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LE MARIAGE DE TRISTAN - Tristan et Yseut de Béroul

Publié le 15/09/2018

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Tristan en exil réfléchit à sa situation en un long monolo gue ; il se lamente d'abord sur sa séparation d'avec Yseut, à qui il s'adresse dans un premier temps ; mais très vite, il déplore la différence entre eux : elle l'a oublié et vit dans le plaisir avec son mari, alors que lui est seul et malheureux sans rémission.

 

Dans un brusque revirement, il s'indigne d'avoir pu croire qu'Yseut l'oubliait, bien que leur amour ait été si grand et ait duré si longtemps. Yseut n'a pas changé, car il l'aurait tout de suite senti dans son cœur ; mais elle est contrainte par les circonstances. Malgré tout, elle devrait le réconfor ter ; comment ? En lui envoyant un message : un bref dialogue entre l'amour de Tristan, qui défend Yseut, et sa jalousie qui lui reproche de ne rien faire pour le réconforter s'achève par une victoire de la mauvaise foi. Même si Yseut aime encore son ami, cet amour ne sert à rien ; d'ailleurs sa nature la pousse à prendre son plaisir où elle le trouve, et c'est bien normal. Mais comment peut elle oublier ce qu'elle a tant aimé ? C'est que l'homme n'est pas stable dans le bien : très aisément il change d'attitude et choisit le mal au lieu du bien. On ne doit pas le lui reprocher pour autant, mais ne se souvenir que des éléments positifs. Si donc Yseut

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« des deux éléments manquait, il ne serait pas attiré par elle.

Mais les choses étant ce qu'elles sont, il désire à tout prix l'é pouser, pour de mauvaises raisons.

C'est que vraiment les hommes sont changeants, et inc apables de persévérer, si ce n'est dans le mal.

Ils se laissent tellement séduire par ce qui est mal qu'ils oublient toutes les bonnes qualités humaines.

L'inconstance est le fruit du dés ir, qui veut tou jours ce qu'il n'a pas, voire ce qu'il ne peut avoir.

Les dames en particulier sont souvent très inconstantes ; mais les hom­ mes aussi.

Et souvent ils ne font qu'accroître leurs maux alors qu'ils croient améliorer leur situation.

C'est bien le cas de Tristan : il croit se délivrer d'Yseut la reine en épousant Yseut la pucelle, mais en fait c'est à cause de la première qu'il désire la seconde.

Ce n'est pas par amour pour la reine qu 'il veut se marier, ni par haine contre elle.

S'il avait été un véritable « fin' amant », il n'aurait jamais rien fait qui puisse déplaire à son amie ; mais il n'a urait pas non plus sou haité épouser la jeune Yseut, n'eût été son amour pour la reine.

Simplement , il souffrait tant qu'il a voulu se sort ir d'une situation intolérable, et ce faisant a encore aggravé les cho­ ses, comme cela se produit souvent en amour.

Amour et haine se mêlent ainsi de manière inextricable.

Tristan agit précisé ment ainsi, et à force de paroles et de soupirs il fait en sorte que tout le monde soit d'accord pour qu'il épouse Yseut aux Blanches Mains.

COMMENTAIRE Il ne se passe strictement rien dans cette séquence ; Thomas prati­ qu e en virtuose l'art du monologue intérieur, au cours duquel Tristan argu mente avec lui-même jus qu'à justifier ce manque ment injustifia­ ble à la courtoisie qu'est son mariage avec une autre femme -une autre Yseut.

Puis, à partir de ce débat interne de son héros , Thomas passe à un e réflexion plus générale sur la nature humaine et les souf­ frances que ceux qui aim ent s'infligent à eux-mêmes :Tristan est pour lui un modèle d'amant tourmen té, et son récit acquiert une dimension d' exemplum moralisant.. »

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