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L'enfance est-elle, pour l’homme, ce qui doit être surmonté ?

Publié le 03/02/2020

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Donc, pas de subordination du monde aux désirs de l’homme. Cela est inconcevable dans la philosophie stoïcienne. Le sage, et par là celui qui est libre et heureux, ne remet absolument pas en cause l’ordre du monde, immuable et parfait. La seule tâche, user des représentations, ne pas se préoccuper du passé, ni de l’avenir, temps où l’homme n’a aucune maîtrise, vivre simplement aujourd’hui. « A toute heure du jour, fais ce qui t’incombe avec le sérieux d’un homme exact et simple... Tu y arriveras si tu fais chacun de tes actes comme si c’était le dernier de ta vie... » dit Marc Aurèle philosophe stoïcien (Pensées, II, 5).

L’enfant, l’insensé ne peut être sage, donc libre et heureux. Parce qu’il veut changer les causes antécédentes; parce qu’il fait un usage insensé des représentations, ou bien, devant la moindre difficulté, appelle à l’aide. D’autre part, il n’a pas de conscience du temps, pas de maîtrise sur lui. Il n’a pas la conscience du choix à faire. Pour les stoïciens, l’enfance est une étape à surmonter parce qu’elle n’est pas le lieu de la liberté, mais simplement un refuge d’où l’enfant ou l’insensé contemple l’infini des possibles sans faire de choix, en voulant lutter contre des choses immuables, alors qu’il oublie sa véritable tâche.

Pour éclairer cette notion de l’importance du choix, condition nécessaire à la liberté, et hors de portée de l’enfance, nous pouvons prendre l’exemple de la pièce de théâtre de Jean-Paul Sartre, Les Mouches. Oreste, jeune homme mais enfant, revient à Argos, sa ville natale, pour y venger son père, assassiné par Égisthe, amant de sa mère, et désormais sur le trône à la place d’Agamemnon. Jupiter veut l’empêcher d’assassiner Égisthe et Clytemnestre sa mère. Mais Oreste prend la décision de le faire, sachant ce que ce choix implique, mais sachant aussi que ce choix, comme il le dit, c’est sa liberté; et que ce choix est aussi sanctionné par cette petite phrase : « ce matin, j’ai vu ma jeunesse pour la dernière fois ».

L’enfance, ici, est une étape surmontée. En échange, le désarroi s,ans doute, mais aussi la liberté.

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