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Maurice Scève, Délie, « L’aube éteignait Etoiles à foison »

Publié le 18/12/2013

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_Maurice Scève, Délie, « L'aube éteignait Etoiles à foison » Première phrase : Présence d'un moment englobant avec la présence de l'imparfait : « éteignait » v.1 et « dorait » v.4 mais aussi la présence des participes présents : « tirant » v.2 et « montant » v.3 : l'imparfait associé au mode non personnel qu'est le participe présent étire l'action comme si le poète voulais fixer l'aurore dans une sorte d'éternité éphémère. La présence de deux entités contraires et antithétiques  La clarté qui décroît : «  Etoiles » v.1 et la clarté qui s'accroît : «  Appolon » v.3. Les lumières associées à l'aurore sont retranscrites par les sonorités présentes à la rime avec des voyelles claires : rime en -Ime ou en -on. Ainsi dans la première phrase, tout tend à présenter au lecteur un tableau qui s'éclaire (présence du verbe « dorer »). Mais un tableau tout en modulations et en contrastes. Cependant tout tend vers la hauteur : « montant » v.3, « monts cornus » v.4, « hautes cimes » v.4. Ainsi le chant du poète monte vers le ciel et la prosodie (modulation de la voix en fonction des émotions) participe de l'évocation...

« platonicienne puisque les sens sont convoqués.

Le lever de la clarté coïncide avec la vision du poète.

C’est avec attention que l’on voit que la nature inclu deux espaces, celui de la nuit passé et celui du jour à venir que le poète crée un espace de création dans une omni- temporalité puisqu’il essaie de fixer par son écriture ce moment passager et furtif de l’Aube.

Le lointain est évoqué par les termes : « infimes » v.2, « Horizon » v.3.

Placés à la rime et pourtant ne créant pas de phénomène d’écho, ces deux termes insistent sur la vision du poète et ouvrent sur un espace nouveau : celui de la création. De fait, ce mouvement du réveil est exprimé par la même technique : jusqu’à l’extase mystique de l’Aurore provoquée par la Nuit et le songe.

Bien qu’antithétiques, ces deux idées sont donc nécessairement complémentaires.

Ce qui est illustré par ce moment béni qu’est l’Aurore et qui allie l’espace d’un court instant ces deux entités Cette deuxième phrase est cadencée et découpée suivant binaire : v.5-6-7/v.8-9-10.

La rupture se fait entre le vers 7 et le vers 8 avec l’apparition en tête du vers 8 du « je » du poète, présent jusque- là par l’emploi du possessif : « mon » v.6 et du réfléchi « me » v.7.

Le verbe « révoquer » au vers 8, par la présence du préfixe RE- insiste sur l’importance du songe tout autant qu’il marque le travail du poète qui s’extrait de la douleur de la nuit pour contempler l’Aurore.

Il est donc important d’insister sur le parallélisme entre les deux éveils.

Cette idée est d’ailleurs renforcée par l’emploi à la rime du groupe nominal : « l’âme ravie » qui fait écho à cet éveil qui révoque donc la nuit (on peut alors comprendre le verbe révoquer dans son sens fort ici).

Au vers 9, l’évocation physiologique définit le travail du poète qui par la force de son écriture et des sonorités fait du vaisseau lacrymal (terme médical) un terme poétique d’ailleurs placé à la rime.

On relève également l’opposition entre le participe présent « desséchant » et le groupe nominal « mes larmoyants conduits » qui peut illustrer également l’ambivalence des sentiments du poète à l’égard de la nuit.

Enfin le vers 10 constitue la pointe : les mots brefs et monosyllabiques permettent la mise en valeur de l’énigme.

Cette pointe ingénieuse sous forme de périphrase achève le dizain.

Mais Scève s’adresse ici à un lecteur qui connaît Délie et qui est habitué à la poésie néo-platonicienne (c’est-à-dire, un lecteur qui comprend que la femme aimée est l’incarnation du Bien).

Enfin le poète construit également un contraste entre deux temporalités : l’imparfait et le participe présent de la première phrase visent à étendre le moment de l’aurore et à fixer dans l’éternité de l’écriture tandis que la deuxième phrase emploi le présent v.7 mais aussi le passé simple (v.8) qui éloigne définitivement l’idée de la Nuit.. »

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