Devoir de Philosophie

IMPOSSIBLE

Publié le 02/07/2014

Extrait du document

Introduction Où pourrait-il bien nous mener le fait de désirer l'impossible ? Il semble au premier abord déraisonnable de cultiver un tel désir. Et même plus, cela semble bien absurde, dénué de sens, puisque être animé d'un tel désir nous condamnerait à l'insatisfaction nécessaire, c'est-à-dire au malheur. En effet, on peut définir le bonheur, en première approche, comme l'état de satisfaction pleine et entière de tous les désirs d'un être. Cependant, peut-on échapper au désir de l'impossible ? Le désir ne porte-t-il pas en lui la démesure, l'excès qui le pousse au toujours plus ? Le propre du désir n'est-il pas de se porter sans cesse au-delà du possible, de l'accessible qui, dès lors qu'il nous apparaît comme tel ne nous semble plus désirable ? Autrement dit, il faut se demander s'il est totalement insensé de désirer des objets au-delà de ce qu'il est possible d'atteindre actuellement ou si ce type de désir n'est pas constitutif de l'existence humaine. Pour répondre à cette interrogation, nous nous demanderons pour quelles raisons il peut sembler absurde de désirer l'impossible, puis nous nous demanderons s'il est possible de ne pas désirer l'impossible afin de voir dans dernier temps s'il est possible de concevoir une vie humaine sensée gouvernée par un tel désir. 1- Désirer l'impossible nous condamne au malheur a) Si, comme le suggère Aristote dans l'Ethique pour Nicomaque, « tous les hommes tendent naturellement vers le bonheur «, il pourrait sembler absurde de désirer l'impossible. En effet, un tel désir nous condamnerait à l'insatisfaction permanente et définitive. Si l'on considère que le bonheur réside dans la tranquillité et la plénitude qui résulte de la satisfaction de tous nos désirs, alors désirer ...

« certaines épreuves), moral (la moralité m'interdit certains désirs), légal (le droit positif sanctionne certains comportements collectivement réprouvés), ou logique (un voyage dans le temps soulève des problèmes d'ordre logique insolubles). c) Désirer l'impossible semble donc être le fait d'individus insensés.

La raison impose une certaine restriction à nos désirs et il suffit seulement parfois de réfléchir à l'objet exact de notre désir pour se rendre compte qu'il est vain d'espérer pouvoir l'atteindre et donc d'agir en conséquence.

Une existence entièrement dévolue à la poursuite d'un bien chimérique, d'un idéal utopique, que toute personne sensée pourrait rayer de la liste des buts accessibles dans une vie d'homme pourrait donc paraître absurde.

Ce qui serait sensé, au contraire, ce serait de se fixer des objectifs suffisamment accessibles pour être un jour atteints.

Sinon, à quoi bon ? Mais est-on toujours maître de ses désirs ? Le propre du désir n'est-il pas précisément de nous porter toujours au-delà du simple possible ? 2- Peut-on ne pas désirer l'impossible ? a) Par essence, le désir se distingue du simple besoin.

Le besoin est manque du nécessaire, « exigence ou nécessité naturelle ayant une cause physiologique ».

Le désir, au contraire, est défini par Spinoza dans l'Ethique comme un besoin conscient : « le désir est l'appétit accompagné de la conscience de lui-même ». Ainsi, il est du domaine de la représentation, il appartient par essence au monde de l'esprit et donc à l'illimitation.

En effet, si nos besoins sont naturellement limités, nos désirs sont par essence infinis, infiniment renouvelables.

C'est ce que Platon avait bien vu dans la République où le désir est qualifié de « hydre multiforme et polycéphale » pour montrer qu'il n'y a pas un désir, mais des désirs extrêmement diversifiés, changeants et insatiables et quasi monstrueux.

Le désir n'est pas essence insatiable.

Il renaît sans cesse de ses cendres et toute satisfaction n'est que temporaire. b) Étant par essence lié à la faculté d'imagination, le désir est donc susceptible de se porter sur des objets inaccessibles.

Et même plus, n'est-ce pas précisément ce qui nous est inaccessible que nous désirons le plus ? Cela nous amène à nous poser la question de savoir si le bonheur lui-même est accessible.

Pour les philosophes eudémonistes de l'Antiquité, le bonheur est le souverain bien de l'existence humaine et l'action. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles