Tbf
Publié le 16/05/2014
Extrait du document
«
cyclique, au cours duquel on observe un éternel retour des choses.
Ainsi la succession des saisons est placée
sous le signe du renouvellement et même du rajeunissement, symbolisés par la permanence du feuillage: "et
les bois toujours verts / s'iront rajeunissant".
Ici la forme progressive et le rejet traduisent bien la continuité de
la vie.
Si les eaux et les montagnes sont "ridées", c'est métaphoriquement: l'image ne désigne que l'ondulation
des vagues ou les plissements de terrain.
Les mers et les montagnes ne sont pas "ridées" au sens propre du
terme; elles ne sont pas "vieillies"; elles échappent au temps, à la vieillesse et à la mort.
De même, le fleuve
représente le renouvellement souligné par l'expression adverbiale "sans cesse" et l'enjambement "le fleuve des
campagnes / Prendra sans cesse aux monts le flotqu'il donne aux mers".
Le soleil couchant devient alors le
symbole de ce temsp cyclique, cosmique: le soleil contrairement à l'homme, renaît chaque matin.
Dans le dernier quatrain, en effet, le temps cyclique - celui de la nature - va être opposé au temps linéaire - celui
de l'homme.
Au début de la quatrième strophe, le rythme de l'alexandrin, disloqué, met en relief cette
opposition:
"Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe..."
Dans l'ensemble, le rythme de cette dernière strophe ( et en particulier des vers 13 à 15) est beaucoup plus
haché et contraste ainsi avec le balancement régulier des trois premiers quatrains qui inscrivaient la nature
tout entière dans un temps cyclique.
Ici,le caractère inéluctable du présent ("Je passe") reprend le futur de la
deuxième strophe, répété à la césure ("Tous ces jours passeront; ils passeront en foule...."); mais le présent
prend une dimension tragique, soulignée par l'expression suivante ("Je m'en irai"), qui s'oppose à la forme
progressive de la continuité et du renouvellement ("S'iront rajeunissant").
De même, alors que le temps ne
faisait qu'effleurer la nature, il pèse de tout son poids sur l'homme : la préposition sous ("sous chaque jour
courbant plus bas ma tête", et "refroidi sous le soleil joyeux") s'oppose ainsi à la préposition sur des deuxième
et trisième quatrains.
Ainsi la tentative faite par l'homme pour pesonnifier et humaniser la nature ("la face des
mers", "la face des monts", "la face des eaux", "le front des montagnes") est dérisoire; elle fait d'autant moins
ressortir la déchéance physique de l'homme, "sous chaque jour courbant plus bas (la) tête"..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓