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Étudiez les manifestations de la violence.

Publié le 06/08/2014

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Perceval ou le Roman de Graal de Chrétien de Troyes.

Étudiez les manifestations de la violence.

Chrétien de Troyes, dans le Conte du Graal, donne aux manifestations de la violence une grande importance. Il pose le problème de la violence chevaleresque, qu'il représente en elle-même sous les traits de l'agression, mais aussi dans ses conséquences sous les traits de la vengeance, et lui propose une solution courtoise.

« celui de son père (p.

208).

La solidarité clanique quant à elle s'exprime nettement dans l'af­ faire d'Escavalon.

Gauvain étant accusé d'avoir tué le roi d'Escavalon, il est assigné en duel par l'un de ses vassaux (Guingambrésil), et assailli par son peuple (la commune).

La vengeance irraisonnée À travers les histoires parallèles de !'Orgueilleux de la Lande et de !'Orgueilleuse de Nogres, l'œuvre offre deux exemples de vengeance irraisonnée.

L'Orgueilleux de la Lande, à cause d'une apparente infidélité, brutalise son amie et provoque tous les chevaliers qu'il rencontre dans le but de tuer son amant.

L'Orgueilleuse de Nogres, à cause du meurtre de son ami, désire sa propre mort et provoque tous les chevaliers qu'elle rencontre dans le but de se faire tuer.

La violence a bien ici le sens d'une vengeance; pourtant elle prend la forme d'une agression totale, d'un monstrueux« massacre des innocents» qui touche mille inno­ cents pour un coupable.

L'ami de la cousine de Perceval et Gréoréas font l'un comme l'autre les frais d'une telle folie furieuse.

Ces deux histoires représentent d'une façon inquiétante les répercussions inattendues de la violence chevaleresque, qui si rien ne !'arrête, s' engendre elle-même et prolifère à !'infini.

Ill.

La solution courtoise Une solution claire au problème de la vengeance L'idéal courtois de mesure apporte une solution claire au problème de la vengeance.

La conduite de Gauvain en est un exemple parfait.

Face à !'accusation de Guingambrésil, non seulement il refuse que son frère intervienne à sa place(« Parce qu'il n'accuse que moi, c'est moi qui dois m'en défendre 1 • »,p.

123), mais encore il propose réparation(« Si j'avais commis quelque outrage contre ce chevalier, je chercherais bien volontiers à faire la paix, et je lui offrirais une telle réparation que tous ses amis et les miens en seraient satisfaits.

» ).

Face à l'accusation de Guiromelan, non seulement il propose réparation (il reprend exacte­ ment les mêmes termes, p.

210), mais encore il estime que l'amour de Guiromelan et de Clarissan devrait signifier la fin de l'hostilité entre les deux lignages(« Si j'aimais une dame ou une demoiselle, pour l'amour d'elle j'aimerais et servirais tout son lignage.», p.

208).

Une solution ambiguë au problème de l'agression L'idéal courtois de mesure apporte une solution plus ambiguë au problème de l'agres­ sion.

D'ordinaire, la défaite constitue un remède puissant qui guérit l'agresseur.

C'est ce qu'on observe avec Anguingueron et Clamadeu, avec !'Orgueilleux de la Lande, et même avec !'Orgueilleuse de Nogres: acculés à la défaite, ils sont soudain purifiés du mal qui les habitait.

Cependant, le châtiment infligé par Gauvain à Gréoréas suscite un problème déli­ cat.

Il n'y a pas ici de défaite, mais un châtiment qui n'est qu'une reproduction symbolique du crime lui-même, l'action étant transposée du plan de la sexualité sur le plan de la nour­ riture : Gréoréas ayant joui de la chair féminine comme un animal, Gauvain l'oblige à se repaître de chair crue parmi les animaux.

Ce châtiment ne correspond en rien à !'étiquette courtoise, et on peut se demander si Gauvain agit là selon la justice, comme il le prétend, ou bien selon sa justice, comme le pense Gréoréas (p.

172).

1.

C'est nous qui traduisons ce passage et les suivants (T 4777-8, 4779-87 & 8774-6).. »

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