Devoir de Philosophie

Le Lion Malade et le Renard

Publié le 07/01/2016

Extrait du document

Publié en 1668, le Livre VI  des Fables de La Fontaine reprend plusieurs sujets du poète grec Esope, et notamment celui du Lion malade et du Renard. Ce sont là des personnages familiers du monde des apologues, chaque fois qu’il s’agit de représenter plus ou moins le souverain et ses courtisans. Le lecteur les retrouve par exemple au Livre VII dans Les Animaux malades de la peste.  Quelle est « l’âme » de cet apologue, évoqué un siècle plus tôt par Etienne de La Boétie dans le Discours de la servitude volontaire ? C’est ce que nous nous demanderons après avoir analysé l’art du récit dont La Fontaine fait preuve dans ce sujet imité des Anciens. ** La fable est nettement divisée en deux parties : la première est co...

« laisse craindre un calcul, une dissimulation.

D'ailleurs si le Lion éprouve tellement le besoin de rassurer ses sujets, c'est bien que ses intentions ne sont pas claires ! Ainsi, tout dans cette première partie consacrée à l'édit royal, fait naître une inquiétude, et dramatise la situation.  Pourtant les deux vers qui assurent la transition avec la deuxième partie ne montrent qu'une obéissance aveugle des sujets  à l'autorité royale incontestable.

Ce sont deux vers narratifs, deux octosyllabes à rime plate, dont la brièveté souligne surtout l'efficacité du pouvoir :  « L'édit du prince s'exécute. De chaque espèce on lui députe.» L'utilisation de la tournure pronominale « s'exécute » montre que la mécanique du pouvoir est bien huilée et fonctionne automatiquement, d'elle-même.

Quant au  pronom indéfini « on » dans le deuxième vers il montre des sujets anonymes, sans personnalité, s'empressant d'obéir, sans exception, toutes « espèces » confondues, à l'ordre formulé, et sans aucune réflexion ni a priori ni, semble-t-il, a posteriori.

Car il faut surtout remarquer que ce récit lapidaire reste volontairement mystérieux et évasif : qu'advient-il de tous ces députés, on n'en sait rien.

Ils sont manifestement livrés à la « discrétion » du Lion, qui ne rend pas compte de ses actes, et à qui l'on ne demande rien.

C'est donc par leur aspect très elliptique que ces deux vers sont remarquables, l'art de La Fontaine étant ici de passer l'esssentiel sous silence…. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles