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Le pathétique et la pitié DANS Les ''Châtiments'' de Victor Hugo

Publié le 14/03/2015

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hugo

Pathétique et simplicité

Dans Souvenir de la nuit du 4, Hugo raconte une scène qu'il a réellement vécue tandis qu'il tentait, avec d'autres députés déchus, d'organiser la résistance dans Paris occupé par les troupes de Louis Bonaparte. Il abandonne ici le ton survolté de ses ruades et de ses invectives contre ses ennemis, pour adopter celui de la simplicité et de la douceur :

L'enfant avait reçu deux balles dans la tête.

Le logis était propre, humble, paisible, honnête;

On voyait un rameau bénit sur un portrait.

 

Une vieille grand-mère était là qui pleurait. (p. 108.)

hugo

« L'alternance de la satire et du pathétique La poétique de Victor Hugo repose fondamentalement sur le contraste et lantithèse -la lumière et la nuit, le sublime et le gro­ tesque, etc.

En artiste conscient de ses effets et de l'impact émo­ tionnel de ses discours, il sait aussi habilement faire alterner l'agressivité mordante de la satire et la compassion attendris­ sante du pathétique.

Le scandale suscité par la cruauté et la médiocrité des oppresseurs est rendu encore plus insupportable, lorsqu'il contraste avec le spectacle poignant des victimes.

Le changement de tempo Ce contraste se traduit notamment par un changement de tempo.

Au rythme frénétique des passages satiriques, où les attaques se bousculent en descriptions rapides, en accumula­ tions d'invectives et de sarcasmes, s'oppose le rythme plus lent et majestueux des passages purement pathétiques.

Nox, l'ouver­ ture du recueil, offre la formule de cette variation des temp1~ Voici un passage relatant, avec une ironie puissante, les massacres perpétrés par les hommes de Louis Bonaparte : Oue sur les boulevards le sang coule en rivières! Du vin plein les bidons! des morts pleins les civières! Oui veut de l'eau-de-vie? En ce temps pluvieux Il faut boire.

Soldats, fusillez-moi ce vieux, Tuez-moi cet enfant.

Ou' est-ce que cette femme? C'est la mère? tuez!.

..

(p.

58.) Scène insoutenable, qui présente les soldats de Louis Bonaparte comme des bêtes avinées qui ne pensent qu'à la boisson et au carnage.

(Emporté par sa fureur vengeresse, Hugo noircit avec mauvaise foi le tableau, car les massacres ne furent pas aussi nombreux et atroces qu'il le laisse supposer.) En tout cas, le tableau produit un effet immédiat.

Remarquons les phrases courtes, le style direct.

les impératifs, les exclamations; tout concourt à restituer, sur le mode de la satire indignée, des com­ portements ignobles.

Maintenant, avançons dans le poème, en gardant cette scène à l'esprit.

Le poète cesse de vitupérer et de fulminer; il s'arrête pour contempler avec effarement les victimes de la répression : Ils étaient là, sanglants, froids, la bouche entr'ouverte, La face vers le ciel, blêmes dans l'herbe verte, 91. »

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