Devoir de Philosophie

Le serviteur de Laïos ou Le secret arraché - SOPHOCLE ET PASOLINI. œDIPE ROI

Publié le 02/01/2020

Extrait du document

sophocle

Pasolini les a montrés une première fois dans la scène de l'abandon sur le mont Cithéron, où ils se croisent auprès du bébé. Leur action s'oppose et se complète quant au sort d’Œdipe. Ils sont joués par deux acteurs de même taille, petits, qui, face à face, et filmés en champ contrechamp, semblent en miroir. Pourtant filmés en gros plan, ils ne se ressemblent pas. Le messager corinthien arbore un grand sourire dans un visage ouvert, le serviteur de Laïos a un regard fuyant et une expression effrayée et fausse.

sophocle

« SOPHOCLE ET PASOLINI.

ŒDIPE ROI (425 AV.

J.-C.

ET 1967) 38 III Le serviteur de La'ios ou le secret arraché 1.

Un silence inquiétant Son arrivée, attendue , ouvre le dernier épisode.

Avant de le questionner, Œdipe s'assure de l'identité de ce vieillard qui vivait caché, en demandant la confirmation du chœur et du messager corinthien.

Au début de l'inter­ rogatoire, quand les questions portent sur lui, le berger répond volontiers .

Mais quand Œdipe en arrive à montrer le messager corinthien, le vieillard se trouble et évoque sa mémoire défaillante , puis menace le message r, trop bavard: «Malheur à toi! veux-tu te taire! » {l.

1192-1193).

2.

Une révélation déterminante Enfin, devant les menaces d'Œdipe, il cède et révèle le secret sur l'identité de l'enfant, en ne donnant qu'une information après l'autre, sous le feu des ques­ tions d'Œdipe.

La révélation ultime de la volonté de Jocaste de faire mourir son fils est exprimée a minima: «Pour que je le tue » (l.

1230).

Aussitôt il rap­ pelle l'oracle comme pour excuser Jocaste.

Il termine en confirmant la pro­ phétie: « Un jour , prétendait - on , il tuerait ses parents » {l.

1234-1235).

3.

Une omission significative 1 Curieusement, alors qu'on a fait venir le serviteur pour témoigner de l'iden­ tité du meurtrier de Laïos , il ne lui est posé aucune question à ce sujet .

Comme si la découverte de l'origine d'Œdipe entraînait forcément sa respon­ sabilité dans le meurtre de Laïos.

1 Autant le messager, par ignorance et par bêtise, fanfaronne sur ce qu'il sait : «Le voilà, mon ami, cet enfant d'autrefois! » (l.

1191), autant le serviteur a conscience de la gravité de ses paroles : « Si je parle, ma mort est bien plus sûre encore » (l.

1211-1212).

IIII Dans le film : deux personnages en miroir Pasolini les a montrés une première fois dans la scène de l'aban­ don sur le mont Cithéron, où ils se croisent auprès du bébé.

Leur action s'oppose et se complète quant au sort d'Œdipe .

Ils sont joués par deux acteurs de même taille, petits, qui, face à face, et filmés en champ contrechamp, semblent en miroir.

Pourtant fil­ més en gros plan, ils ne se ressemblent pas.

Le messager corin­ thien arbore un grand sourire dans un visage ouvert, le serviteur de Laïos a un regard fuyant et une expression effrayée et fausse.

La scène de l'interrogatoire du messager est écourtée par Pasolini, alors qu'il consacre plus de temps à celui.

laborieux.

du serviteur, clé de la révélation de l'identité d'Œdipe .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles