père goriot

CRITIQUE 2.900 LE PERE GORIOT HONORE DE BALZAC ADAM COPY CENTER 1 2 SOMMAIRE 1. Introduction : ................................ ................................ .................. 82 1.1. L'auteur : H. de Balzac (1799-1850). ................................ .............. 82 I. Biographie d'Honoré de Balzac ................................ ........................ 5 II. Résumé : Le père Goriot d'Honoré de Balzac (1835) ...................... 8 1.2. Le Père Goriot ................................ ................................ ................ 82 2. Le Réalisme ................................ ................................ ................... 84 3. Le roman d'apprentissage. ................................ ............................. 86 III. Etude des personnages dans Le père Goriot d'Honoré de Balzac : ................................ ................................ ................................ 13 3.1. La présence d'un jeune homme. ................................ .................... 87 Introduction ................................ ................................ ........................ 13 3.2. La présence d'un guide, d'un initiateur. ................................ .......... 88 I. Les personnages du roman ................................ ............................. 13 3.3 Dans le roman d'apprentissage, le jeune homme évolue mais perd quelque chose. ................................ ................................ ...................... 92 1. Les personnages de la pension................................ ......................... 13 a. Les pensionnaires internes ................................ .......................... 13 b. Les pensionnaires externes ................................ ......................... 16 2. Les personnages de la vie parisienne ................................ ............... 17 3. Les personnages de la campagne ................................ .................... 18 Conclusion ................................ ................................ ............................ 20 IV. Analyse ................................ ................................ ........................... 21 3.4 Le jeune homme arrive à Paris................................. ....................... 92 Conclusion sur le roman d'apprentissage................................. ............. 94 4. La paternité. ................................ ................................ ................... 94 5. La vie du monde de Balzac à travers le Père Goriot. ...................... 98 5.1. La place centrale de Paris. ................................ ............................. 98 5.2. La vison de l'homme pour Balzac. ................................ .................. 99 1. Intérêt de l'action ................................ ................................ ............ 21 2. Intérêt littéraire ................................ ................................ ............... 22 3. Intérêt documentaire ................................ ................................ ...... 23 4. Intérêt psychologique ................................ ................................ ..... 24 5. Intérêt philosophique ................................ ................................ ...... 27 V. Clés de Lecture : ................................ ................................ ............. 29 Description de la pension de Mme Vauquer ................................ ....... 29 Le portrait de Vautrin ................................ ................................ .......... 32 Rastignac, une année d'initiation ................................ ........................ 43 La réussite sociale de Rastignac ................................ ........................ 50 Corruption des ménages : amour et argent ................................ ........ 58 Le convoi funèbre de Goriot ................................ ............................... 63 VI. Le Père Goriot: incipit ................................ ................................ ... 72 VII. Le roman Réaliste. ................................ ................................ ........ 82 3 4 I. Biographie d'Honoré de Balzac journaliste dans La Silhouette, La Caricature mais aussi La Chronique de Paris en 1836. A partir de cette date, la plupart des romans de Balzac furent d'abord publiés en feuilleton avant BALZAC Honoré de d'être édités en volume. (20 mai 1799 - 18 août 1850), Ecrivain Dès lors, il ne vécut que pour la littérature et à un rythme de forcené. Honoré de Balzac est né le 20 mai 1799 à Tours où il était issu Le Dernier Chouan ou La Bretagne en 1800 fut le premier d'une famille bourgeoise car son père était directeur des vivres roman que Balzac signa de son vrai nom, en 1829. Ce fut un de la 22ème division militaire de Tours. Il aura deux soeurs et échec commercial mais il avait fait le premier pas en le signant. un frère. A huit ans, Balzac fut envoyé au collège de Vendôme Le génie balzacien arriva en octobre 1829 quand Balzac où il sera pensionnaire. Il vécut une expérience traumatisante rédigea La Maison du chat qui pelote. Enfin, apparut le premier qui donna lieu à l'oeuvre Louis Lambert en 1832. Au début, tome de Scènes de la vie privée avec un ensemble de textes Balzac était destiné à la carrière de Notaire selon les souhaits tels que La Vendetta qui raconte l'histoire de Ginevra, jeune fille de sa mère. Cependant, en 1818, il avoua à ses parents qu'il corse, amoureuse de Luigi Porta dont la famille fut massacrée désirait devenir écrivain et il bénéficia d'une année pour mettre par le propre père de Ginevra, le texte Gosbeck, Une double à l'épreuve sa nouvelle vocation. famille et Le Bal des Sceaux. Cromwell fut le premier essai qu'il écrivit mais cette tragédie En mai 1832, apparut le second tome. De l'ensemble se ne reçut que peu d'encouragements par la famille et les amis. détachèrent surtout deux romans : Le Colonel Chabert et Le C'est pourquoi il produisit ses premières oeuvres en partenariat Curé de Tours. Ce furent les deux premiers grands drames de avec d'autres auteurs et sous un pseudonyme. la vie privée qu'écrivit Balzac. En 1826, Balzac se fit également éditeur puis imprimeur et En 1832, l'auteur annonça à une mystérieuse contracta un grand nombre de dettes (environ 100 000 francs). correspondante du nom de la comtesse Eve Hanska l'oeuvre C'est pour pouvoir rembourser toutes ses dettes qu'il devint Eugénie Grandet. Cette histoire parle d'une jeune fille, Eugénie 5 6 Grandet, qui tombera amoureuse de son cousin de Paris, Charles Grandet. Son père qui est très avare va vite mettre fin à cette courte idylle. M. et Mme Grandet meurent et Eugénie II. Résumé : Le père Goriot d'Honoré de Balzac (1835) garde la fortune. Après sept ans d'attente pour Charles, elle apprendra qu'il ne veut plus d'elle. La riche héritière, devenue très avare comme son père, épousera un président de la cour en premières noces et un marquis en secondes noces. Après avoir longuement correspondu avec Eve Hanska, Balzac la rencontra en septembre 1833 et devint son amant. Cette liaison se terminera par un mariage. La correspondance qu'ils échangèrent dans le passé fournit de précieux renseignements sur l'élaboration de La Comédie Humaine. Le père Goriot a fait fortune dans le commerce du vermicelle et des pâtes d'Italie. Maintenant il songe à se retirer des affairés, afin de trouver pour ses filles chéries, Delphine et Anastasic, un brillant mariage; car toutes deux veulent être comtesses, ou au moins baronnes. Et comment un noble consentirait-il à épouser la fille d'un marchand de vermicelle? Ce n'est pas toutefois sans un vif regret que le brave homme dit adieu à ses pâtes et à ses farines; c'est au milieu d'elles qu'il En 1842, pour la première fois, une édition de La Comédie voudrait vivre et mourir : ne l'ont-elles pas fait millionnaire? Humaine apparut de façon complète. C'est alors que l'oeuvre ne mais il le faut, ses filles l'exigent; et le père Goriot vend son cessa de s'enrichir. fonds de vermicellier. En 1845, Balzac chercha à donner une structure plus ferme à La Comédie Humaine et décida que l'oeuvre complète comprendrait cent trente-sept romans, qu'il groupa en trois parties, "étude de moeurs ", "études philosophiques" et "études analytiques". Atteint de crises cardiaques successives, d'étouffements et de bronchites, Balzac mourut le 18 août 1850, peu de temps après avoir épousé Eve Hanska Une fois retiré, ce n'est plus qu'un ancien négociant, avec un capital de deux millions. Delphine et Anastasie peuvent choisir un mari; l'une épouse un baron de Mecingen, et l'autre devient comtesse de Restaud. Avant d'arriver là, il a bien fallu faire des sacrifices d'argent. De son immense fortune, il ne s'est réservé que dix mille francs de rente : mais que lui importe, pourvu que ses deux filles soient riches et heureuses? Dix mille francs de rente! il ne lui en faut pas tant pour vivre; il peut encore employer les quatre cinquièmes de son revenu à leur faire 7 8 d'utiles cadeaux. Dans bien des circonstances, pour une foule Mais enfin on se lasse, on le congédie, on le met à la porte. de coûteuses frivolités, de petites nécessités de toilette, le père Pauvre père Goriot Goriot est encore la providence de ces dames : aussi le reçoit on bien, le fête-t-on, en famille seulement, cela va sans dire, et Alors il quitte son joli logement, il renonce à ses beaux en petit comité : devant le monde on rougirait de lui. meubles, à tout ce qui faisait sa vie de garçon agréable et commode. Il abandonne les élégants quartiers de la capitale Enfin ce bonheur-là suffît encore au père Goriot ; il voit ses pour s'exiler au faubourg Saint-Jacques, dans une pension chères enfants aussi souvent qu'il lui plaît. De temps en temps bourgeoise des deux sexes ; il choisit une chambre au premier ses gendres daignent le visiter dans son petit appartement ; on étage, où il puisse recevoir Delphine et Anastasie sans les faire laisse bien échapper parfois quelques dures paroles, quelques rougir, si, comme il l'espère, elles viennent encore le voir de loin sarcasmes blessants ; le père Goriot s'en afflige un moment, et en loin. finit par en prendre son parti. Car après tout on l'aime, pense -til; au moins on le lui dit. Encore si cela durait! Voilà donc le père Goriot, millionnaire il y a deux ans, devenu aujourd'hui pensionnaire de la maison Vauquer ! Il commence à Mais les ruineuses prodigalités de ses filles diminuent chaque comprendre qu'il a eu tort peut-être de se mettre à la merci de jour son dernier capital. Les gendres, qui jusque -là supposaient ses gendres, de ne rien refuser à ses filles. Se voyant délaissé, encore au beau-père un joli reste de fortune, s'aperçoivent qu'il maintenant qu'il est pauvre, il s'aperçoit enfin qu'on le choyait n'a presque plus rien, une centaine de mille francs peut-être. auparavant seulement parce qu'il était riche ; il sent la faute qu'il C'est bien la peine vraiment de se gêner pour si peu, de subir à a commise. Son revenu est bien mince à présent ; mais comme tout instant des humiliations à cause d'un pareil homme ! On ne son premier besoin, sa première nécessité est de voir ses filles, le reçoit plus que rarement et avec froideur ; on ne manque il trouve encore moyen d'économiser pour elles ; c'est pour aucune occasion de lui faire sentir que sa présence fatigue et elles contrarie : le père Goriot, quoique affligé de ce refroidissement, superfluités, qu'il se prive de tout, même du nécessaire : il tient bon néanmoins. Il vient pour voir ses filles, pour être entasse écu sur écu pour les voir quelquefois. En effet, quand témoin de leur bonheur ; car c'est là tout le sien désormais. par hasard elles viennent encore le visiter dans sa modeste 9 10 qu'il réduit ses dépenses, qu'il supprime toutes chambre, il sait bien que ce n'est plus pour lui, pauvre vieux, l'amant d'une des filles du père Goriot ; jeune homme d'une mais pour son or. N'importe, il est encore trop heureux de les famille noble, mais pauvre, venu à Paris pour faire son chemin ; voir à ce prix. Pour amasser de cet or, il diminue tous les jours esprit froid et calculateur qui veut étudier le monde pour le sa dépense, monte successivement du premier étage de la mieux faire servir à son élévation. Nous n'avons rien dit non maison jusqu'à la mansarde. Pour faire face à toutes les folles plus de certains détails du livre, pleins d'exagération et de dépenses de ses filles, il se défait peu à peu de tous les débris fausseté, où Balzac fait jouer gratuitement au père Goriot, dans de son ancienne opulence, il vend son argenterie, il vend sa l'intrigue de sa fille avec son amant, un rôle indigne et montre, sa chaîne, tous ses diamants ; en fin il est ruiné, il a tout méprisable. vendu, jusqu'aux bijoux de sa défunte. Que faut -il de plus ? Mais les grandes dames sont toujours là, lui demandant de l'or. « Allons, pauvre Goriot !, pour donner à tes filles une robe de bal, ou payer quelques dettes secrètes, vend sa dernière ressource, le morceau de pain qui te reste et te fait vivre ; et quand tu auras aliéné ta pension alimentaire, quand tu auras tout donné, hâte-toi de mourir, va-t'en de ce monde où tu n'es plus bon à rien. » Ainsi arrive-t-il. Le père Goriot n'a pas même, à ses derniers moments, la consolation de bénir ses filles ; il meurt sans les voir, les ingrates ! Outre le père Goriot et ses filles, il y a dans le roman d'Honoré de Balzac plusieurs figures secondaires dont nous n'avons pas parlé, parce que l'auteur a jugé à propos de ne les donner qu'en croquis, entre autres celle d'un étudiant en droit, Rastignac, 11 12 III. Etude des personnages dans Le habitait il était voisin d'un mystérieux Goriot. Il existait un autre Goriot marchant de farine à Pontoise en France. Il représente la père Goriot d'Honoré de Balzac : paternité. C'est un rentier de soixante neuf ans et aussi le plus ancien des pensionnaires depuis 1813. Sa fortune et ses Introduction revenus Cette histoire est datée en automne 1819 à Paris. Les personnages de ce roman sont très cosmopolites. Il s viennent de partout et de presque toutes les couches sociales, en plus que toutes les ambitions s'y expriment. Dans la pension de cette douteuse tenancière qu'est Madame Vauquer, se côtoient des pensionnaires et des habitués du quartier qui ne viennent y prendre que le dîner. L'étude des personnages dans Le Père Goriot doit permettre donc de comprendre non seulement l'oeuvre mais aussi les mentalités de la vie des parisiens dans la première moitié du 19ème siècle. Voici un tour d'horizon des personnages dans ce roman qui explore le problème de la réussite, par l'amour et par n'importe quel autre moyen, quel qu'en soit le prix qu'il en coûte. lui permettaient d'habiter au premier étage l'appartement le plus riche de la pension. Eugène de Rastignac : Ce personnage fait sa première apparition dans La Peau de Chagrin où il fait la cour à une riche et jolie petite veuve. Dans Le Père Goriot, il est un jeune "ambitieux" qui sera initié par Mme de Beauséant, la duchesse de Langeais et Vautrin. Il a « un visage méridional, le teint blanc, des cheveux noirs, des yeux bleus... ». Son visage est séduisant et ses manières aristocratiques le rendent élégant. Voir le portrait (p.76). C'est un jeune provençal à Paris pour aire ses études de droit, et partant faire fortune. En vrai arriviste, il fréquente les salons parisiens, ses jeux et ses plaisirs. Il ne parvient pas à faire son choix entre Delphine qu'il aime et Victorine Taillefer qui est prête à se laisser conquérir. Il résistera à la proposition satanique de Vautrin, car il considère I. Les personnages du roman le travail comme le meilleur moyen de réussite. Il a du coeur 1. Les personnages de la pension contrairement aux filles du père Goriot, sur qui il va veiller jusqu'à sa mort. a. Les pensionnaires internes Le père Goriot : Nom inspiré d'un Goriot ayant réellement existé. Quand Balzac écrivait le roman vers 1828, là où il 13 Mme Vauquer : Elle est âgée d'environ 50 ans. Elle est en harmonie avec la pension dont elle est la tenancière. Elle a un passé douteux. Pourquoi s'y connaît-elle en vigueur sexuelle et 14 en stratégie amoureuse ? A-t-elle été une prostituée ? Que déshumanisation. s'est-il passé avec son défunt mari? Elle semble vieille et elle Sa richesse éventuelle est le fruit des crimes de Taillefer, et du est grassouillette. meurtre de son frère. Victorine est victime subjectivement, son Vautrin : Ce personnage aurait existé avec le nom de Carlos innocence la rend objectivement coupable. Elle est la fille Herrara Vautrin. Donc Balzac s'est inspiré d'un homme vrai adoptive de Madame Couture. pour le créer. Vautrin, son nom c'est Jean Collin. Dans le Monsieur Poiret : Il est le type de l'Employer, de la roman, il est aussi surnommé « Trompe-la-mort ». Il a une bureaucratie judiciaire. Il était un être passionné et un peu quarantaine d'années. Il se fait passer pour un ancien stupide, aussi est-il comparé souvent à un « âne » ou un fruit, commerçant et fouille dans le passé des gens alors qu'il semble le poireau (un asperge du pauvre). avoir « au fond de sa vie un mystère soigneusement enfoui ». Pour les références des pages voir l'édition Hachette. C'est un révolté qui fait confiance à sa force. Balzac le qualifie Mlle Michonneau : Cette fille dont le « regard blanc donne froid de Sphinx, une créature monstrueuse homme et bête à la fois » et qui semble être quelque agent secret en faction, assistée comparé souvent à un fauve avec sa poitrine poilue comme le de M. Poiret qui le complète.Sylvie : Appelée familièrement la « dos d'un ours, des griffes d'acier, des yeux comme ceux d'un grosse sylvie », elle est une domestique un peu aliénée sociale. chat sauvage. Christophe : Tout comme Sylvie, il est un domestique dans la Lui-même il traite les gens de bétail et pense qu'il faut se pension. Son grand coeur fit qu'il eut pitié du père Goriot et lui manger comme araignées. prêtait même quelques sous. Victorine Taillefer : Sa mère est morte depuis quatre ans, et b. Les pensionnaires externes son père l'a déshéritée. Caractérisée par la patience et la résignation. Elle fait partie des personnages à désirs spontanés, et elle la force des passions et désirs intrinsèques. Elle a un amour filial pour son père mais honni par lui, elle tente d'être aimée par Rastignac. Son désir est sublime, mais elle est impuissante à le réaliser. Elle souffre de ses beaux sentiments de loyauté et de noblesse de coeur, amis cela lui évite la 15 Bianchon : c'est le médecin de la Comédie humaine. Un personnage récurrent. Ici il est étudiant en médecine et est l'ami de Rastignac Madame Couture : C'est également une des victimes de la société, mais elle représente la religion. On nous dit qu'elle avait une « blancheur maladive », de tristesse. Des cheveux 16 blonds fauve, une taille mince et des yeux gris. (Voir p.76) d. Les autres personnages: Le baron de Nucingen : « Cet 2. Les personnages de la vie parisienne homme est un porc », un monstre, un avare et il fait des spéculations. Il a une vie faite de profit, ce qui exclu la femme. a. Mme Beauséant N'ayant pas pu agir avec sauvagerie d'un animal dans ce monde parisien, elle a été vaincue par d'autres, moins scrupuleuse qu'elle. D'ailleurs elle est une parente éloignée, une cousine de Rastignac, qui prend celui -ci sous sa protection et décide de se charger de son éducation mondaine. Elle comble le vide avec le marquis d'Ajuda Pinto b. Mme Anastasie Restaud (Voir p.46) Elle est l'autre fille du père Goriot, l'aînée. Elle était mariée au Comte de Restaud. Elle a deux enfants adultérins Son amour absolu pour son amant, Maximes de Trailles la conduira à sa perte ; car à cause de lui, elle se compromet dans des dettes qu'elle ne peut honorer et ca use ainsi la ruine (Voir p.302) Gobseck : Il est le type accompli de l'usurier. Il est un juif. Madame de Langeais : C'est l'amie de Madame Beauséant. De Marsay appartient aux gentilshommes parisiens, il était l'amant de Mme Beauséant que Rastignac va lui débarrasser. La duchesse de Carigliano est une femme mondaine, elle organisera le bal où Rastignac va connaître le monde parisien. On a aussi le personnage de Gondureau, un responsable de la police, et c'est lui qui démasque Vautrin qui est en réalité un forçat qui s'est évadé de la prison de Toulon, où il avait le surnom de trompe-la-mort. 3. Les personnages de la campagne a. Les soeurs de Rastignac de son père. Laure et agathe : Les soeurs d'Eugène de Rastignac, c. Mme Delphine de Nucingen respectivement âgées de dix-huit et dix-sept ans. Elles son L'une des deux filles de Goriot, la cadette. C'est une pauvre issues de la petite noblesse pauvre et elles doivent, selon créature accablée par les infortunes conjugales. Mariée au l'expression de Vautrin « faire comme elles peuvent ». banquier Nucingen, elle sera une femme déçue, frustrée, car pour elle la vie c'était autre chose que la monotonie de chez b. La mère de Rastignac papa, mais le plaisir de la toilette et de l'achat. Leur mère a consentit a de lourds sacrifices pour envoyer à son fils l'argent dont il a besoin. Elle veut élever, tout comme 17 18 Madame Couture, ses enfants dans le respect des valeurs Conclusion morales. Il y a aussi la tante Marcillac, tante de Rastignac. Cette étude est loin d'être complète, mais le choix que nous III. Les personnages de Balzac et l'Esprit du avons fait peut au moins guider le lecteur dans ce monde - XIXème siècle réaliste - créé par l'art de création des personnages d'un 48 personnages de la comédie humaine traversent Le père romancier qui ne se présente plus sur ce plan. Sachant qu'il a Goriot. Ainsi parmi ces derniers, il existe d'autres dont leur rôle créé plus de mille personnages, on sait que Balzac avait n'est pas assez remarquable. C'est le cas de Mme Couture qui toujours eu la prétention de concurrencer l'état civil. Et il semble est la veuve d'un commissaire ordonnateur des années de la qu'il n'a pas réussit, il n'a pas non plus échoué, car certains de République, M. Poiret qui est un fonctionnaire subalterne. ses personnages sont dans les mémoires de beaucoup de L'esprit du XIXème siècle c'est le Dieu argent qui règne dans la générations de lecteurs. L'autre réussite de Balzac, c'est d'avoir vie sociale. « L'argent, c'est la vie », dit-on à la page 246. Les créé un monde romanesque qui n'a rien a envié au personnages du père Goriot sont tous, de près ou de loin, liés macrocosme. Nous retiendrons, au terme de cette étude, que par l'argent. Sur le plan historique et social, cette période est l'analyse des personnages a permis de percer à jour les envies caractérisée par l'ascension de la bourgeoisie. Si la bourgeoisie et les motivations des actes de tout individu. est quelque peu écartée du pouvoir politique sous la Restauration (1814-1830), elle n'en détient pas moins les leviers de l'économie. Le XIXème siècle est aussi comme le montre Balzac le temps des rentiers. Le père Goriot s'est d'ailleurs enrichi grâce à la spéculation sur la farine. Il avait gardé son stock, pour le revendre à un prix plus cher durant la période de pénurie. 19 20 La chronologie est linéaire : l'action se déroule en moins de trois mois, mais il y a des retours en arrière, surtout au début. Le point de vue est objectif et Balzac se voudrait neutre dans IV. Analyse sa narration comme dans ses descriptions. Mais il laisse parler ses sentiments et intervient dans le récit, en particulier pour nous faire part du dégoût que lui inspire la montée du pouvoir 1. Intérêt de l'action de l'argent ou l'état d'esprit que cela engendre : « Qui décidera C'est à la fois un roman social, un roman psychologique, un roman policier. L'intrigue est complexe : après la longue mise en train (qui occupe le tiers de l'ensemble), la crise est rapide, se déroulant à travers une série de dialogues et de scènes puissantes. Elle suit trois pistes différentes : - l'éducation de Rastignac qui reçoit trois leçons (celle de Mme de Beauséant, celle de Goriot, celle de Vautrin) ; - le drame du père Goriot (qui, comme l'a signalé Stefan Zweig, est fait sur le modèle de celui du roi Lear de Shakespeare : «la tragédie du père Goriot, ce roi Lear inconnu) ; - le roman policier de Vautrin, le forçat évadé qui est opposé à la société (sur le modèle de Vidocq). Deux mouvements s'opposent : tandis que Rastignac connaît une ascension, le père Goriot subit une véritable déchéance. de ce qui est le plus horrible à voir, ou des coeurs desséchés, ou des crânes vides? ». La focalisation se fait tantôt sur Rastignac, tantôt sur Goriot, tantôt sur Vautrin. 2. Intérêt littéraire Balzac manifesta dans le roman sa puissance verbale, mais sans des lourdeurs (en particulier dans des développements didactiques). Il fit preuve d'une grande précision descriptive, non sans effets de style. Les dialogues sont réalistes car Balzac avait beaucoupo de curiosité pour la langue parlée. Ainsi, il restitua l'argot des forçats, Dans l'édition originale, le roman ne comportait pas de éviter rendit des particularités de prononciation (la prononciation pseudo-tudesque de Nucingen). découpage, le texte se déroulant d'une seule coulée. 21 22 Ses effusions de lyrisme sont parfois un peu exagérées et financière du père Goriot, riche commerçant qui, la première même ridicules à nos yeux. Les comparaisons et les année où il se trouve à la pension, vit à l'ai se avec 1200 francs métaphores sont nombreuses, parfois singulières. de pension et 8000 de rente, une solide condition physique, une magnifique garde-robe ; qui, dès la deuxième année, se 3. Intérêt documentaire voit obligé de prendre une pension à 900 francs et de réduire son train de vie ; qui, la troisième année, prend la p ension la Balzac, qui affirma dans la préface : « Ce drame n'est ni une moins chère (45 francs), ne jouissant plus d'aucun luxe et sa fiction, ni un roman : all is true. », entendait donner un tableau condition physique s'étant dégradée sérieusement ; qu...