Devoir de Philosophie

Les cellules souches évoluant en tératomes

Publié le 27/04/2014

Extrait du document

Les tératomes sont des tumeurs constituées d'un assemblage de tissus histologiques 

différenciés, adultes ou embryonnaires. Ces tissus ne sont pas organisés comme dans 

un embryon normal, mais sont, séparément, parfaitement normaux. Dans la tumeur, 

peuvent ainsi cohabiter des éléments de peau, des dents, du tissu nerveux, des 

ébauches hépatiques, etc. On distingue classiquement les tératomes des gonades 

(testiculaires et ovariens) dérivés des cellules souches normales des gamètes, et les 

tératomes sacro-coccygiens, localisés dans la partie dorsale de l'abdomen et qui sont 

une sorte de jumeau intérieur désorganisé du sujet qui l'héberge. Ces derniers 

tératomes, du fait de la multiplicité des types tissulaires qu'ils contiennent, dérivent 

également de cellules souches, soit bloquées dans leur migration embryonnaire, soit 

appartenant à un embryon « égaré «. On appelle tératocarcinomes des formes 

malignes de tératomes qui contiennent, en plus des tissus différenciés, des cellules 

indifférenciées fonctionnant comme cellules souches embryonnaires génératrices des 

tissus différenciés. 

Biologie expérimentale des embryons 

Ce sont précisément ces cellules capables de toutes différenciations (totipotentes) qui 

ont attiré l'attention des biologistes à partir des années1960. En effet, si les tératomes 

ont été décrits par les médecins vers 1890, leur étude expérimentale débute vers 1955 

lorsque LeRoy Stevens, chercheur au Jackson Laboratory dans le Maine (États-Unis), 

caractérise une souche de souris qui développe un tératocarcinome testiculaire à 

haute fréquence. La tumeur est transplantable de souris à souris et contient des 

cellules embryonnaires totipotentes.

« préimplantatoires de n'importe quelle espèce de mammifère, y compris l'homme ; c'est un des enjeux des lois sur la manipulation d'embryons humains. Réversibilité de la différenciation cellulaire Les cellules souches ont besoin de facteurs dits de croissance pour se multiplier mais également pour ne pas se différencier in vitro.

Ces connaissances ont permis de caractériser, de cultiver, voire d'utiliser des cellules souches de tissus, ou de familles de types cellulaires .

On connaissait les cellules souches de tissu en renouvellement rapide (sang, peau, épithéliums divers).

Au cours des quinze dernières années se sont ajoutées des cellules souches de tissu hépatique, nerveux, myocardia l, etc.

Cependant, l'idéal, dans un projet médical futuriste, est de disposer de cellules souches issues de l'individu que l'on souhaite « réparer ».

Pour cela, il faut partir de cellules adultes différenciées du sujet, c'est -à-dire chercher à établir que la différenciation cellulaire était réversible.

En combinant l'action des produits de plusieurs gènes de contrôle, S.

Yamanaka a réussi en 2005 à produire des cellules pluripotentes — donc dédifférenciées — à partir de cellules somatiques adultes, découver te qui lui vaut le prix Nobel de physiologie ou médecine en 2012.

Des instituts se consacrent à la mise au point de protocoles qui permettront d'utiliser ces iPS (induced pluripotent stem cells) en médecine. Un pas considérable a été franchi avec la public ation dans la revue Nature du 11 septembre 2013 des travaux d'une équipe espagnole, dirigée par Maria Abad, qui a réussi à induire la production en grande quantité et in vivo, de cellules de type iPS.

Pour ce faire, ces chercheurs ont élevé une lignée de souris transgénique avec quatre facteurs intracellulaires essentiels pour la transformation de cellules adultes en cellules souches : les gènes Oct4, Sox2, KIf4 et c -Myc.

L'expression de ces gènes est induite par addition de l'antibiotique doxycycline dans l'eau de boisson des animaux.

Cette expression est temporaire, ce qui devrait éliminer les risques de transformations cancéreuses.

On voit alors apparaître des tératomes et des tératocarcinomes à haute fréquence dans différents organes.

La seule interprét ation possible est la déprogrammation des cellules différenciées ou des cellules souches d'organe, les amenant au statut d'iPS.

Ces iPS nouvelle manière peuvent être isolées du sang et l'étude de leurs fonctionnalités montre qu'elles sont capables de meill eures différenciations que les iPS « classiques » et sont voisines des ES, la référence en la matière.

L'extension à l'homme n'est pas évidente, mais envisageable.

D'une certaine manière, la boucle est ainsi refermée sur l'histoire des tératomes de Roy St evens : médiocres modèles pour les embryologistes, mais solides promesses pour une médecine réparatrice prometteuse bien qu'encore balbutiante.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles