L'homme peut-il progresser ?

La question de la perfectibilité de l'homme conduit à un paradoxe: si la perfectibilité est un progrès, tout progrès n'est pas un perfectionnement, et peut même être une régression. Là où il n'y a pas de progrès moral, on ne peut pas raisonnablement parler de perfectibilité.

Sans doute sommes-nous capables de nous améliorer, tant d'un point de vue personnel qu'intellectuel et moral, mais, en même temps, l’environnement social et économique exerce sur nous

des contraintes interdisant bien souvent à cette volonté de perfectionnement de porter ses fruits. Peut-on encore parler de perfectibilité à propos d’une société qui privilégie l'individualisme, dont les rouages économiques engendrent pauvreté, exclusion, dont l'unique but «spirituel» est la consommation? Si l'homme est perfectible, il ne s'ensuit pas pour autant qu'il cherche à devenir meilleur; car vouloir améliorer ses conditions d'existence n'est pas s'améliorer soi-même.