Le doute
Publié le 08/10/2013
Extrait du document
«
relativisme ? Les opinions s’opposent, se succèdent ; la vérité scientifique évolue avec le temps.
Mais
mieux vaut le doute que l’erreur ou l’ignorance.
En un sens, seule l’erreur est un réel échec de la
raison.
En tombant dans l’erreur, l’homme trouve le faux alors qu’il cherchait la vérité : c’est un échec
par excellence.
Avec le doute, l’homme ne se prononce pas, il se tient sur la réserve : c’est une sorte
de demi-échec.
Au moins, le sceptique sait qu’il ne sait pas, d’où sa suspension du jugement.
Le doute comme étape pour accéder à la vérité
Mais on peut accepter une autre perspective sur le doute.
N’est-ce pas en doutant d’une chose, d’une
théorie, d’un discours que l’on se met véritablement en chemin vers la fondation du savoir ? Le doute
méthodique semble bien être la voie même du savoir.
Grâce au doute, il est possible d’établir des
certitudes.
Dans l’œuvre de Descartes, on voit ainsi l’argument du rêve arriver à la certitude des
mathématiques et des natures simples.
Dans le cartésianisme, le doute hyperbolique (douter de tout)
est l’arme par excellence de la raison pour lutter contre les croyances naturelles et accéder à la
connaissance scientifique.
Par le doute, on interroge la condition de possibilité de toute
représentation.
Dans cette optique, le doute devient donc une étape, tout autant qu’un outil, voire une arme dans la
recherche de la vérité.
Loin d’être un échec, le doute devient le moyen d’atteindre le but de la raison :
la connaissance et la vérité.
Par le doute, la raison assoit fermement ses jugements et accède à la
certitude.
Le doute comme moteur de la raison
A l’opposé de la position initiale, le doute n’est donc pas un échec mais l’allié précieux de la raison.
La
raison, c’est la capacité de réfléchir sur ses propres opinions, de les remettre en cause.
On voit donc
apparaître le lien très fort, indissociable et positif tissé entre la raison et le doute.
Etre doué de raison,
c’est faire preuve d’esprit critique.
Est-ce que ce qui m’apparaît certain aujourd’hui l’est réellement ?
Sans tomber dans le doute hyperbolique qui ne peut mouvoir que le seul philosophe et les fans de
science fiction, il convient de reconnaître au doute toute sa valeur positive.
Finalement, raisonner revient à douter.
N’est-ce pas d’ailleurs dans le doute que siège la philosophie ?
S’étonner des choses, prendre du recul par rapport à ce qui nous entoure (idées, objets, théories…).
En commençant à douter, l’homme franchit la première étape de la philosophie.
Conclusion
Le doute, conçu comme échec de la raison, paralyse celle-ci : le doute, en ce sens, empêche la raison
de prendre parti après réflexion.
Mais le doute s’avère être l’outil essentiel de la raison.
Mieux, la
raison et le doute ne font qu’un.
Le doute peut être défini comme la raison en acte..
»
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