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Kant: Une éducation sans interdit est-elle possible ?

Publié le 25/03/2015

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L'homme doit de bonne heure être habitué à se soumettre aux prescriptions de la raison. Si en sa jeunesse on laisse l'homme n'en faire qu'à sa volonté et que rien ne lui est opposé, il conserve durant sa vie entière une certaine sauvagerie. Et il ne sert en rien à certains d'être en leur jeunesse protégés par

5 une excessive tendresse maternelle, car plus tard ils n'en rencontreront que plus de résistances et ils subiront des échecs dès qu'ils s'engageront dans les affaires du monde. C'est une faute habituelle dans l'éducation des princes que de ne jamais leur opposer dans leur jeunesse une véritable résistance, parce qu'ils sont destinés à régner. Chez l'homme, en raison de son penchant pour la liberté, il

la est nécessaire de punir sa rudesse : en revanche chez l'animal cela n'est pas nécessaire en raison de l'instinct.

KANT

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« Tou tes séries sauf ...

, Centres étrangers 1, juin 2003 SUJEr16 de POUCE ANALYSE DU TEXTE • se soumettre aux prescriptions de la raison : la raison désigne chez Kant la faculté des principes dictant à l'homme ce qui est vrai et, surtout, ce qui est bien.

Elle est universelle, donc commune à tous les hommes.

Ses commande­ ments(« prescriptions») sont impératifs, car ils ne tolèrent aucune exception.

Il faut donc entendre à la lettre le terme de« soumission » : être« soumis » à la raison, c'est à la fois être dompté et être subjugué par elle.

• une excessive tendresse maternelle : Kant ne condamne pas la tendresse maternelle en tant que telle, mais son excès.

Il est ici défini négativement comme un refus de contrarier la volonté de l'enfant.

Donner une tendresse maternelle excessive, c'est donc refuser de s'opposer ou de résister aux souhaits de l'enfant.

C'est démissionner de son rôle d'éducatrice, primordial pour Kant.

• penchant pour la liberté : le terme de « penchant » insiste sur le caractère naturel de la liberté humaine, par opposition à l'instinct animal.

Mais le penchant ou l'inclination doivent être éduqués pour se développer.

Faute de quoi ils restent en friche.

C'est le sens de la question 3.

INTÉRÊT PHILOSOPHIQUE DU TEXTE Kant aborde ici un thème classique (la pédagogie, l'éducation) mais sous un angle original.

Contre une tradition prétendant que l'enfant ne possède la raison qu'à un état embryonnaire, ce qui justifie qu'on le laisse s'exprimer par lui-même de façon plus ou moins anarchique, Kant revendique la domestication précoce de la « rudesse » et de la « sauvagerie » au nom de la liberté.

C'est parce que l'homme est potentiellement libre qu'il faut le contraindre, dès le plus jeune âge.

Ce paradoxe ne pourra être dénoué que lorsque l'on aura compris que la raison humaine est une faculté législatrice.

De là la question 3.

PROBLÉMATIQUE DE LA QUESTION 3 On peut définir l'éducation comme la mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d'un être humain.

Or qu'est-ce qu'un être humain? C'est d'abord un composé de corps et d'âme.

L'éducation concerne donc aussi bien l'un que l'autre:« un esprit sain dans un corps sain», explique Gargantua en suivant l'idéal humaniste de Rabelais.

Elle peut être artis­ tique, politique ou morale, et comporte un aspect théorique et pratique.

Dans toute la tradition philosophique, l'être humain se définit en outre par la raison.

L'éducation doit donc viser le développement de cette raison.

Or de même qu'on ne devient pas excellent en sport sans entraînement et qu'on ne conserve pas la 103. »

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