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Faut-il être irrésolu ?

Publié le 09/02/2016

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Agir, c'est oser. Penser, c'est oser», nous dit Alain dans l'un de ses Propos. En ce sens, l'irrésolution est effectivement le pire des maux si elle est l'obstacle à toute action et à toute pensée. Cependant, l'absence de réflexion caractéristique du fanatisme, sûr de ses «vérités» et des actions à mener pour les faire triompher, n'est pas un mal qui serait moindre. Il faut dépasser la velléité, il faut sortir de l'irrésolu-

Aboulie

 

Impuissance anormale de la volonté se traduisant par la suppression de l'action réfléchie et l'impossibilité de donner à l'acte la forme d'une décision.

n

tion, mais il ne faut pas sombrer dans la détermination aveugle. C'est toute la leçon du Traité des passions de Descartes: l'irrésolution a quelque chose de bon lorsqu'elle est indécision qui prend le temps de réfléchir, mais elle devient mauvaise lorsque le temps qui devrait être imparti à l'action est tout entier consacré à la délibération. «Rien ne sert de courir», c'est vrai, mais il ne faut pas oublier de «partir à point».

« Le pire des maux , c'est la résolution du fanatique On appelle souvent irrésolution la lenteur d'une délibération qui prend le temps de décider en toute connaissance de cause.

L'hésitation n'est pas nécessairement mauvaise.

Le mal absolu, c'est le fanatisme.

Il vaut mieux s'abstenir d'agir qu'agir de manière irréfléchie C omme le disent, pour justifier leurs hésitations, les irrésolus eux-mêmes: lorsque l'on va trop vite, on s'expose à faire des sottises.

Il est vrai que l'impulsif qui ne délibère jamais est parfois bien plus dan­ gereux pour les autres que l'aboulique qui ne sait pas terminer sa déli­ bération.

Mieux vaut quelquefois ne rien faire.

Le fanatisme résolu est la pire des choses L e fanatique n'est jamais en peine de délibérer.

Sa décision est toujours prise sans hési- «!.:obstination et ardeur d'opi­ nion est la plus sûre preuve de bêtise .

Est-il rien certain , résolu, dédaigneux , grave , sérieux , comme l'âne?» Michel Eyquem de Montaigne , Essais tation aucune, et la conception de l'action donne immédiatement lieu à son exécution .

Cependant, c'est lui qui brûle l'hérétique, tor­ ture le séditieux et égorge l'infidèle.

On aimerait donc qu'il soit moins résolu et plus à l 'écoute des différences.

L'irrésolution n'est pas toujours mauvaise I l est bon , parfois, d'hé­ siter avant d'agir, afin de prendre le temps d'examiner toutes les possibilités.

Comme le dit la «sagesse des na­ tions»: il ne faut pas remettre au lendemain ce que l'on peut faire le jour même, mais «tout vient à point à qui sait attendre », et la préci­ pitation n'est pas tou­ jours bonne conseillère.

D ans un monde qui valorise l'ac tion et la prise de décision rapide, l'irrésolution peut apparaître comme un mal.

Elle est pourtant, quelquefois, la sagesse de celui qui ne veut pas agir sans en avoir délibéré.. »

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