SUBLIGNY Adrien Perdou de
Publié le 14/10/2018
Extrait du document
«
nienne : le tutoiement non réciproque de Pylade par Oreste, la venue de Pyrrhus au- devant d'Oreste dérogent
au protocole royal commun à la Cour et à l'univers tragi
que; de même, Pyrrhus, se défaisant de sa garde par imprudence et non par intrépidité, n'est pas roi digne
de ce nom.
«Corneille n'aurait pas fait ces faut es », et Subligny de proposer une réécriture cornélienne de la pièce! Il souligne ainsi la nouveauté de Racine, qui bri se le rêve héro ïque, le code de 1 'honne ur caractéristiques de la tragédie an tér ieure; d'autre part, en affirmant que chez Pyrrhus l'amour a part dans toute décision, Su bli
gny fonde durablement l'interprétation antithétique de Corneille et de Racine (honneur/amour).
Critique réactionnaire,
Subligny est curieusement
novateur da n s le domaine romanesque.
Sa Fausse Clé lie,
histoire française (écho de la Clélie, histoire romaine), s'inscrit dans un mouvement critique à l'égard de la tradition romanesque.
Le Lysis du Berger extravagant de Sorel se prenait pour un berger de l'Ast rée; ici, l'hé roïne se prend pour la Romaine Clélie; ainsi traverse
t-elle à la nage le Tib re ...
en r éalité, le canal de Fontaine
bleau! Le comique et l'humour a niment .
cette «histoire p laisante et follement contée » ou plut ôt ces récits suc
cessifs dont l'unité est le thème galant.
Par leurs récits et leurs commentaires, les personnages sont .dépeints de façon dynamique.
TI y a là une forme .
neuve dont Subli- guy
n'a pas su
tirer tout le parti possible : on en demeure à l'anecdote sans aucune dramatisation : sty le dialogué;
propo s lestes, où la grivo iserie voisine avec la monda
nité.
Toutefois , cette peinture du milieu courtisan traduit un goût nouveau du vécu, un rejet du romanesque - rejet marqué dans la préface par la substitution de noms
frança is (marquis de Riberville, de Mirestain) à ceux d'un «Tiridate ou d'un Cléante ».
Le roman comique
tend désormais vers le roman de mœurs.
Subligny ne nous lègue aucune œuvre littéraire vérita
ble, et sa n otoriété doit beaucoup à celle de Racine.
Tout efois , même négativement, il aperçut la nouveauté
de ce dernier; et son roman, œuvre mineure, est un bon
refl et de l'évolution du genre.
Son mérite principal est d'ê tre un intéressant témoin de l'act ualité li ttéraire de
son temps.
BffiLIOGRA PHIE V.
Fournel, les Continuateurs de Molière, Ill, Paris, 1865; P.L.
Jacob, «les Deux Muses du sieur de Subligny », le Biblio phile français, III, 1864; F.
Lachèvre, Claude Le Petit et «la Muse de La Cour», Paris, 1922; J.
Sgard (dir. ), Dictionnaire des journalistes, P.U.
Grenoble, 1976 (B.
Beugnot).
Sur la Folle Querelle : R.
Picard, la Carrière de Jean Racine, Gallimard, 1956 (pas sim), et J .-J.
Roubine, Lectures de Racine, Colin, 1971.
Su r la Fausse Clélie: H.
Coulet, le Roman jusqu'à la Révolution, Colin, 1967..
»
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