L'énigme de Socrate - Qui était Socrate ?

« de temps, elle s'est donné un principe politique fondé sur la liberté; à cette époque, elle se crispe sur elle-même.

Athènes ne fut pas seulement une démocratie, elle connut aussi l'impéria­ lisme de Périclès qui y exerça une autorité dominatrice.

La cité conquit sa liberté au cours d'une histoire brève et confuse.

L'exercice de cette liberté n'excluait pas les condamnations à mort prononcées par l' Aréopage, tribunal religieux qui préserve le caractère religieux de la cité.

Avant Socrate, Anaxagore et Pro­ tagoras furent condamnés et on brûla leurs œuvres; de même, Aristote fut condamné aussi, après Socrate.

De telles condamna­ tions étaient commuables en exil.

Les accusateurs de Socrate En 399, un certain Mélétos porte plainte contre Socrate, de concert avec Lycon et Anytos.

De manière inexplicable, Anytos, auteur de l'amnistie qui suit la chute des Trente, se fera l'accusa­ teur de Socrate.

Son fils fut assassiné par les Spartiates après la dictature des Trente.

Socrate louait les Spartiates sans pour autant vouloir se compromettre avec ce parti.

Démocrate réactionnaire, Anytos accuse Socrate précisément pour les mêmes raisons qui avaient suscité l'espoir de Platon de voir renaître la démocratie athénienne.

Socrate a coalisé contre lui des politiciens, des poètes et des orateurs.

En effet, à quarante ans, il a rencontré Alcibiade et, depuis vingt ans, il se répand dans la bonne société athénienne où son ironie exaspère un grand nombre de personnes parce qu'il les met en contradiction avec elles-mêmes : il «se fait des ennemis et des ennemis puissants.

puisque ce sont là précisément des hommes qui ont barre sur /'opinion publique et dirigent la Cité.

A ces hommes.

il se rend d'autant plus odieux que la jeunesse cul­ tivée s'est attachée spontanément à lui et commence à /'imiter» (Châtelet, Platon).

C'est l'analyse même de Socrate, âgé de soixante-dix ans à cette époque, telle que la rapporte Platon dans son Apologie.

De quoi Socrate est-il accusé? C'est surtout Anytos qui s'exprime lors du procès de Socrate.

D'un point de vue religieux, on accuse Socrate d'avoir pratiqué un culte particulier sans autorisation publique: Socrate rendait, en effet, un culte à son propre génie, le vrai sens de sa pensée.

Le. »