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Les rapports de classe et de sexe dans La Règle du jeu

Publié le 10/08/2014

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La Règle du jeu se déroule principalement dans l'univers clos et protégé d'un château en Sologne. Les conventions et les rituels de ce milieu aristocratique semblent nous emmener très loin des milieux populaires du Crime de Monsieur Lange, de La Marseillaise et de La Bête humaine, ou du réalisme autobiographique de La Grande Illusion. Pourtant, le film propose un tableau des rapports de classe et de sexe d'une complexité qu'on trouve rarement dans le cinéma des années 30.

« d'un côté, la jeune fille, innocente et désirable, souvent victime (Danielle Darrieux, Michèle Morgan) ; de l'autre, la séduisante garce dont il faut se méfier comme de la peste (Viviane Romance, Mireille Balin).

Dans La Règle du jeu, la répartition des rôles féminins ne respecte aucun de ces stéréotypes rassurants : la seule jeune fille (Jackie) - dans un rôle secondaire -est une intellectuelle au physique un peu ingrat qui aime sans espoir de retour Jurieu, \'aviateur.

Les rôles principaux correspondent à trois femmes dans la trentaine, mariées ou dans une relation amoureuse stable.

Si Geneviève exerce sur Robert un chantage qui peut évoquer la figure de la garce, tout le film par la suite s'emploie à \'humaniser, jusqu'à la rendre pitoyable quand elle s'effondre lors de la fête.

Quant à Christine, doublement atypique par son accent étranger et son physique d'une séduction discrète, tous les désirs semblent se focaliser sur elle à son corps défendant.

Enfin, Lisette, coquette avec les hommes qui lui font la cour.

fuyante avec son mari, mais toute dévouée à sa maîtresse, est tout aussi inclassable.

Contrairement aussi à beaucoup de stéréotypes filmiques de l'époque (la femme du monde qui succombe au charme d'un beau prolétaire.

\'employée qui épouse son patron), dans La Règle du jeu, les rapports de séduction rie transgressent pas les rapports de classe.

La façon dont Octave joue à lutiner Lisette est clairement parodique : c'est de Christine qu'il est amoureux; et c'est avec Marceau, le braconnier devenu domestique, que Lisette pourrait tromper son mari le garde-chasse.

L~ opposition du masculin et du féminin Le film s'ouvre sur une séquence en montage alterné* où sont confrontés deux mondes : d'un côté, le monae masculin de l'aviateur, en extérieurs nuit*, plein de mouvement, de bruit et ae fureur, aussi bien dans les mouvements de caméra, le traitement du son, que dans la «réalité» filmée ; de l'autre, \'univers protégé de la femrre du monde, dans l'écrin brillamment éclairé de son boudoir, 141. »

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