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SUBLIGNY Adrien Perdou de

Publié le 14/10/2018

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SUBLIGNY Adrien Perdou de (1639-1696). Sa vie est mal connue; peut-être a-t-il été avocat au barreau de Paris. La carrière de sa fille (danseuse à l’Opéra) laisse supposer qu’il était de petite noblesse. Ami du père du président Hénault, il évolue dans le milieu mondain parisien. Très mêlé à l’activité littéraire de son époque, il fit partie du cercle de la comtesse de La Suze et fut l'ami de Molière, qui monta ses deux premières pièces. Il rédigea une éphémère gazette (1665-1666), nommée d’abord la Muse dauphine puis la Muse de la Cour. On lui doit aussi la Folle Querelle ou la Critique d’« Andromaque » (1668), comédie en trois actes, le Désespoir extravagant (1670), pièce perdue, la Fausse Clélie, histoire française galante et comique (1671), roman, et une Dissertation sur la tragédie de Phèdre (1677). On lui attribua divers autres ouvrages, dont la Déroute des précieuses, la Coquette et la Fausse Prude (1686), pièce restée à l’état de manuscrit, et surtout la « traduction » des Lettres portugaises, avant que leur auteur véritable, Guilleragues, ne soit identifié.

« nienne : le tutoiement non réciproque de Pylade par Oreste, la venue de Pyrrhus au- devant d'Oreste dérogent au protocole royal commun à la Cour et à l'univers tragi­ que; de même, Pyrrhus, se défaisant de sa garde par imprudence et non par intrépidité, n'est pas roi digne de ce nom.

«Corneille n'aurait pas fait ces faut es », et Subligny de proposer une réécriture cornélienne de la pièce! Il souligne ainsi la nouveauté de Racine, qui bri se le rêve héro ïque, le code de 1 'honne ur caractéristiques de la tragédie an tér ieure; d'autre part, en affirmant que chez Pyrrhus l'amour a part dans toute décision, Su bli­ gny fonde durablement l'interprétation antithétique de Corneille et de Racine (honneur/amour).

Critique réactionnaire, Subligny est curieusement novateur da n s le domaine romanesque.

Sa Fausse Clé lie, histoire française (écho de la Clélie, histoire romaine), s'inscrit dans un mouvement critique à l'égard de la tradition romanesque.

Le Lysis du Berger extravagant de Sorel se prenait pour un berger de l'Ast rée; ici, l'hé­ roïne se prend pour la Romaine Clélie; ainsi traverse­ t-elle à la nage le Tib re ...

en r éalité, le canal de Fontaine­ bleau! Le comique et l'humour a niment .

cette «histoire p laisante et follement contée » ou plut ôt ces récits suc­ cessifs dont l'unité est le thème galant.

Par leurs récits et leurs commentaires, les personnages sont .dépeints de façon dynamique.

TI y a là une forme .

neuve dont Subli- guy n'a pas su tirer tout le parti possible : on en demeure à l'anecdote sans aucune dramatisation : sty le dialogué; propo s lestes, où la grivo iserie voisine avec la monda­ nité.

Toutefois , cette peinture du milieu courtisan traduit un goût nouveau du vécu, un rejet du romanesque - rejet marqué dans la préface par la substitution de noms frança is (marquis de Riberville, de Mirestain) à ceux d'un «Tiridate ou d'un Cléante ».

Le roman comique tend désormais vers le roman de mœurs.

Subligny ne nous lègue aucune œuvre littéraire vérita­ ble, et sa n otoriété doit beaucoup à celle de Racine.

Tout efois , même négativement, il aperçut la nouveauté de ce dernier; et son roman, œuvre mineure, est un bon refl et de l'évolution du genre.

Son mérite principal est d'ê tre un intéressant témoin de l'act ualité li ttéraire de son temps.

BffiLIOGRA PHIE V.

Fournel, les Continuateurs de Molière, Ill, Paris, 1865; P.L.

Jacob, «les Deux Muses du sieur de Subligny », le Biblio­ phile français, III, 1864; F.

Lachèvre, Claude Le Petit et «la Muse de La Cour», Paris, 1922; J.

Sgard (dir. ), Dictionnaire des journalistes, P.U.

Grenoble, 1976 (B.

Beugnot).

Sur la Folle Querelle : R.

Picard, la Carrière de Jean Racine, Gallimard, 1956 (pas sim), et J .-J.

Roubine, Lectures de Racine, Colin, 1971.

Su r la Fausse Clélie: H.

Coulet, le Roman jusqu'à la Révolution, Colin, 1967.. »

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