Devoir de Philosophie

Le role de la religion dans bel ami

Publié le 05/09/2018

Extrait du document

religion
Lorsque Maupassant critique la religion : « Si je croyais au Dieu de vos religions, quelle horreur sans limite j’aurais pour lui », a dit Maupassant dans une lettre. Maupassant fait tenir le même discours à deux personnages de Bel Ami : G. Duroy et Norbert de Varenne.
Dans le roman, Duroy est indigné face à l’espoir que la religion fait naître dans les yeux des croyants, miséreux. Il ne croit pas en Dieu. P. 397 « il se sentait en ce moment presque croyant, presque religieux, plein de reconnaissance pour la divinité qui l’avait ainsi favorisé… ».
Le « presque » qui est répété montre justement ce manque d’engagement total envers la religion et ici le mariage.
On peut opposer ce personnage à une autre personne : Jeanne dans Une Vie de Maupassant. Elle est enfermée dans la religion et elle est donc naïve, elle nage en plein rêve et lorsqu’elle se retrouve face à la réalité, elle perd sa raison.
Duroy reconnaît seulement une divinité : lui seul, il s’adore. Il se considère comme « un roi qu’un peuple venait acclamer ».
Enfin, en conclusion, Norbert de Varenne lui aussi nie tout recours à « l’éternel meurtrier » qui est responsable de la détresse de l’Homme et de son Esprit.


religion

« Elle s'approcha un peu timide, un peu inquiète, lui tendit la main.

Il la reçut dans la sienne et la garda Alors il sentit l'appel discret de ses doigts de femme, la douce pression qui pardonne et reprend.

Et lui -même il la serrait, cette petite main, comme pour dire : « Je t'aime toujours, je suis à toi ! » Leurs yeux se rencontrèrent, souriants, brillants, pleins d'amour.

Elle murmura de sa voix gracieuse « À bientôt, monsieur.

» Il répondit gaiement « À bientôt, madame.

» Et elle s'éloigna. D'autres personnes se poussaient.

La foule coulait devant lui comme un fleuve.

Enfin elle s'éclaircit.

Les derniers assistants partirent.

Georges reprit le bras de Suzanne pour retraverser l'église. Elle était pleine de monde, car chacun avait regagné sa place, afin de les voir passer ensemble.

Il allait lentement, d'un pas calme, la tête haute, les yeux fixés sur la grande baie ensoleillée de la porte.

Il sentait sur sa peau courir de longs frissons, ces frissons froids que donnent les immenses bonheurs.

Il ne voyait personne.

Il ne pensait qu'à lui. Lorsqu'il parvint sur le seuil, il aperçut la foule amassée, une foule noire, bruissante, venue là pour lui, lui Georges Du Roy.

Le peuple de Paris le contemplait et l'enviait. Puis, relevant les yeux, il découvrit là-bas, derrière la place de la Concorde, la Chambre des députés.

Et il lui sembla qu'il allait faire un bond du portique de la Madeleine au portique du Palais-Bourbon.

Il descendit avec lenteur les marches du haut entre deux haies de spectateurs.

Mais il ne les voyait point ; sa pensée maintenant revenait en arrière, et devant ses yeux éblouis par l’éclatant soleil flottait l’image de Mme de Marelle rajustant en face de la glace les petits cheveux frisés de ses tempes, toujours défaits au sortir du lit. Comment cet extrait est -il une profanation d'un lieu sacré ? Tout d'abord il comporte un champ lexical du désir : « les baisers » (l.1), « leurs caresses » (l.2), « ses gentillesses » (l.3), « le goût de ses lèvres » (l.3)… Or nous sortons juste du mariage et Duroy pense déjà à l'infidélité avec sa maîtresse Mme de Marelle. Il y a donc ici une subversion des valeurs religieuses. Puis, l'auteur pour insister sur le manque de respect de George vis-à-vis du sacrement religieux, décrit la sortie de l'Eglise avec une illumination comme si la fin de cette cérémonie était pour lui le début de la liberté : « Les yeux fixés sur la grande baie ensoleillée de la porte.

» (l.15) ce qui veut dire que l'intérieur du bâtiment est noir donc le mariage représente pour l'auteur une limite à la liberté. Enfin il existe un autre point important. Rappelez-vous, Duroy s'est déjà marié une fois avec Mme Forestier (la femme de son ami) cependant, cette union était simplement civile et il y a eu un divorce prononcé par la suite. Se marier deux fois est un sacrilège pour l'église or elle ne refuse pas cette bénédiction et surtout à la Madeleine (lieu des mariages mondains).

Donc ici, il y a une corruption des droits ecclésiastiques ou encore transgression du sacrement du mariage.

Une remarque page 391 critique les luxueux mariages et le gaspillage d’argent : « les garçons de magasin s’arrêtaient, regardaient et songeaient vaguement aux gens riches qui dépensaient tant d’argent pour s’accoupler ».

La religion demande que l’on partage, or ici, les gens tels que Duroy se marient ainsi pour se montrer, pour attirer l’attention et « tout le monde de Paris le contemplait et l’enviait ».

La critique de la religion est en fait basée sur le pouvoir de l’argent. Lorsque Maupassant critique la religion : « Si je croyais au Dieu de vos religions, quelle horreur sans limite j’aurais. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles