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Excipit - Le Père Goriot

Publié le 22/06/2014

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Explication L'Excipit, Le Père Goriot, Honoré de Balzac, 1834 Situation Dans les pages précédentes du roman Le Père Goriot, le narrateur a raconté la mort du père. Il a insisté sur la solitude de cette agonie : au retour de la soirée chez madame de Beauséant, Eugène a trouvé Goriot mourant. Christophe envoyé auprès des filles pour un secours d'argent n'obtient rien, Anastasie est en conférence avec son mari, Delphine dort. Les longues plaintes du père désignent l'objet de son mal : « Ne pas les avoir, voilà l'agonie ». Eugène effectue alors une démarche vers chacune d'elles, vainement. Anastasie seule viendra, mais trop tard, son père aura sombré dans l'inconscience. Goriot meurt sans avoir revu celles à qui il a tout sacrifié. Le narrateur a montré aussi la sollicitude d'Eugène auprès de l'agonisant, son dévouement, sa fidélité envers ce vieil homme, qu'il soigne et veille avec constance, tout imprégné encore des valeurs affectives de sa famille. L'enjeu du texte Cette dernière page du roman Le Père Goriot raconte la brève cérémonie funèbre du malheureux Père Goriot. Elle fournit les derniers éléments nécessaires au dénouement : les thèmes essentiels de l'oeuvre, abandon du père et ambition exacerbée de Rastignac, s'y trouvent liés l'un à l'autre et traités avec le maximum d'intensité. Un double itinéraire s'achève, celui d'une vie de dévouement man récompensée pour le père, et celui d'une éducation pour Eugène. Le commentaire envisagera successivement les deux parties du texte, l'une consacrée au disparu et l'autre à Rastignac. I/ Goriot : les funérailles d'un pauvre : Ces funérailles se déroulent sous le triple signe de l'abandon, de la précipitation et de la contrainte d'argent. L'abandon du père par les filles sa solitude près la mort comme dans l'agonie, sont perceptibles à travers plusieurs expressions : « Il n'y avait qu'une seul voiture de deuil... Il n'y a point de suite... deux voitures ...

« prêtres… vinrent et donnèrent,… les gens du clergé chantèrent,… deux voitures armoriées mais vides se présentèrent et suivirent… le corps du Père Goriot fut descendu… ».

La structure de la phrase suggère même un escamotage de la descente dans la fosse, cet acte essentiel traité en quelques mots étant aussitôt supplanté par la débandade de tous : « A six heures, le corps du Père Goriot fut descendu dans sa fosse, autour de laquelle étaient les gens de ses fille s, qui disparurent avec le clergé aussitôt que fut dite la courte prière due au bonhomme pour l’argent de l’étudiant ».Vous aurez noté, dans cette ample période, la disproportion entre la partie très brève consacrée au défunt, oublié sitôt après le mot « fosse », et la fuite des assistants longuement évoquée. La contrainte de l’argent a été dominante tout au long du roman ; elle est rappelée ici dans un registre lexical très insistant, et elle s’exerce jusqu’au bord de la tombe : à l’église, Goriot ob tient « tout ce qu’on peut avoir pour soixante -dix francs », car « la religion n’est pas assez riche pour payer gratis ».

Au cimetière, le clergé mesure son temps sur « l’argent de l’étudiant ».

Dans la fosse même, « l’un des fossoyeurs lui demanda un pour boire ».

Alors « Eugène fut forcé d’emprunter vingt sous à Christophe ».

L’argent toujours : jusqu’au bout de la vie, et dans la mort même, sans argent on n’a rien.

Il conditionne aussi l’intervention du clergé, qui est assimilée à une prestation de servic e exactement tarifiée. II/ Rastignac : l ’achèvement d’un itinéraire En un court moment, et en quelques phrases, le deuil dans le cœur d’Eugè ne est supplanté par le désir de parvenir. L’adieu au passé est suscité par le choc des vingt sous qu’il n’a pas et qui agissent sur Eugène comme un déclic révélateur de l’égoïsme social : « Ce fait si léger en lui -même détermina chez Rastignac un a ccès d’horrible tristesse ».

Il prend alors une conscience plus aiguë que jamais de son dénuement personnel.

Le jeune homme d’autrefois meurt à ce moment : le spectacle de la pauvreté entraîne la révolte, le refus de se laisser réduire soi -même à l’état d’ un Goriot.

Ici, Eugène pleure sur un mort qui est aussi l’adolescent d’hier, un garçon honnête et pauvre, auquel il dit adieu.

La scène est réussie sur le plan poétique : le crépuscule de la journée, le déclin de la saison, la mort du père et la fin des il lusions, tout cela est dans la même tonalité triste. Le passage du passé à l’avenir est instantané chez R astignac.

Il ne reste pas longtemps prisonnier de sa tristesse, il trouve vite en lui une détermination nouvelle : « Il se croisa les bras, conte mpla les nuages, et, le voyant ainsi, Christophe le quitta ».

Le passage de la tombe où gît la victime vers les nuages, ce mouvement d’ascension du regard, marque le retour à la vie, le recommencement de l’espérance, une deuxième naissance.

Plongé dans ses méditations, concentré sur sa pensée, Eugène est devenu un autre homme ; ce court début de phrase, « Il se croisa les bras, regarda les nuages… », marque la détermination et la foi dans l’avenir. Paris apparaît alors comme objet de désir. L’espéranc e retrouvée, c’est la fascination du Paris élégant, perçu comme ne proie désirable.

Il faut faire l’analyse précise de l’avant -dernier paragraphe où chaque terme montre les séductions de ce monde sous le regard d’un homme jeune.

La sensualité de paris est dans « tortueusement couché », comme dans une pose de courtisane.

L’éclat des fêtes est celui d’une ville où « commençaient à briller les lumières », qui annoncent les dîners, les bals de la nuit.

La richesse fascine Rastignac, il voit les seuls beaux quar tiers, « là où vivait ce beau monde ».

Enfin, comme prolongement de tout ce spectacle significatif, émerge le désir réaffirmé de participer au festin, de jouir des douceurs offertes, « un regard qui semblait par avance en pomper le miel », qui dit l’appéti t sensuel de savourer, d’avaler à longs traits. La volonté exacerbée de la conquête s’énonce de façon concent rée dans la fameuse apostrophe à la capitale : « A nous deux maintenant! ».

Par -là, l’ambitieux affirme sa volonté de prendre possession. »

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