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LEFÈVRE-DEUMIER, Jules Lefèvre, dit Jules : sa vie et son oeuvre

Publié le 15/01/2019

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LEFÈVRE-DEUMIER, Jules Lefèvre, dit Jules (1797-1857). Jules Lefèvre — qui adjoignit à son patronyme celui d’une tante qui lui avait légué une fortune considérable — entre vers 1822 dans la carrière littéraire : ami d’Alexandre Soumet, il collabore à la Muse française et aux Tablettes romantiques, compose des tragédies qu'il ne parvient pas à faire jouer {l'Exilé vengeur, les Mexicains, Richard III). Poète byronien dans le Parricide (1823) et le Clocher de Saint-Marc (1825), érudit polyglotte fort averti des littératures anglaise et allemande, critique qui convertit le Mercure de France au XIXe siècle à la cause romantique, il s’enthousiasme pour la liberté

« polonaise, combat aux côtés des patriotes en 1.

831, et rentre blessé.

En 1833, il publie un recueil élégiaque, Confidences.

Une histoire d'amour malheureuse lui en a fourni la trame, et une multitude de poètes étrangers (cités en un étonnant bariolage d'épigraphes), les thèmes et les tons : intimisme plaintif, «agonies» douloureuses et violentes de la passion, tableaux exotiques.

surcharge de métapho­ res étranges et disparates.

Sainte-Beuve souligne la vigueur et la rareté de certains accents, mais réprouve la préciosité, le mauvais goOt, l'absence de style, d'harmo­ nie et de correction : «Les mots de poison, de venimeux, v éné neux , envenimé reviennent à tout propos avec une âcreté qu'on déplore [ ...

].

Je trouve encore !"'escarre du chagrin'', !"'anévrisme des larmes''.

un culte qu'on ·'galvaude".

"égruger le reste de mes jours".

"la ration de fiel dont vous gorgez mes jours", "un nom perdu, trahi, trimballé dans la boue" >>.

Le roman Sir Lionel d'Arquenay (1834), qui reflète la même passion déçue, charrie les mêmes bizarreries, avec une manière ironique et humoristique empruntée à Sterne ou à Jean-Paul.

Les Martvrs d 'Are ::..zo ( 1839) montrent l'artiste aux prises avec la ·tentation satanique.

S'il donne encore des poèmes (Œuvres d'tm désœuvré.

1842; Der­ nières Poésies, 1857).

Lefèvre-Deumier se tourne de plus en plus vers les études biographiques et historiques.

ct il révèle à se5- contemporains des aspects ignorés de la littérature allemande (Œhlenschlager, Je poète allemand du Danemark, 1854 ).

Devenu secrétaire P.articulier du prince-président, puis bibliothécaire de l'Eiysée et des Tuileries, il meurt en 1857, laissant le souvenir d'un talent indécis, trop sensible à des influences hétéroclites, trop soucieux de recherche verbale, « génie poétique, cœur ingénu, ayant du bel esprit dans la région du sublime >>, comme 1 'a bien vu son ami Émile Deschamps.

BIBLIOGRAPHIE Les Vespres de 1 'Abbaye du Val, Paris, Les Presses françaises, «Bibliothèque romantique>>, 1924: Sir Lionel d'Arquenay (r�impression de l'édition de Par is .

1882).

Genève.

Slatkine, 1973: M.

Walecka-Garbalinska.

Lefèvre-Deumier et le Mythe romantique du gé•rie, Upsala.

1987.. »

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