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Le sphinx et Anubis

Publié le 02/07/2016

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Problématique proposée : de quelle manière Cocteau présente-t-il le personnage du Sphinx dans cet extrait ? Un rôle à contre-emploi AUn monstre humanisé LE SPHINX est en décalage avec l’image qu’on pourrait s’en faire. Alors qu’elle est un monstre de la mythologie, Cocteau lui prête des sentiments humains et une réflexion sur ses actes:j'en suis sur!»(l 8) «je me trompe peut-être»(l 13). Or, ces personnages sont censés être de toute éternité, dans une posture immuable. On n’attend pas d’eux une progression ou une évolution psychologique, comme chez un personnage de roman.C’est donc un personnage humanisé, prisonnier de son rôle mais cherchant désespérément à le fuir, pour n’être qu’une jeune femme comme les autres comme le laisse imaginer Anubis (« si [nos maîtres] ne vous avaient donné un chien de garde, nous serions à l’heure actuelle à Thèbes, moi en laisse et vous assise au milieu d’une bande de jeunes gens », p. 77). il ne veut plus tuer «j'en ai assez de tuer»(l 18 et 62) Le champ lexical des émotions et des sentiments est riche et ne s’accorde pas avec les monstres que sont censés être ces pe...
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« 2.

Une réflexion sur la notion de croyance A Le sphinx pris dans une hiérarchie de dieux Cet extrait joue sur le thème du syncrétisme religieux et mythique.

Tous les mythes et les croyances existent en même temps et se confondent, se nourrissent mutuellement.

– – - Après la farce de l’acte I, on trouve du théâtre métaphysique qui introduit également une réflexion sur le temps : les deux scènes se déroulent en même temps (cf.

réplique de la Voix p.

71).

La forme correspond donc au fond, la pièce met en scène dans son déroulement la synchronie du temps que décrit Anubis dans l’acte II.

Le temps des dieux ne se déroule pas, il est plat, tout est concordant.

Cette réflexion sur le temps est faites ici sur un retour dans le passé «la mort, le passé» (l 45) et une réflexion sur l'avenir «l'avenir» (l 45).

l'utilisation du plus-que-parfait (l 51) plus du conditionnel (futur hypothétique) «nous serions» (l 52). – – - Enfin, on trouve dans cet extrait une image intéressante des dieux eux-mêmes qui sont intégrés dans des postures humaines et qui n’ont pas de libre-arbitre.

Ils sont eux-mêmes prisonniers d’une hiérarchie contraignante et d’une logique qui les dépasse.

- C’est une vision extrêmement négative qui en ressort car l’homme se retrouve finalement seul face à cette immensité et ne peut compter sur la bienveillance des dieux.

La métaphore des « zéros essuyés sur une ardoise » montre qu’ils sont indifférents et que les hommes ne sont rien pour eux.

Dans un entretien donné au moment de la représentation, Cocteau explique que les « dieux sans cœur se livrent aux distractions de l’enfance et arrachent les ailes des mouches.

» - L’exergue de la pièce (p.

27) l’annonçait déjà : « Les dieux existent : c’est le diable ».

BLa relativité de la croyance C’est surtout l’occasion pour Cocteau de réfléchir à la notion de croyance et à celle de Dieu. D’après ce que dit Anubis, on comprend que les dieux n’ont pas d’apparence donnée, ils apparaissent sous l’image que les hommes se font d’eux.

Anubis doit avoir une tête de chacal pour que les hommes le reconnaissent et c’est ce qu’il fait.

La croyance humaine est contingente, elle n’est pas absolue (de la ligne 41 à 45). Cocteau était fasciné par les notions du visible et de l’invisible (cf.

L.A.

n°9).

Il y a un mystère de l’audelà, de ce qu’on ne voit pas mais qui pourrait nous détruire : tous ceux qui sont en contact avec ce mystère en éprouvent une grande crainte voire une terreur (Laïus, le Sphinx et Anubis, Tirésias).. »

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