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Théories et théoriciens du drame

Publié le 27/03/2015

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Le drame romantique a d'abord existé à travers des écrits théoriques. Si Stendhal ouvre la voie avec son Racine et Shakespeare (1823), c'est Hugo qui donne un véritable socle au drame romantique avec la Préface de Cromwell (1827). Les essais, mais surtout les préfaces ou les textes placés en exergue des oeuvres traduisent cette quête permanente et problématique de l'identité dramatique.

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Il -LES THÉORIES DE VICTOR HUGO La Préface de Cromwell : socle et manifeste Il fallait un manifeste au drame romantique, ce fut la Préface de Cromwell, drame injouable de 6413 vers qui était l'illustration et la justification d'une théorie marquée par la personnalité de Hugo.

Cette longue préface fait de Shakespeare le représentant d'une modernité où est inscrite la dualité de l'âme et du corps.

S'y af­ firme la revendication d'une nouvelle esthétique qui allie grotesque et sublime.

Pour Hugo: «Le beau n'a qu'un type; le laid en a mille.

»Il expose donc assez longuement une théorie du grotesque.

Il faut chercher la vérité dans la richesse et la complexité qu'offre la nature.

On se libérera des modèles ou des règles clas­ siques dont les principes doivent être rejetés.

«Il n'y a ni règles, ni modèles; ou plutôt il n'y a d'autres règles que les lois générales de la nature», affirme Hugo.

Cependant, il ne s'agit pas seulement de reproduire en copiant la réalité.

Le théâtre est le foyer privilégié d'une recomposition.

Soucieux de ressusciter l'Histoire, le drame utilisera la couleur locale ; voulant échapper au commun, il choisira la poé­ sie pour s'exprimer dans« un vers libre, franc, loyal, osant tout dire sans pruderie, tout exprimer sans recherche ».

La Préface de Cromwell est le socle d'une réflexion esthétique et philoso­ phique fondamentale.

Les autres préfaces Curieusement, si Hernani a marqué par la« bataille» dont la pièce fit l'objet, sa Préface ne présente pas d'intérêt majeur.

On retiendra surtout: - la Préface de Lucrèce Borgia (février 1833), quoique brève, a cependant une réelle importance puisqu'en assignant au drame trois missions ( « une mission nationale, une mission sociale et une mission humaine ») elle en fait un théâtre engagé; -la Préface de Marie Tudor (novembre 1833) précise d'autres principes: la recherche du grand et du vrai où s'associent morale et esthétique ( « La vérité contient la moralité, le grand contient le beau » ), la volonté d'un théâtre de la li­ berté et de la totalité ( « À ce drame qui serait pour la foule un perpétuel enseigne­ ment, tout serait permis»), enfin la prise en compte du peuple (et non pas du seul public) ; - la Préface de Ruy Blas (novembre 1838) définit le drame comme« la troi­ sième grande forme de l'art», étroitement liée à la comédie et à la tragédie.

Spec­ tacle complet, il met en jeu les sensations, les émotions et la réflexion.

Accessible à tous les publics, il respecte le peuple « placé très bas et aspirant très haut » par la signification philosophique et historique qu'il peut prendre.

Conclusion : Le drame romantique a donné lieu à une active réflexion, fondée sur les idées récurrentes de liberté et de totalité, sur le respect de la vérité, sur l'homme pris dans sa nature complexe, sur l'attention portée au public.

Les préfaces sont très souvent les lieux où s'exprime l'ardente pro­ blématique du drame, dans son ambition et ses exigences, mais aussi dans ce qu'il faut considérer comme l'acte de foi d'un libéralisme généreux.

LE DRAME ROMANTIQUE~. »

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