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Le roman philosophique - Histoire de la littérature

Publié le 20/01/2018

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Le roman à thèse, où l’intérêt romanesque est sacrifié au dessein édifiant, se prêtait mieux à la défense de l’orthodoxie et de la morale traditionnelles. Le comte de Valmont, ou les égaremens de la raison, roman de l’abbé Gérard paru en 1774, eut plus de dix éditions avant 1800 et continua d’être lu et édité au début du XIXe siècle. L’abbé Gérard a transposé dans la société aristocratique et catholique française les problèmes de psychologie et de morale fa^miliales qui faisaient la matière des romans de Richardson et de Rousseau; il y a ajouté les problèmes de la vie publique 2; l’histoire qu’il racontait, bien que très simple, était assez riche et assez vraie pour permettre un bon roman de mœurs à un écrivain intéressé par les détails concrets de l’existence et par la peinture des caractères. Mais Gérard a volontairement écrasé l’action sous les dissertations et les commentaires, et les personnages du séducteur cynique, de l’épouse vertueuse, de la confidente loyale, du jeune homme faible devant les tentations et ramené dans le bon chemin par son bon naturel et les leçons de son père, du sage qui vit dans la retraite sont grossièrement conventionnels. Le comte de Valmont est un catéchisme, un traité apologétique, un livre de morale et de piété, un manuel d’éducation mis en images attendrissantes 

de 1760 et qui fausse les Contes moraux de Marmontel et de ses imitateurs comme les nouvelles de Baculard d’Arnaud, a dicté à Marmontel Bélisaire en 1767 et Les Incas en 1777. Bélisaire est un long conte moral dont l’essentiel est constitué par les conversations entre Bélisaire, l’empereur Justiuien et son fils Tibère, sur le dévouement à l’État, la guerre, l’ambition, le rôle et le caractère du souverain, la simplification des lois, l’égalisation des impôts, l’inutilité du luxe, la tolérance religieuse, etc. Le livre fut discuté, censuré par la Sorbonne, défendu par Voltaire. On lit encore avec plaisir les deux Anecdotes sur Bélisaire où Voltaire fait converser frère Triboulet, frère Bonhomme et Mlle Fanchon, mais on ne lit plus Bélisaire. La fiction romanesque, au lieu de servir l’audace de la pensée, l’atténue, et de ce pâle écho de Télémaque *, on retient moins les maximes philosophiques pour lesquelles il fut condamné que l’illusion où est l’auteur de tout résoudre par la bonne volonté et la sensibilité morale.

 

De l’autre ouvrage, Les Incas ou la destruction de l’empire du Pérou, Marmontel disait : << Je ne sais, je l’avoue, comment le définir. Il y a trop de vérité pour un Roman, et pas assez pour une Histoire. Je n’ai certainement pas eu la prétention de faire un Poème 2 ». Il se rappelait la condamnation sans appel portée par son maître Voltaire contre le poème en prose : c’est pourtant comme épopée que Les Incas présentent encore quelque intérêt, ou plutôt comme projet d’épopée. Quoi qu’il en dise, Marmontel pensait bien faire œuvre épique en écrivant Les Incas. La prose est rythmée en octosyllabes, décasyllabes et alexandrins; les comparaisons sont de style homérique; le tour de phrase, le départ de certains paragraphes sont calqués sur Virgile; les descriptions se développent en tableaux comme

L’Homme sauvage de L.S. Mercier (1767) raconte encore la formation intellectuelle et morale d’un individu que les circonstances ont fait grandir loin de toute civilisation et de tout contact humain; l’Anglais pour qui Zidzem fait le récit de sa vie a voulu ex^ainer « quels étoient les mouvemens naturels et les passions primitives au cœur de l’homme ». L’Indien Zidzem a passé son enfance et sa jeunesse « dans un état absolument sauvage », en compagnie seulement de son père Azeb, de sa sœur Zaka et de leur serviteur Caboul. Azeb écarte de ses enfants tout ce qui peut faire naitre en eux la tristesse ou la haine, mais il accepte tout ce qui leur vient de la nature; il ne parle de Dieu à son fils que lorsqu’une inquiétude intolérable force le jeune homme à s’interroger sur l’auteur du monde et des êtres qu’il admire; mais auparavant Zidzem a découvert l’amour : le cœur brûlant d’un désir indédifissable, il sent en lui à la fois une vie surabondante et un manque qu’il ne comprend pas, il recherche la solitude, sombre dans la mélancolie, verse des larmes involontaires, son imagination lui montre partout l’ « adorable fantôme » de Zaka. Une communion des deux adolescents devant le spectacle de la nature s’achève par leur union, et le père, poussant beaucoup plus loin que le précepteur d’Emile le principe de l’éducation sans contrainte, affecte l’indift'érence, tout comme il reste muet lorsque Zaka est devenue grosse et que Zidzem croit qu’elle est malade pour avoir avalé un lézard. La perfidie d’un Anglais auquel ils avaient sauvé la vie cause la mort d’Azeb et la séparation des époux fraternels. Quand Zidzem retrouve Zaka, elle est religieuse dans un couvent de San Salvador et n’a plus qu’horreur pour l’inceste qu’elle avait contins dans son ignorance. Zidzem, désespéré et toujours fidèle à son amour, va séjourner en Europe et conclut que, si l’homme ne peut pas vivre dans un état sauvage où il ne connaitrait que les membres de sa petite famille, mieux vaut pour lui jouir complètement de tous les avantages de la civilisation. C’est à une conclusion analogue qu’aboutira Diderot dans le Supplément au voyage de Bougainville.

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« de 1760 et qui fausse les Contes moraux de Marmontel et de ses imitateur s comme les nouvelles de Baculard d'Arnaud, a dicté à Marmontel Bélisaire en 1767 et Les Incas en 1777.

Bélisaire est un long conte moral dont l'esse ntiel est constitué par les conversations entre Bélisaire, l'empereur Justinien et son fils Tibère, sur le dévouement à l'É tat, la guerre, l'ambition, le rôle et le caractère du souverain, la simplification des lois, l'égalisation des impôts, l'inutilité du luxe, la tolérance religieuse, etc .

Le livre fut discuté, censuré par la Sorbonne, défendu par Voltaire.

On lit encore avec plaisir les deux Anecdotes sur Bélisaire où Voltaire fait converser frère Triboulet, frère Bonhomme et Mlle Fanchon, mais on ne lit plus Bélisaire.

La fiction romanesque, au lieu de servir l'audace de la pensée, l'atténue, et de ce pâle écho de Télémaque 1, on retient moins les maximes philosophiques pour lesquelles il fut condamné que l'illusion où est l'auteur de tout résoudre par la bonne volonté et la sensibilité morale.

De l'autre ouvrage, Les Incas ou la destruction de l'empire du Pérou, Marmontel disait :. »

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