est alors comparé à une nourriture dont les maîtres gavent les élèves comme des oies ! « On ne cesse de criailler à nos oreilles, comme qui verserait dans un entonnoir».

L’aspect négatif de ce type d’apprentissage est rendu par le verbe « criailler » et ses sonorités désagréables. Montaigne redoute que l'élève devienne quelqu’un qui a de nombreuses connaissances mais qu’elles ne lui soient d’aucune utilité.

Montaigne poursuit avec la métaphore mordante de l'alimentation et compare le rabâchage mécanique à une simple régurgitation, quand il évoque juste après notre passage : «C'est témoignage de crudité et indigestion que de regorger la viande comme on l'a avalée.» Ce texte désapprouve donc sévèrement la quête pour briller, pour paraître et préconise la lente et profonde assimilation des connaissances. A l’inverse il va valoriser sa méthode : il propose une pédagogie individualisée à l’écoute de l’élève. Montaigne dresse ainsi le portrait de l’éducateur idéal. Il multiplie les exigences et les qualités requises pour être ce véritable enseignant. L’enseignant idéal doit être capable d'observer et d'écouter son élève : « Je veux qu'il écoute», «Il est bon qu'il le fasse trotter devant lui pour juger de son train, et juger jusques à quel point il se doit ravaler».

Le précepteur doit s'adapter, se rabaisser pour transmettre à l'élève un enseignement à sa portée.

Enfin l'enseignant doit faire preuve de patience et de persévérance car ce n'est que sur le long terme qu'il pourra mesurer la portée de son travail et donc la compréhension de l’élève.

On favorise la compréhension et la maîtrise du sujet : « pas seulement de répéter les mots (…) sens et leur substance », «mettre en cent visages et accommoder (…) pour voir s’il l’a encore bien compris et fait sien » À travers le portrait de cet éducateur idéal, Montaigne renvoie aux façons d’enseigner qui sont celles de son époque et qu’il juge sévèrement inefficaces.. »

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