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TERRASSON Jean, abbé

Publié le 14/10/2018

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TERRASSON Jean, abbé (1670-1750). Écrivain né à Lyon. Fils d’un magistrat, il quitta la vie ecclésiastique pour une brillante carrière d’érudit et de lettré : Académie des sciences (1707), Collège royal, où il enseigna la philosophie grecque et latine (1721 ), Académie française (1732). Prenant le parti de La Motte et des Modernes dans la « Querelle », sa Dissertation critique sur « VIliade » d’Homère (1715), suivie d’une Addition (1716), l’avait fait connaître du grand public. Son but : définir les règles d’une « poétique fondée sur la raison », règles ignorées par le poème homérique, qu’il s’agisse de son sujet (une « inaction »), de son plan, de sa narration redondante et rétrospective, de sa conception du merveilleux (Terrasson accuse celui-ci de défier la vraisemblance!), de son style, dont certaines figures dénotent une imagination « dérangée ». Sans oublier l’immoralité des dieux et des héros... Les défauts du texte d’Homère, tout comme l’avènement d’une méthode qui a permis de les déceler, sont autant de preuves d’un progrès de l’esprit humain, et cette Dissertation rigoureuse et passionnée conclut à l’infériorité de l'Iliade face au Téléma-que de Fénelon (1699), « chef-d’œuvre de la raison et de la morale poétique ». Un modèle dont il se souviendra pour son roman Séthos (1731) : initié aux mystères d’Isis, le prince de Memphis Séthos a tiré des épreuves subies non pas une foi, mais ces « principes constants et éclairés » qui font seuls la vertu des âmes d’élite, même si pour le commun demeure efficace une religion purgée toutefois de ses « superstitions cruelles ». Illustrant

« pesamment cette thèse d'une vertu guid ée par la seu le raison, le roman de Terra sson s'alourdit de longs passa­ ges didact iques sur les civilisations anciennes, dont l'ab­ sence dans l'lliade lui semblait c riti qua ble.

Les conflits dont triomphe u n h éros trop parfait donnent lieu à d'in­ termi nables discour s, lestés de maxim es ~t d'idées géné ­ rales.

Cette «A necdote de l'a ncien ne Egypte » relèv e moins de la littérature que de l'histoire des idées, tout comme la Philosop h ie applicable à tou s les objets de l'esprit et de la raison (1754).

A chac un sa mo derni té: celle du romancie r Terrasson est aujourd'hui révolue.

Mais non pas la rigueur « géométrique », fOt-elle par trop normative, du poéticien littéraire.

Disse rtation cri ti que sur cc l'llia d e » «Ce sera it un bien pour les auteurs et l es lec teurs que l es mots ne fussent qu'un pur signe .

ou comme un corps aérien de la pen sée, de sorte qu'e lle parOt à nu sous ce voile.

et te lle qu'elle est en elle-même : l es raisonnements faux.

et par conséque nt les beautés fausses.

n'auraient pas été si loi n.

su rtou t ch ez les Grecs; et ces gran ds maîtres n'aura ien t pas été exposés à la honte que l es trad uctio ns o nt faite à q uelqu es-uns d'entre eux.

lorsque.

d épouillés de l'h armo nie de l eur langue.

on a vu le fon d de leurs pensées ...

».

BIDLIOGRAPHIE Aucune réédition récente.

A consu lter.

- Werner Krauss, «Terrasson und elie geome­ trische Fortschrittsbeweguog », Beitrage zur t·omanischen Philo· logie, Berlin, 1967; Noémi Hepp, Hom~re tm France au xvt~ siè · cie, Paris, Klincksiec k, 1968 .. »

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