étude du poème "Bretagne" de Guillevic
Publié le 27/09/2013
Extrait du document
«
poète prête sa voix.
3- La couleur blanche domine dans le poème : elle est évoquée directement par la quadruple occurrence de
l'adjectif « blanc », qui scande l'ensemble du poème, et indirectement par la reprise du mot « dents ».
Ici, la
couleur blanche connote certainement l'innocence : celle de l' « enfant », celle des « innocents ».
Quant à la couleur rouge, qui apparaît à la fin du poème avec le mot « sang », elle connote ici la violence, la
mort.
Les deux couleurs évoquées se placent dans un contraste violent.
L'évocation du rouge à la fin du poème, qui annule le blanc, montre que c'est la mort (de l' « enfant », du
« mari ») qui l'emporte, justifiant par là-même l'emploi du mot « innocents ».
4- Le poème dans son ensemble est un euphémisme : seule une lecture attentive permet de percevoir,
presque entre les lignes, l'atrocité de la scène évoquée : en effet, la mort est masquée par la description sobre
et distanciée de la scène de massacre.
Les trois termes désignant la mort sont des euphémismes caractéristiques : « parti », « fini », « quitté ».
La
coordination ou la juxtaposition des termes désignant les débris de vaisselle et de corps atténuent également
la brutalité de la scène, plaçant apparemment objets et corps humains sur un même plan (fait souligné par le
fait que « vaisselle » rime avec « cervelle ») : le rapprochement entre « vaisselle » et « dents » est justifié et
imagé également par la couleur blanche : débris de vaisselle et de dents se confondent visuellement.
L'adjectif
indéfini « quelques » dans « quelques dents » est non seulement un fort euphémisme, mais son emploi paraît
presque choquant puisque ces « quelques dents » désignent le massacre d'un enfant, d'autant plus cruel qu'il
apparaît par le morcellement de son corps.
Enfin, aucun rapport logique n'apparaît dans le poème : ils restent implicites.
Toutes ces figures d'atténuation contribuent à voiler la brutalité de la scène, mais le dévoilement progressif du
sens n'en est que plus brutal.
5- Le niveau de langue utilisé dans ce poème n'est pas habituel en poésie : il s'agit d'une langue très simple,
usuelle, courante, tant sur le plan de la syntaxe que sur celui du vocabulaire.
Chacune des trois phrases
commence par le présentatif « Il y a », on ne relève qu'une subordonnée relative ; le choix des mots est
intentionnellement des plus neutres et des plus banals.
Ce choix d'un registre courant est efficace car il permet.
»
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