Y a-t-il des choses qu’on a le doit d’ignorer ?
Publié le 20/10/2014
Extrait du document
«
connue pour être mauvaise pour la santé, or sans dispositions préventives, il y aurait certainement
plus de cancers, de maladies développées.
Les hommes peuvent donc ainsi agir consciemment.
Enfin, nous pouvons évoquer la vérité, conformité du jugement à la réalité, qu’il est
nécessaire de ne pas ignorer, afin de pouvoir se reconstruire après un deuil par exemple.
Nous
pouvons donc citer Un secret de Grimbert, où la révélation d’une vérité bouleversante à un jeune
garçon sur sa famille va lui permettre d’évoluer.
Mais d’une manière plus générale, comme le dit
Kant : « Le mensonge nuit toujours à autrui : même si ce n'est pas à un autre homme, c'est à
l'humanité en général, puisqu'il disqualifie la source du droit.
», il défend donc l’idée que la vérité
est un devoir moral, qu’il faut toujours élargir ses connaissances afin de pouvoir atteindre la
vérité, et il faut donc pour cela dépasser l’ignorance.
« Je revendique le droit à l’ignorance » dit R.
Barthes.
En effet, cette lutte totale contre
l'ignorance a-t-elle seulement un sens ? Cette croisade est-elle tout simplement possible ?
L'homme n'est-il pas limiter dans sa connaissance par la finitude de son entendement ? Et le
dévoilement d'une vérité est-elle toujours souhaitable ? « Toute vérité n'est pas bonne à dire »
selon Jankélévitch, qui pose la question de savoir s’il faut toujours dire la vérité.
On peut donc
admettre que dans certains cas, mieux vaut rester dans l’ignorance puisque la vérité a de la valeur,
qu’il faut ménager celui à qui on s’adresse.
La vérité peut en effet avoir des conséquences
importantes : elle peut blesser et faire souffrir.
C'est notamment ce que défend Benjamin
Constant, qui s'oppose à Kant au sujet « d'un prétendu droit de mentir par humanité ».
On peut
aussi penser que le danger ne réside pas dans la vérité elle-même, mais dans la volonté
systématique de vérité.
Nietzsche s'interroge ainsi sur la valeur qu'il faut accorder à la recherche
de la vérité.
Faut-il toujours vouloir la vérité ? Pour Nietzsche, vouloir la vérité à tout prix est une
exigence discutable, car l'amour de la vérité n'est pas toujours raisonnable.
Cela peut en effet
produire des monstres, comme le fanatisme ou le dogmatisme qui n'admettent pas que l'on
discute une vérité.
Mais cela peut aussi montrer une certaine peur d’être confronté à la réalité ou
se réfugier dans l’ignorance en se déresponsabilisant, tout devient alors excusable et aucune
responsabilité ne peut plus être imputée.
Mais ceci ne revient-il pas à faire de l'homme un être
sans conscience, sans raison donc sans dignité ? On peut donc lui reprocher de se complaire dans
l’ignorance au point d’en oublier ses devoirs envers lui-même et autrui, car on est auteur de ses
jugements et de ses actes.
En effet, le droit se ramène à une idée de responsabilité, au sens moral.
Certaines choses doivent être préservées et non révélées en public, nous pouvons prendre par
exemple le cas du livre de Trierweiler, Merci pour le moment , qui révèle la vie privée du
Président Hollande, or cela pourrait se rapprocher du voyeurisme, tout comme avec les médias
actuels qui dévoilent la vie privée de célébrités ou tout autres choses intimes comme avec la
divulgation de photos personnelles par exemple.
Le droit à l’ignorance est ici clair parce qu’il y a
des choses qui doivent parfois rester secrètes et plus généralement la vie privée de chacun peut
être ignoré au bon vouloir de chaque personne.
L’ignorance peut donc être parfois justifiée
comme pour préserver l’innocence des enfants en leur dissimulant certaines choses qu’ils ne
pourraient pas encore comprendre, par exemple tout ce qui touche au domaine sexuel bien que
cela n’empêche pas une prévention contre certains dangers.
Enfin, l’ignorance est basée sur une aporie : l’homme est nécessairement ignorant bien qu’il
doive lutter contre son ignorance.
Il y a donc une certaine tolérance à l’ignorance car l’homme ne
peut pas être spécialiste de tous les domaines, il y a encore bien des choses que les hommes
ignorent, des choses auxquelles des problèmes n’ont pas encore été soulevés.
Mais « Etre
conscient de son ignorance, c’est tendre vers la connaissance » d’après B.
Disraeli.
Pourtant,
celui qui ignore n’est justement pas toujours conscient de son ignorance, comme l’a dit A.
2.
»
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