Devoir de Philosophie

MÉNAGE Gilles : sa vie et son oeuvre

Publié le 24/11/2018

Extrait du document

MÉNAGE Gilles (1613-1692). Ménage n’est guère connu, de nos jours, que comme l’original de Vadius, le pédant ridicule des Femmes savantes. Mais, dans sa pièce, Molière caricature et s’amuse; la réalité est autrement complexe.

La carrière sociale de Ménage fut banale : fils d’un avocat d’Angers, il devint avocat à son tour, mais quitta vite le barreau pour se mêler à la vie littéraire parisienne. Il obtint des bénéfices ecclésiastiques et vécut en abbé mondain. Sans s’engager dans une action effective à leur service, il sut se maintenir dans la mouvance des puissants : de Gondi (le futur cardinal de Retz) d’abord, qu’il quitta en 1652 pour rallier Mazarin, de Servien, de Fouquet enfin; après la chute de celui-ci, il se montra très réservé à l’égard du nouveau ministère et du clan Colbert.

La vie littéraire, où il acquit une autorité indéniable, fut donc le lieu de toute son activité. Lié — quitte à avoir avec certains des brouilles féroces — avec Guez de Balzac, Chapelain, Perrot d’Ablancourt, Pellisson, il fut aussi un maître et un ami de Mmc de La Fayette. Il était en relation avec la plupart des érudits de son temps et avait ses entrées dans le cercle savant des frères Dupuy. 

« Mais son œuvre présente aussi un caractère mondain et galant, où la poésie de circonstance est à l'honneur.

Familier de l'Hôtel de Rambouillet, puis du salon de M11• de Scudéry, il composa des poésies (Poemata, 1656) en français.

en latin et en italien, qui furent souvent critiquées -à juste titre.

Enfin, il fut un polémiste virulent et redouté.

Il se rendit célèbre par sa Requête des dictionnaires (compo­ sée dès 1636, publiée en 1649), où il ridiculisait la pré­ tention des académiciens à régenter la langue.

Parmi les nombreuses querelles où il s'engagea (contre d' Aubi­ gnac, à propos de l'unité de temps au théâtre, contre Montmaur, professeur de grec, plus tard contre Bail­ let.

..

), la plus féroce l'opposa aux amis de Chapelain, à la fin des années 1650.

Gilles Boileau avait raillé l'églogue «Christine» de Ménage, et, de répliques en répliques, l'affaire s'envenima, suscitant la publication de la vio­ lente Ménagerie de Cotin ( 1659); Molière se souvint de ces passes d'armes.

Dans ces polémiques, la vanité et l'humeur mordante du personnage ont une pan, tout comme les querelles de personnes et de clan.

Mais on y discerne aussi un conflit entre mondains et traditionalis­ tes qui amorce la querelle des Anciens et des Modernes.

Si l'œuvre de Ménage ne se lit plus -sauf le Mena­ giana, recueil posthume ( 1693) de ses souvenirs, docu­ ment utile aux historiens de la littérature -, son rôle littéraire révèle les paradoxes et contradictions qui agi­ tent le monde lettré parisien en ce temps où le classi­ cisme s'impose.

BIBLIOGRAPHJE E.

Samfiresco.

Ménage polémiste, philologue er poète, Paris, 1902: L.

Senerini, I'Eclissi della Fortww.

Cyrano, Sorel, Ménage ( ...

), Rome, Bulzoni, 1981.

·. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles