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L'Ingénu (chap. 16) - LE CONTE VOLTAIRIEN

Publié le 30/03/2015

Extrait du document

conte

·   Dès que la belle et désolée Saint-Yves fut avec son bon confesseur, elle lui... indigne de vivre. Je ne puis le laisser périr, et je ne puis le sauver. 

À cause de sa rude franchise, l'Ingénu a été emprisonné à la Bastille par une lettre de cachet. Sa fiancée, Mademoiselle de Saint-Yves, va solliciter à Versailles sa libération auprès de « l'idole du pouvoir «, Monsieur de Saint-Pouange. Effrayée par la réponse de son interlocuteur, qui lui propose en échange de devenir sa maîtresse, elle va chercher conseil auprès d'un direc‑

La sincérité pudique de la jeune fille

Elle explique sa « répugnance horrible « à l'idée d'une « infidélité « à son fiancé. On la perçoit :

 

   dans les explications gênées et allusives données peu à peu au jésuite, dans le premier paragraphe, par une longue série de complétives au style indirect : son embarras n'empêche pas la jeune fille de se fier au confesseur ;

conte

« teur de conscience jésuite, le père Tout-à-tous.

On étudiera le comportement de la jeune fille, désemparée devant !'odieux marché qui lui est proposé, puis révoltée par la réaction du confesseur jésuite.

" 1 -UNE SITUATION DRAMATIQUE L'absence obsédante de l'In~énu L'existence de l'ingénu, nominalement absent de la scène, sous-tend toute l'action dramatique.

Il est mentionné à plusieurs reprises, d'abord par une péri­ phrase qui justifie la démarche de l'héroïne(« celui qu'elle devait épouser légiti­ mement»), ensuite par un cri d'angoisse («il faut que mon amant reste enseveli tout vivant») et enfin par une formule mielleuse du jésuite:« la chère personne que vous devez épouser ».

Cette absence obsédante accentue le déchirement que connaît Mademoiselle de Saint-Yves.

Le dilemme de Mademoiselle de Saint-Yves Il est souligné : par un certain nombre de qualificatifs exprimant le point de vue du narrateur: «la belle et désolée Saint-Yves»,« la pauvre fille» ; par la précipi­ tation imprudente de Mademoiselle de Saint-Yves: mal conseillée par une amie cynique, elle court se confier à un jésuite qualifié ironiquement de « bon confes­ seur » au début de scène ; par la peinture de son attitude désemparée « après un long embarras et de grandes irrésolutions»; par ses propos, qu'ils soient rapportés par un narrateur omniscient - « elle avait une répugnance horrible pour une telle infidélité » - ou exprimés au style direct - «je suis perdue ...

» ~e 1>ath~t!9~e Le pathétique naît de cette situation dramatique, qui fait ressortir la théâtralité d'une scène où le dialogue, les intonations et les indications scéniques relèvent de l'esthétique du tableau.

Le lecteur-spectateur partage le conflit intérieur de Mademoiselle de Saint- Yves.

Il -LE ROMANESQUE SENTIMENTAL La sincérit~"ll~~~!.9ue de l~j~~.Ilce fille Elle explique sa« répugnance horrible» à l'idée d'une« infidélité» à son fiancé.

On la perçoit : - dans les explications gênées et allusives données peu à peu au jésuite, dans le premier paragraphe, par une longue série de complétives au style indirect : son embarras n'empêche pas la jeune fille de se fier au confesseur; - dans la réplique au style direct, à la fin de l'extrait, pour exprimer l'horreur du dilemme imposé par des hommes (Saint-Pouange et le jésuite) abusant de leur position sociale.

Mademoiselle de Saint-Yves illustre avec une grandeur tragique le thème des « infortunes de la vertu ».

Du désarroi à l'héroïsme Le désarroi de la jeune fille devant la corruption la transforme en héroïne.

Elle hésite, par pudeur autant que par bienséance, à livrer au père Tout-à-tous le nom du puissant maître-chanteur, puis elle se révolte contre la lâcheté cynique du jésuite : « Ah ! mon père, je n'ai entendu que trop bien.

» [I}L LE CONTEVOLTAllUEN. »

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