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Publié le 16/05/2014

Extrait du document

Les poètes romantiques ont très souvent chanté la nature, en qui ils ont vu un refuge ou une consolation. Cependant, le spectacle de la nature confronte parfois l'homme à la brièveté de sa propre vie. Dans ce poème lyrique intitulé "Soleil couchants", Victor Hugo développe lui aussi ce thème de la fuite du temps qui épargne la nature mais accable l'homme. Sa méditation prend un ton tragique et personnel, et il y exprime sa révolte devant le problème de la mort et l'indifférence de la nature. La fuite du temps est exprimée sur le plan lexical et syntaxique par un réseau très complexe de répétitions. La pluspart des verbes appartiennent au même champs lexical qui est celui du mouvement: "s'est couché", "viendra", "s'enfuit", "passeront", "roule", "s'iront rajeunissant"", "je passe", " je m'en irai". Cette fuite du temps est ponctuée par la répétition des moments de la journée: "ce soir", "le soir", "la nuit", "l'aube", ...

« cyclique, au cours duquel on observe un éternel retour des choses.

Ainsi la succession des saisons est placée sous le signe du renouvellement et même du rajeunissement, symbolisés par la permanence du feuillage: "et les bois toujours verts / s'iront rajeunissant".

Ici la forme progressive et le rejet traduisent bien la continuité de la vie.

Si les eaux et les montagnes sont "ridées", c'est métaphoriquement: l'image ne désigne que l'ondulation des vagues ou les plissements de terrain.

Les mers et les montagnes ne sont pas "ridées" au sens propre du terme; elles ne sont pas "vieillies"; elles échappent au temps, à la vieillesse et à la mort.

De même, le fleuve représente le renouvellement souligné par l'expression adverbiale "sans cesse" et l'enjambement "le fleuve des campagnes / Prendra sans cesse aux monts le flotqu'il donne aux mers".

Le soleil couchant devient alors le symbole de ce temsp cyclique, cosmique: le soleil contrairement à l'homme, renaît chaque matin. Dans le dernier quatrain, en effet, le temps cyclique - celui de la nature - va être opposé au temps linéaire - celui de l'homme.

Au début de la quatrième strophe, le rythme de l'alexandrin, disloqué, met en relief cette opposition: "Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête, Je passe..." Dans l'ensemble, le rythme de cette dernière strophe ( et en particulier des vers 13 à 15) est beaucoup plus haché et contraste ainsi avec le balancement régulier des trois premiers quatrains qui inscrivaient la nature tout entière dans un temps cyclique.

Ici,le caractère inéluctable du présent ("Je passe") reprend le futur de la deuxième strophe, répété à la césure ("Tous ces jours passeront; ils passeront en foule...."); mais le présent prend une dimension tragique, soulignée par l'expression suivante ("Je m'en irai"), qui s'oppose à la forme progressive de la continuité et du renouvellement ("S'iront rajeunissant").

De même, alors que le temps ne faisait qu'effleurer la nature, il pèse de tout son poids sur l'homme : la préposition sous ("sous chaque jour courbant plus bas ma tête", et "refroidi sous le soleil joyeux") s'oppose ainsi à la préposition sur des deuxième et trisième quatrains.

Ainsi la tentative faite par l'homme pour pesonnifier et humaniser la nature ("la face des mers", "la face des monts", "la face des eaux", "le front des montagnes") est dérisoire; elle fait d'autant moins ressortir la déchéance physique de l'homme, "sous chaque jour courbant plus bas (la) tête".. »

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