VEYNE (Paul)
Publié le 21/05/2019
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VEYNE (Paul), historien français (Aix-en-Provence 1930). Spécialiste du monde romain, professeur au Collège de France (1976), il a abordé l'histoire par de multiples biais : en épistémologue [Comment on écrit l'histoire, 1971-1979), en sociologue [le Pain et le Cirque, 1976), en anthropologue [l'inventaire des différences, 1976 ; Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ?, 1983). P. Veyne aboutit à cette conclusion que « l'histoire n'existe pas ». Elle n'a ni méthode ( « passé les techniques de maniement et de contrôle des documents, il n'y a pas plus de méthode de l'histoire qu'il n'en existe de l'ethnographie ou de l'art du voyage ») ni lois au sens scientifique des termes (il n'y a pas de lois de l'histoire, mais des lois en histoire). L'histoire est au fond un roman vrai — ce que l'on sait depuis Aristote —, et le tissu de l'histoire n'est pas autre chose qu'une intrigue, « mélange très humain de causes matérielles, de fins et de hasards ; une tranche de vie, en un mot, que l'historien découpe à son gré ». C'est dire qu'ici la plupart des philosophies de l'histoire (et non seulement celles de Hegel ou de Marx) sont prises en défaut. Son analyse de la vie privée et des conventions qui présidaient à la vie amoureuse à Rome a cependant conduit P. Veyne à s'interroger sur l'Élégie érotique romaine (1983), art des fausses confidences.
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