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Le goût pour la nature chez Rousseau

Publié le 02/08/2014

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La nature occupe une place centrale dans la vie de Rousseau (célèbre, il choisit de vivre à la campagne, à Montmorency — voir Approche 1, p. 8) et dans sa philosophie (il réfléchit sur l'état de nature, état mythique où l'homme vit dans un état d'innocence et de liberté, opposé à l'état social, où l'homme est asservi). Mais avant d'être une notion, la nature est d'abord paysage : le jeune Jean-Jacques y ressent des émotions vives, qui vont façonner sa sensibilité et sa mémoire.

Les types de paysage et leurs valeurs

Chez les Lambercier à Bossey, Jean Jacquesdécouvre un certain type de

paysage, associé définitivement à un sentiment de «bonheur pur«.

Le paysage campagnard : simplicité, innocence, abondance. Le paysage campa-gnard est l'objet d'une découverte marquante :

La campagne était pour moi si nouvelle, que je ne pouvais me lasser d'en jouir. Je pris pour elle un goût si vif, qu'il n'a jamais pu s'éteindre.

La nature de Bossey est associée à la simplicité de «la vie champêtre«, à l'in-nocence de l'enfance, à l'atmosphère paisible qui règne entre les êtres dont les cœurs sont transparents les uns aux autres, liés par des sentiments d'af¬fection, 

rousseau

« La nature champêtre est prodigue.

Rousseau la voit toujours abondante et nourricière (remplie de fruits, de lait, de crèrne, etc.

; voir p.

58, et l'idylle des cerises, Texte 6, p.

67); les paysans y sont généreux, plus hospitaliers que les« urbains» (pp.

163-164, etc.).Jean:Jacquesjouit de cette abondante simplicité avec autant de sobriété (il a peu d'argent) que de gourmandise: Je ne connaissais pas etje ne connais pas encore de meilleure chère que celle d'un repas rustique.

(p.

111) Le paysage alpestre.

Rousseau goûte aussi les paysages de montagne.

Il y res­ sent, au spectacle d'une nature sauvage, primitive, moins civilisée que les jardins de l'enfance, un autre type de plaisir (voir Texte 7, p.

72), où la peur et la solitude s'ajoutent aux joies simples ressenties dans un accord du moi et de la nature.

Il y a dans les livres I à IV des C'onfessions une seule évocation de ce type de paysage, mais Rousseau en a écrit d'autres (voir Citations, p.

93) ; ce goût pour une nature sauvage et tourmentée, pour les « gouflt-es » et les «précipices>>, nouveau dans la littérature et les arts, est caractéristique de la sensibilité pré-romantique.

La ville.

Par contraste avec la nature et ses décors, la ville, lieu de l'artifice et de l'aliénation, présente un aspect désolant et dégradé.

Paris offre le spectacle de la misère (p.

211), tandis que Lyon offre celui de la corrup­ tion des mœurs (pp.

218-222).

m Un cadre pour la rêverie Rousseau, très sensible mais peu attentif aux objets qu'il a sous les yeux, décrit peu la nature (les descriptions sont rares et brèves dans son récit) : pour lui le spectacle de la nature est plutôt l'occasion d'un mouvement de rêverie qui prend différentes formes.

La rêverie idyllique et rétrospective.

Elle lie un paysage à des personnes aimées (Mme de Warens associée au paysage que Jean:Jacques voit de sa fenêtre à Annecy : «je la voyais partout entre les fleurs et la verdure; ses charmes et ceux du printemps se confondaient à mes yeux•;, p.

105).

En présence d'un paysage familier, fréquenté par le passé, Rousseau lui associe des images, des souvenirs qui s'interposent entre lui et la réalité.

Ainsi, vers Lausanne, sur les rivages du lac Léman (p.

203).

ùt rêverie imaginaire.

Très fréquente dans les livres II à IV, cette rêverie s'épanouit de façon euphorique, et projette Jean:Jacques vers un futur pressenti comme heureux et triomphant.

Il s'engage alors vers ce qu'il appelle le «pays des chimères'» ou «châteaux en /. »

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