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QUESTION DE MÉTHODE: LE COMMENTAIRE PHILOSOPHIQUE

Publié le 10/07/2016

Extrait du document

question

I. QUESTION DE MÉTHODE

\"Ce dont on ne peut parler, il faut le taire”.

 

Wittgenstein.

 

Commenter un texte philosophique n’est pas une chose aisée mais une entreprise déconcertante qui prétend venir au plus près de la pensée afin de la découvrir de très près. En effet, il est difficile de pénétrer dans la logique d’une pensée que l’on ne maîtrise pas toujours.

 

Le texte exprime quelque chose, représente quelque chose et communique quelque chose, il est POUR NOUS, pour autant qu’on l’exprime, le représente et le communique. Le commentaire n’est pas premier, mais toujours second comme une espèce de réplique au texte ou une sorte de riposte. C’est en ce sens qu’il réclame de nous un dialogue sans cesse rompu par l'interprétation et corrompu par les mésinterprétations. Entre le texte et « son commentaire, l’auteur et « son » interprète, il y a toujours quelque correspondance désirée, souhaitée voire exigée. Aller dans le même sens que le texte, au-delà de tout contresens et en deçà de toute extravagance, constitue le précepte de base et non un simple leit-motiv. Exprimer la vérité du texte sans complaisance ni réticence est une opération qui se situe dans le prolongement du mouvement du texte lui-même.

 

Commenter un texte philosophique revient à expliquer le texte tel qu’il se pense lui-même, être à l’écoute de son auteur et suivre sa pensée à la trace. Il ne suffit pas de dire ce que l’auteur pense, mais penser auprès de l’auteur, penser « avec » lui.

 

TECHNIQUE DU COMMENTAIRE

 

Il ne serait pas question de prétendre à une véritable maîtrise du commentaire, mais tout au plus à une approche fidèle de l’intention déclarée du texte.

 

PREMIER TEMPS : L’AVANT-TEXTE

 

Pénétrer peu à peu la pensée exprimée par l’auteur sans préjuger du thème ou du problème en dégageant tout « ce qui tourne autour du texte » (idées, notions, systèmes), et dans la mesure du possible révéler le contexte (le site et la situation du texte)

 

DEUXIÈME TEMPS : LE THÈME DU TEXTE

 

Dégaeer l’idée dominante du texte : « DE QUOI L’ON PARLE » tout en essayant de la clarifier en lisant et relisant les grandes lignes autour desquelles il s’articule.

 

TROISIÈME TEMPS : LA THÈSE DU TEXTE

 

Remonter de la lettre à l’esprit qui commande le texte, du thème à la thèse. Montrer « CE QUE L’ON VEUT PROUVER » en définissant l’intention qui s’exprime dans le texte.

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« sauver les apparences mais tout « CE QUE L'ON SOUS-ENTEND » à travers la thèse (ou son contenu présumé).

CINQUIÈME TEMPS: L'ARRIÈRE-TEXTE Dégager la problématique du texte en précisant le problème autour duquel s'orga­ nise le texte, en mettant l'accent sur « LA DIFFICULTÉ QUE L'ON SOU­ LÈVE ».

Poser le problème, c'est amener à la surface tout ce qui est tenu éloigné, retenu comme arrière-texte.

On remonte du texte à l'arrière-texte de la manière suivante : - en confrontant la thèse du texte avec le prétexte de l'auteur.

- en relativisant la thèse de l'auteur par rapport au thème général du texte, - en examinant les conditions de possibilité du prétexte.

SIXIÈME TEMPS : DÉCOUPAGE DU TEXTE Relever le plan du texte ct rédiger l'introduction.

a) Le découpage du texte doit obligatoirement tenir compte du mouvement interne du texte ct de sa problématique propre.

b) L'introduction : Elle introduit la thèse et le problème : « CE QUE L'ON VEUT PROUVER ET LA DIFFICULTÉ QUE CELA SOULÈVE».- SEPTIÈME TEMI'S : l~TUDE ORDONNÉE DU TEXTE Partie analytique selon l'étymologie, elle signifie l'action de délier (du grec :ana­ /usis) ou de résoudre un tout en ses parties.

Cc travail analytique opère la décomposition sous forme explicative du texte en ses éléments CONSTITUTIFS.

Il ne s'agit aucunement de réduire Je texte mais de s'attacher à l'expérience rationnelle de son principe.

- Cette étude ordonnée du texte (qui constitue par définition la première partie de l'ouvrage) ne sc borne pas à étudier les grandes lignes, mais cherche à les intégrer à une pensée unifiante ct éclaircissante, celle du candidat, qui pour­ suit scrupuleusement l'élucidation du texte qu'il a choisi d'étudier.

- Sc fier au texte, c'est aussi sc fier à ses concepts qu'il ne suffit pas de repro­ duire ou d'exposer mais d'expliquer soigneusement.

HUITIÈME TEMPS : L'INTÉRÊT PHILOSOPHIQUE DU TEXTE Il s'agit de dégager (selon le texte) : a) l'importance du problème soulevé par le texte ou son actualité, b) l'originalité de la thèse de l'auteur ou sa spécificité, c) la profondeur de l'analyse effectuée par l'auteur ou sa pertinence, d) l'idée de l'auteur dans l'histoire des idées ou son contexte, c) l'examen critique de la thèse de l'auteur ou de ses limites.

Cette seconde partie de l'ouvrage est censée réclamer du candidat davantage de clarification ct de synthèse.

Déterminer l'intérêt philosophique d'un texte implique donc un certain engage­ ment ct une réflexion APPRÉCIATIVE ct INTERPRÉTATIVE.

NEUVIÈME TEMPS : CONCLUSION Renforcer votre compréhension du texte en considérant ses implications effecti­ ves ou la teneur de ses ellipses.. »

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