Livre II des Confessions de ROusseau
Publié le 18/10/2013
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L'effet de surprise créé par la technique du retardement narratif(déjà utilisée par Rousseau au début du Livre 1) fait ressortir l'émotion du narrateur. Les trois temps du récit sont isolés par les commentaires successifs. Rousseau rappelle son humiliation à l'idée de demander la charité à une vieille dévote et son vagabondage pour prolonger un trajet qui demandait une journée.
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1 -LA RENCONTRE DE MADAME DE WARENS
Le retardement narratif
L'effet de surprise créé par la technique du retardement narratif(déjà utilisée
par Rousseau au début du Livre
1) fait ressortir l'émotion du narrateur.
Les trois temps du récit sont isolés par les commentaires successifs.
Rousseau
rappelle son humiliation à l'idée de demander la charité à une vieille dévote et son
vagabondage pour prolonger un trajet qui demandait une journée.
C'est alors
le moment de la rencontre : « J'arrive enfin ; je vois Madame de
Warens
» (p.85).
Le narrateur suspend son récit, souligne l'importance de cette rencontre pour la formation de son caractère et trace un autoportrait flatteur de
l'adolescent qu'il était à quinze ans.
Conscient de
la contradiction entre son cœur ardent et la lenteur de son esprit à
traduire ses sentiments en paroles, Rousseau rédige une
« belle lettre » pour se pré
senter éloquemment tel qu'il est.
Nanti de cc viatique,
le voilà parti pour cette« ter
rible
audience».
Trois verbes présentent l'entrevue:« Je la vois, je l'atteins, je lui
parle ...
» (p.86).
Les points de suspension permettent une nouvelle interruption du
récit, justifiée par la montée de l'émotion au rappel d'un lieu et d'un instant où
l'autobiographe croit que sa vraie vie a commencé.
L'émerveillement de Rousseau
Une théâtralisation de l'endroit qui associe deux thèmes chers à Rousseau, la
nature (un ruisseau et le jardin) et la religion (l'église des Cordeliers),
prépare l'entrée en scène de l'héroïne : « Madame de Warens se retourne à ma voix » (p.87).
Sous l'effet d'un véritable choc visuel, Rousseau énumère des charmes
physiques inattendus chez une dame patronnesse et trace d'elle
un portrait enchan
teur :
« un visage pétri de grâces, de beaux yeux bleus, un teint éblouissant, une
gorge enchanteresse» (p.87).
Avec une ironie amusée Rousseau analyse l'effet de
cette rencontre : il devint
à l'instant le« prosélyte » de Madame de Warens, « sûr
qu'une religion prêchée par de tels missionnaires ne pouvait manquer de mener au
paradis
» (p.87).
Il resterait à se demander si !'écrivain ne reconstruit pas a posteriori avec une
fraîcheur attendrie -et en jouant sur l'ambivalence entre la rencontre amoureuse et
la relation spirituelle -une journée qui a préfiguré le plus grand bonheur de sa vie
et la première vision d'une femme qui a incarné tous ses rêves.
Il -LE RUBAN DE MARION
L'impact de la dénonciation
Après un récit d'une extrême vivacité où la volonté du coupable apparaît comme
subvertie par le démon auquel
un pauvre garçon n'a pas été en mesure de résister,
Rousseau examine les conséquences de sa dénonciation pour Marion, formulant sur
le destin de la jeune fille des hypothèses funestes -qu'il reconnaît n'avoir jamais
cherché à vérifier.
Puis il analyse longuement son attitude.
Un mouvement de dra
matisation lui fait souligner le calvaire de ses
remords solitaires : il n'a jamais
avoué sa faute à personne, même à Madame de Warens.
Dix ans tard, Rousseau reviendra sur son
« crime » dans la « Quatrième Prome
nade » qui traite du mensonge, problème fondamental pour un homme qui, depuis.
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