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L’activité artistique se résume-t-elle à connaître des règles, des procédés, et à les appliquer ?

Publié le 17/09/2015

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Apprendre les techniques artistiques ne suffit pas à faire d’un excellent technicien un artiste. Qu’est-ce alors que l’œuvre d’un génie ?

 

« Le génie est la disposition innée de l’esprit par laquelle la nature donne ses règles à l’art » : telle est la thèse kantienne du génie dans la Critique de lafaculté de juger. Ce génie se définit par trois critères :

 

- l’originalité : « le talent de produire ce dont on ne saurait donner de règle déterminée » ;

 

- l’exemplarité : d’autres imiteront ce génie ;

 

- l’incapacité à indiquer scientifiquement (= objectivement) comment il réalise son œuvre. Le génie fait école mais n’est d’aucune école.

 

Le génie transgresse les règles et introduit une rupture en s’affranchissant des canons en vigueur. Il s’ingénie à nous offrir un monde original, mais sans savoir lui-même comment il nous offre cette vision. L’art, ici, est absence de règles, ou plus exactement absence de règles établies : le génie produit au fur et à mesure de sa création les règles que d’autres ensuite imiteront.

« CORRIGÉ 6 • Organisation du plan 1.

Jusqu 'au XVII' siècle, l'art est insépa rable de la technique.

Mais ne nécessite-t-il pas autre chose que la simple « aptitude à ce qui peut être appris par une règle quelconque », comme le dit Kant ? 2.

L'art est aussi création : le créateur échappe à toute règle, il les _t ran sgresse.

3.

Cependant, le génie de l'artiste ne peut pas s'épanouir sans disci­ pline : il invente ses propres règles à partir de ce que Kant appelle « l'hé­ ritage exemplaire » des génies du passé.

CORRIGÉ [Di sserta tion rédigée] [Introduction] Nous pourrions reformuler ainsi la question du sujet : Comment devient-on artiste? Cela s'appr end-il ? Au début de toute activité humaine existe un savoir-faire : la technique du bois, les procédés chi­ miques, la technique pianistique, celle de la calli graphi e, etc.

L'activité arti stique se résume-t-elle aussi à l'apprenti ssage et à l'application de règles ? Et si l'o n ne devient pas artiste, si l'o n naît artiste, comment rendre compte de cette liberté créatrice du génie de l'artiste ? Suffit-il d'être doué pour être artiste ? [1.

Praxis et poiesis] De l'Antiquité à la Renaissance, artiste et arti san furent confondu s.

Ils posséd aient une praxis , un savoir-faire, la maît rise de certaines techniques de fabri cation et de production d'obj ets utiles et beaux.

L'artiste, tout comme l'art isan, est alors un homme de métier, un homme qui travai lle avec, dans, sur la matière.

Il doit donc se plier à certa ines règles tech­ niques.

C'e st pourquoi l'art est consid éré par fl.at.on comme une imi!ation de la nature, une« co�de _ç_qpie » puisque la nature -le sensible � est déjà une imitation du monde des Idées - l'intelligible.

Cette «copie de copie » est donc dépréciée dans la conception platonicienne de la vérité , car l'artiste ne fait que flatter l'opinion, la sub jectivité, au mépris de l'ob jectivité, de la rati onalité.

L'art le plus néfaste pour Platon est la poésie : il chassera les 143. »

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