Devoir de Philosophie

L'odyssée, une oeuvre structurée

Publié le 26/09/2018

Extrait du document

Alcinoos est un roi bon « Alcinoos le généreux »VI, 197. 
Quand à Ulysse, les épithètes qui le définissent sont nombreux et dépeignent ses différents traits de caractère : « l’industrieux Ulysse » ou « l’ingénieux Ulysse » souligne son intelligence, sa ruse, sa fameuse metis ; « noble Ulysse », « l’audacieux Ulysse » ou « Ulysse l’endurant » témoignent de son courage ; « le très illustre Ulysse » ou « Ulysse Fléau des villes » (référence au sac de Troie) de la renommée de ses actes ; tous ces épithètes trouvant leur finitude dans « le divin Ulysse » VI, 127 qui souligne son caractère héroïque : Ulysse est presque un dieu.
Conclusion
Pour conclure on relèvera surtout la rigueur de la composition de cette œuvre, rigueur qui est d’ailleurs sans doute un facteur de sa pérennité. De plus, on soulignera le caractère fondateur de l’Odyssée, puisque cette œuvre est, avec l’Iliade, la première représentante du l’épopée, genre pour lequel elle est aujourd’hui prise pour référence. Pour finir l’Odyssée est un récit plaisant grâce à l’originalité du style homérique et à la musicalité de ses chants.

« Ainsi, chaque chant présente un voire deux « épisode(s) » du retour d’Ulysse vers Ithaque : le chant V s’ouvre avec le Conseil des Dieux (« les Dieux avaient pris place à l’assemblée » vers 3), où est décidé le retour d’Ulysse et se ferme avec l’accomplissement de cet ordre de Zeus, avec le départ d’Ulysse sur son radeau (« Le cinquième [jour] la nymphe lui donna congé » vers 263) et son arrivée périlleuse sur une île; le chant VI nous apprend par la bouche de Nausicaa que cette île est celle des Phéaciens ; le chant VII voit Ulysse se présenter au roi Alcinoos et à la société phéacienne (« Allons ! Relève l’étranger, fais-le assoir//en un fauteuil clouté d’argent, et commande aux hérauts// de mélanger le vin pour rendre encore gloire à Zeus ») ; le chant VIII met en scène la réception publique d’Ulysse par les Phéaciens (« Alcinoos, seigneur sacré, le conduisit// à l’agora des Phéaciens ») ; les chants IX à XIII nous présentent le récit, fait par Ulysse, de son épopée.

De plus on observe que des « formulaires », placés particulièrement en début de chant, rythment le récit. A l’origine, ces « formulaires » permettaient de se repérer dans l’œuvre car signalaient un nouveau jour ou un évènement particulier : « Ainsi lorsque l’aurore aux doigts rose eut pris l’Orion » V, 121 ; « Lorsque parut la fille du matin, l’aube aux doigts roses » V, 228 etc pour indiquer la venue du matin.

On constate de la même façon que dans la plupart du temps, la fin du chant est marquée par le repos d’Ulysse, marquant ainsi une pause dans la vie d’Ulysse autant que dans la narration. Sa composition en vers est typique de la littérature antique et respecte l’hexamètre dactylique, donnant un rythme au poème qu’est l’Odyssée.

Il ne faut en effet pas oublier que les poèmes antiques étaient chantés, le choix d’un vers rythmé n’est donc bien sûr anodin, à noter aussi que le rythme aide beaucoup à la mémorisation des longs poèmes comme l’Odyssée.

On sait de plus que l’hexamètre dactylique est, par excellence, le vers de l’épopée car il accompagne, en particulier grâce à sa scansion, le souffle du héros confronté à milles périls. Le genre de l’Odyssée – Le style homérique L’Odyssée est sans doute le modèle même de l’épopée, un genre millénaire qui, comme l’indique en partie son étymologie ἐποποιΐα / epopoiḯa (de ἔπος / épos, « récit ou paroles d’un chant », et ποιεῖν / poieîn, « faire, créer »), est un long poème – ou chant – qui loue les exploits historiques ou mythiques d’un héros ou d’un peuple.

En la personne d’Ulysse, personnage éponyme car son nom grec est Ὀδυσσεύς (Odysseus), Homère nous présente un héros qui revêt l’habit de l’idéal grec de force (« Ulysse l’endurant » VII, 177), d’intelligence (métis : « L’ingénieux Ulysse » est un qualificatif qui revient tout au long de l’œuvre) et de courage (« l’audacieux Ulysse » X, 436).

Ce héros est donc confronté à de multiples épreuves, envoyées pour la plupart par les dieux, qu’il va affronter grâce aux qualités énoncées ci-dessus.

Ces épreuves sont de multiples sortes et vont éprouver toutes ses qualités, prouvant ainsi qu’Ulysse est bien un héros : la ruse dans l’épisode des Cyclope quand il se fait appeler Outis (=personne en grec) « Je m’appelle Personne, et Personne est le nom//que mes parents et tous mes autres compagnons me donnent » IX, 376 -377 ; la force physique dans la construction de son radeau « Ulysse alors coupa les poutres : il eut vite achevé.//Il abattit vingt troncs, les dégrossit à coups de hache,//les plana savamment et les équarrit au cordeau »243-245 ; l’endurance lors de sa périlleuse dérive sur le radeau jusque chez les Phéaciens « Alors, pendant deux jours et deux nuits, dans la houle,//il dériva ; son cœur plus d’une fois crut voir la mort » V,388 -389 ou après la mort de tous ses compagnons vers l’île de Calypso « neufs jours durant je dérivais » XII, 447; toutes ces épreuves, qui sonnent comme un défi aux dieux vont donc faire de lui un surhumain, donc un héros, dans son sens antique « Maintenant on dirait un des maitres du vaste ciel//Ah ! Si un tel héros pouvait être dit mon époux » VI, 244 -245.

Le fait qu’il partage la vie de deux nymphes, d’essence divine, que sont Circé et Calypso vient confirmer cette thèse. De plus s’il affronte ces épreuves c’est, certes pour retrouver sa cité Ithaque et sa femme Pénélope, mais finalement tout simplement pour préserver son identité, ne pas oublier son identité pour ne pas être oublié.

Ainsi Ulysse répète-t -il l’énoncé de cette identité tout au long de l’Odyssée : « Je suis Ulysse, fils de Laërte, dont les ruses//Sont fameuses jusqu’au ciel » IX, 19-20.

On observe ici dans le deuxième vers un aspect important du style homérique : l’hyperbole. L’hyperbole est en effet une des figures importantes dans le style épique que crée Homère dans ses deux poèmes l’Iliade et l’Odyssée.

Ainsi cette amplification des éléments du récit correspond au genre même de l’épopée car permet de bien retranscrire le caractère hors -du-commun et héroïque du héros.

Ainsi les premiers bénéficiaires de cette hyperbolisation sont bien sûr les ennemis d’Ulysse, rendant ainsi son combat plus impressionnant, son mérite plus grand : « C’était un monstre gigantesque » IX, 190 en parlant des Cyclopes ; « ils y trouvèrent une femme// plus haute que montagne » X, 112 -113 à propos des Lestrygons.

Ensuite, l’hyperbole s’applique aussi personnage d’Ulysse lui -même car, même si un humain nommé Ulysse et ayant accompli ce nostos eût existé, la description qu’en fait l’aède ne peut être considérée que comme étant hyperbolique, ce qui en fait donc par définition un héros.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles