VIon Dalibray ouD'ALIBRAY (Charles)
Publié le 22/05/2019
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VIon Dalibray ouD'ALIBRAY (Charles), poète français (Paris v. 1600-1665). Ami de Saint-Amant, frère de Mme de Saintot, la maîtresse de Voiture, il fut l'un des types du libertin, dédaigneux d'une carrière publique et amoureux des plaisirs de l'esprit et du corps. Traducteur de l'italien (notamment du Tasse et de Cremonini) et de l'espagnol (l'Examen des esprits pour les sciences de Huarte), passionné de musique et de peinture, intéressé par la science (il a célébré les recherches de Pascal sur les machines à calculer et ses expériences sur le vide), il a fait dans ses vers légers l'éloge du champignon ou du fromage de Cantal. Son esthétique repose à la fois sur la liberté de l'inspiration et sur l'unité de la conception — ce en quoi il rejoint les préoccupations de son ami l'abbé d'Aubi-gnac (la Musette, 1647 ; les Œuvres poétiques du sieur Dalibray, divisées en
vers bachiques, satyriques, héroïques, amoureux, moraux et chrétiens, 1653).
«
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)DALIBRAY,
Charles Vion, sieur d'Aiibray (1600?-
1 652).
Définir Dai i bray comme un « poète de cabaret ,,
(Adolphe Yan Bever) est exact, à condition de reconnaî
tre, derrière ceue appellation apparemment péjorative, le
type du libertin du xvn• siècle, qui unit le culte de l'éru
dition, celui do: l'amitié et celui de la bonne chère, avec,
peut-être.
effectivement, dans Je cas de Dalibray, une
prédilection trop marquée pour cette dernière.
Frédéric
Lachèvre le dé signe comme un « goinfre >>, René Pintard
l'appelle « le corpulent Dalibray >>.
Une lettre du 25 sep
tembre 1647, de Jacqueline Pascal, le montre manquant
un rendez-vous avec Descartes par paresse à quitter la
table.
Il était le frère de l'égérie de Voiture, Mm< de
Sainctot, et fut un ami apprécié des écrivains et des
savants les plus remarquables de son époque.
L'acadé
mie Mersenne le compte parmi ses habitués.
Ses Œuvr eJ· poétique:;, composées au gré des circons
tances et réunies en un recueil posthume ( 1654), sont
divisées en ., vers bachiques, satyriques, héroïques,
amoureux, moraux et chrestiens ».
Si Dalibray y sacrifie aux
convenances religieuses et politiques, notamment
par une «Ode au roi Louis XIII sur la prise de La
Rochelle », il consacre de nombreuses pièces à la gloire
de ses amis.
Ainsi un >.
Il s'effor
çait d'imiter Malherbe avec un zèle qui frise parfois la
parodie, par exemple dans ses ,
dédiées à Pascal.
Sur ce sujet, austèrement scientifique,
comme dans le « Sonnet sur la machine arithmétique»,
Dalibray a des accents qui montrent ce qu'aurait pu pro
duire la poésie classique, avec sa vocation gnomique, si
elle avait rencontré son Lucrèce.
Cet amateur éclairé, ce connaisseur, a laissé le souve
nir d'une célèbre >-pronon
cée soit.
»
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