LE MONOLOGUE INTÉRIEUR
Publié le 29/03/2015
Extrait du document
Plus ancien, car dans une certaine mesure, la technique du «monologue intérieur« ne fait que prolonger certaines techniques littéraires plus classiques. Celle du monologue théâtral, par exemple : en dehors de toute crédibilité, l'acteur, en effet, suspend l'action et se met à s'entretenir avec lui-même à voix haute de manière à ce que le public n'ignore rien de ses débats intérieurs. Plus encore, on peut tenir le monologue intérieur pour une forme de perfectionnement et de radicalisation de la technique du «discours indirect libre «. Par cette dernière, le romancier en effet, se dispensant des guillemets comme des formules du genre «il pensa que... «, retranscrit directement sur la page les pensées ou les impressions de ses personnages. Flaubert, par exemple, dans Madame Bovary ou dans L'Éducation sentimentale, utilise ce procédé de manière constante, nous permettant ainsi de découvrir les illusions ou les rêves d'Emma ou de Frédéric.
«
ê.l .
Le monologue intérieur / 1 79
«Je tente de rendre, telles qu'elles apparaissent, les pen
sées des gens qui ne sont traduites ni en paroles ni en
gestes.»
.....
L'expression «monologue intérieur» aurait été, selon
Budgen, inventée par Valery Larbaud qui fut
l'un des plus
fervents défenseurs
d'Ulysse.
Ainsi que l'explique Joyce, le
«monologue intérieur» consiste à retranscrire, directement
sur la page, les pensées les plus intimes des personnages
dans l'ordre, ou plutôt dans le désordre, dans lequel elles
surviennent, au gré de la mémoire,
de l'imagination, du rêve
ou de l'association d'idées.
Le lecteur, par cet artifice, a
donc
l'illusion de se trouver tout à coup à l'intérieur de la
conscience d'autrui.
II assiste à ce flux continuel de pensées
à peine ébauchées et vite disparues qui, en arrière-fond, ne
cesse de se faire entendre de l'intérieur de chacun de nous.
Lorsqu'on évoque la technique du monologue intérieur, on
pense d'ordinaire au chapitre final
d'Ulysse.
Celui-ci, en
une trentaine de pages non ponctuées, est consacré en effet
au monologue intérieur
du principal des personnages fémi
nins du roman : Molly Bloom.
Celle-ci,
au petit matin, dans
son lit, entre le sommeil et la
veille, rêve en effet à sa vie, se
souvient de son passé, et réfléchit vaguement à la journée
qui l'attend.
L'ensemble,
d'une grande beauté musicale,
compose comme une seule coulée d'écriture
en laquelle les
idées, les images et les pensées s'enchaînent avec la même
rapidité et la même logique déroutante que dans notre esprit.
Le monologue de Molly Bloom est cependant,
en ce qui
concerne
Ulysse, un peu comme l'arbre qui cache la forêt.
Le passage est si célèbre
qu'on en finit par oublier le foi
sonnant et passionnant roman auquel il sert de conclusion.
Or, en ce qui concerne la technique du monologue intérieur,
le chapitre final est loin
d'être le seul à y avoir recours.
Dans la complexe structure symbolique du roman, chaque
chapitre est doté de sa propre personnalité.
Ainsi que
l'indique le titre du livre,
il sert d'illustration à l'un des épi
sodes de l'histoire
d'Ulysse telle que celle-ci est rapportée
dans
l'Odyssée d'Homère.
Mais à ce cadre mythologique.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- monologue intérieur - littérature.
- Monologue Intérieur sur le paradis
- LE MONOLOGUE INTÉRIEUR EN LITTERATURE
- Imaginez le monologue intérieur de la femme à qui s’adresse le poète, Pierre Reverdy (texte 2).
- Analyse linéaire Acte 1 scène 1 Le malade imaginaire : monologue d’Argan