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Comment comprenez-vous cette maxime passée à l'état de proverbe : « D'abord vivre, ensuite philoso¬pher » ?

Publié le 15/09/2014

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C'est, de plus, un fait d'expérience journalière que les exi­gences de la vie priment celles de la pensée. Ce qui préoccupe l'homme avant tout c'est de vivre ; la plus grande partie de son activité, pour ne pas dire sa presque totalité, est dirigée vers ce but : obtenir de la nourriture, des vêtements, du confort, etc. Pourquoi l'homme chercherait-il tant à gagner de l'argent, sinon pour pouvoir vivre ? Et comment philosopher (et je n'emploie pas ce mot au sens strict, mais même au sens large) si l'on est tiraillé par la faim, si l'on grelotte de froid, si l'on est inquiet pour sa subsistance du lendemain ? Demandez donc à quelqu'un 

« Philosopher se dit, au sens large, de tout exercice de pen­ sée, de toute réflexion désintéressée et qui n'a pas essentiel­ lement et comme premier but l'action.

Philosopher, c'est mé­ diter, rêver en quelque sorte, en tout cas être hors de l'action.

Ne se représente-t-on pas bien souvent le philosophe comme Aristophane nous a présenté Socrate dans sa comédie des " Nuées"? Mais philosopher, au sens strict, reçoit une acception plus particulière.

Philosopher c'est, non pas étudier la Psychologie, la Logique, la Morale, mais réfléchir aux grandes et angoissantes questions que posent la vie, 1 ·action, la pensée ; méditer sur les grands problèmes humains: le vrai, le beau, le bien, la nature de l'homme, sa destinée, l'âme et Dieu.

Il.

-EXAMEN DE LA MAXIME A.

li semble que si le mot vivre est pris au sens strict, on ne peut qu'admettre la vérité du proverbe.

La pensée et l'exercice de cette pensée dépendent de l'exis­ tence et de la vie du corps.

Nous ne sommes pas de purs esprits, mais des esprits unis à un corps.

La première condition pour pouvoir penser, réfléchir, philosopher, est donc déjà de vivre ; c'est une vérité trop évidente pour qu'il soit besoin d'y insister.

C'est, de plus, un fait d'expérience journalière que les exi­ gences de la vie priment celles de la pensée.

Ce qui préoccupe l'homme avant tout c'est de vivre ; la plus grande partie de son activité, pour ne pas dire sa presque totalité, est dirigée vers ce but: obtenir de la nourriture, des vêtements, du confort, etc.

Pourquoi l'homme chercherait-il tant à gagner de l'argent, sinon pour pouvoir vivre ? Et comment philosopher (et je n'emploie pas ce mot au sens strict, mais même au sens large) si l'on est tiraillé par la faim, si l'on grelotte de froid, si l'on est inquiet pour sa subsistance du lendemain ? Demandez donc à quelqu'un qui vient de dépenser ses derniers sous pour acheter un mor­ ceau de pain, à un naufragé qui se débat au milieu des vagues de se livrer à une méditation désintéressée, à un pur jeu de l'esprit.

L'homme, quand sa vie n'est pas assurée, ne pense qu'à une chose : comment agir pour ne pas mourir.

La première et indispensable condition pour philosopher est donc de ne pas avoir d'inquiétudes au sujet de notre vie quotidienne, sans quoi l'action s'impose à nous, ! 'action immédiate et totale.

C'est ce que confirme l'histoire des peuples.

A quel mo­ ment assiste-t-on à l'essor et à la floraison de la pensée désin-. »

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