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MEURSAULT (analyse du personnage)

Publié le 07/10/2018

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Cette philosophie considère que l'existence humaine n’a pas de finalité, ni religieuse ni autre, et par suite aucun sens véritable. Chacun de nous naît par accident, par hasard, et en somme tous les actes se valent.

 

L'image que donne Camus de cette situation est celle de Sisyphe, criminel grec condamné dans les Enfers à pousser en haut d’une montagne un pesant rocher qui retombe sitôt le sommet atteint. La vie est un recommencement absurde, une tâche qu’il faut accomplir et que, pourtant, rien ne justifie.

 

Pour Camus, ce n'est pas l'absurde en soi qui existe, mais le sentiment de l’absurde. Ce sentiment naît du divorce entre un monde privé de sens et un être, l'homme, qui recherche ce sens dans chacun de ses actes. Comment réussir à réconcilier les deux? Camus donne une réponse paradoxale : il faut «faire comme si... >> le monde avait un sens, en s'investissant dans chaque acte. C’est à cette condition que Sisyphe peut dépasser son état et trouver le bonheur.

 

En 1938, le philosophe Jean-Paul Sartre (1905-1980) avait abordé des thèmes similaires avec son roman La Nausée. Il y mettait en scène un homme moyen, Roquentin, découvrant soudain le manque de sens du monde et de la vie en général.

 

Les origines de cette conception pessimiste du monde se trouvent dans les écrits de philosophes comme le Danois Sôren Kierkegaard (1813-1855) ou l’Allemand Schopenhauer (1788-1860), qui fut lui-même influencé par le bouddhisme. On y retrouve aussi des traces de la mystique de Dostoïevski comme des visions tourmentées de Franz Kafka (voir les chapitres consacrés à Raskolnikov et à Joseph K.).

« Meursault • 279 Raymond Sintès, son vmsm , essaie de lier connaissance avec lui.

Raymond est plus ou moins proxénète et vient d'a voir une altercation avec le frère d'une fille qu'il fréquen­ tait.

Il a besoin de Meursault pour témoigner de sa conduite et rédiger une lettre .

Meursault se prête au jeu de cette amitié, par simple réaction mais sans aucun mouvement aff ectif.

S'il exécute les rituels sociaux, ceux-ci ne trouvent aucun écho en lui.

Le lendemain de l'ent errement de sa mère, auquel il a assisté avec la même apparente froideur qu'à tout le reste, Meursault rencontre Marie.

Il l'a ccompagne à la plage, puis l'invite au cinéma et enfin couche avec elle, simplement parce qu'il en avait à la fois l'envie et l'occasi on.

Quelques jours plus tard, à l'occasion d'un pique-nique, Meursault se retrouve sur la plage en compagnie de Ray­ mond, de Marie et d'un couple d'amis, les Masson.

Alors que les trois hommes se promènent le long de l'eau, ils sont attaqués par deux Arabes, dont le frère de la femme chassée par Raymond.

Dans la bagarre, Raymond est blessé d'un coup de coute au.

Plus tard, Meursault revient seul vers la plage.

Il a en poche le revolver que Raymond lui a confié après la bagarre , quand ils ont revu une première fois leurs agresse urs.

L'un d'eux est toujours là.

Il tire son couteau et en menace Meursaul t.

Celui-ci vit intensément la scène.

Il est fasciné par le sole il, la chaleur, la lumière ...

Sans avoir vraiment conscience de son geste, il abat l'Arabe d'une balle, puis tire encore quatre coups de feu sur le corps gisant à terre.

Meursault est arrêté et son procès s'organise.

Son avocat lui explique que «l'insensibilité >> dont il a fait preuve à l'ent errement de sa mère sera un argument déterminant pour la partie civile.

Meursault ne comprend pas.

Il suit le déroule­ ment de la procédure avec détachement, comme il suit tou­ jour s tout.

Confr onté à un juge d'instruction qui tente de faire appel à ses sentiments chrétiens, Meursault reste tout aussi impassi­ ble.

Les quatre coups de feu qu'il a tirés sur l'homme étendu à terre sont une circonstanc e aggrav ante; mais c'est d'abord son attitude générale qui condamne. »

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