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LA LECTURE COMME OUVERTURE À LA VIE SPIRITUELLE

Publié le 28/03/2015

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D'un côté, Proust dénonce les dangers et les illusions qui peuvent naître du commerce des livres. Comme Montaigne avant lui, mais en un tout autre style, il s'en prend à ceux qui empruntent aux textes une sagesse superficielle sans que

celle-ci puisse leur permettre de progresser véritablement dans leur « vie spirituelle «.

 

Mais plus que cette simple critique, Proust nous dévoile la nature véritable de l'acte de lire. Celui-ci n'est pas la pas­sive réception du savoir de l'auteur. Il n'est pas davantage cette aimable conversation dans laquelle deux esprits, par l'intermédiaire d'un volume, se répondent. La lecture est plus que cela : elle est cette réponse à l'incitation d'un texte par laquelle le lecteur parcourt l'essentiel du chemin en s'engageant sur la voie ouverte pour lui par l'auteur. Elle n'est pas évasion ou distraction mais tremplin en vue d'une aventure intérieure que chacun doit accomplir pour son propre compte.

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« Œl .

Ouverture à la vie spirituelle I 21 de la lecture exposée par Ruskin dans le livre qu'il traduit et présente.

Plus que cela, le romancier français prend prétexte de la pensée de !'écrivain anglais pour développer en une abondante préface sa propre vision du rôle et de l'impor­ tance de la lecture.

Selon Proust, la thèse de Ruskin peut se résumer en une for­ mule qu'il emprunte à Descartes: «...

la lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles pas­ sés qui en ont été les auteurs.» Or, pour lui, il n'en est rien: « ...

ce qui diffère essentiellement entre un livre et un ami, ce n'est pas leur plus ou moins grande sagesse, mais la manière dont on communique avec eux, la lecture, au rebours de la conversation, consistant pour chacun de nous à recevoir communication d'une autre pensée, mais tout en restant seul, c'est-à-dire en continuant à jouir de la puissance intellectuelle qu'on a dans la solitude et que la conversation dissipe immédiatement, en continuant à pouvoir être inspiré, à rester en plein travail fécond de l'esprit sur lui-même.» La conception de Proust diffère également de celle de Rus­ kin en ce qui concerne la place qui doit être celle de la lec­ ture dans l'existence de chacun.

Pour Proust, la lecture ne doit en aucun cas se confondre avec la vie, se substituer à elle car elle ne peut servir que d'introduction à celle-ci, que d'incitation à aller plus loin dans sa découverte: «La lecture est au seuil de la vie spirituelle ; elle peut nous y introduire : elle ne la constitue pas;» ....

En l'espace de quelques superbes pages qui anticipent sur les meilleurs moments d'A la recherche du temps perdu, Proust illustre sa thèse en faisant appel à l'un de ses souve­ nirs d'enfance: la lecture du Capitaine Fracasse de Théo­ phile Gautier.

Ce roman l'enchantait, le captivait.

Il lui semblait contenir une vérité et une beauté absolues.

Mais, tout autant, il le. »

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