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Montesquieu, Diderot, Rousseau, inspirateurs de la Révolution

Publié le 10/09/2018

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Diderot, les Encyclopédistes et l'élitisme éclairé

 

Les Encyclopédistes, et notamment Diderot, fournirent une théorie du pouvoir à partir de laquelle les premiers révolu tionnaires (notamment Barnave), puis les Girondins assignèrent à la révolution bourgeoise ses objectifs fondamentaux.

 

Il s'agissait d'abord de conférer à l'aristocratie de la fortune les prérogatives politiques et sociales qui étaient jusque là le monopole de l'aristocratie de naissance. Élever la bourgeoisie au niveau de la noblesse n'impliquait nullement que l'on élevât l'ensemble du peuple au niveau de la bourgeoisie. « C'est (dit il) la propriété qui fait le citoyen. »

Les trois sources principales de la pensée des orateurs de la Révolution française sont : Montesquieu, les Encyclopédistes et Rousseau.

 

Montesquieu et la lutte contre le despotisme

 

Montesquieu fut invoqué par tous parce que le thème central de son œuvre était la lutte contre le despotisme. Instaurer la liberté exigeait seulement, selon lui, une séparation des pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire) et un équilibre entre eux. Une telle réforme ne met pas en cause le principe de la monarchie : il suffirait que le roi rétablisse les pouvoirs des parlements, et surtout des États généraux, fâcheusement tombés en désuétude depuis deux siècles.

 

Même Mirabeau, qui s’inspire en général de Montesquieu dans sa lutte contre le despotisme, n'accepte pas ses conceptions sur le rôle des parlements. La rapide mutation des États généraux en Assemblée constituante montrera la fragilité des équilibres conçus par Montesquieu.

 

Il reste que Montesquieu fut le premier de nos penseurs et écrivains politiques à concevoir et définir les grands principes de l'analyse du pouvoir, avec la clarté et la rigueur nécessaires. Robespierre et Saint Just eux mêmes s'en souviendront, jusqu'à citer des phrases entières de l'Esprit des lois.

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« [ ...

] Le peuple, dans la démocratie, est, à certains égards, le monarque ; à certains autres, il est le sujet.

Il ne peut être monarque que par ses suffrages qui sont ses volontés.

La volonté du souverain est le souverain lui-même.

Les lois qui établissent le droit de suffrage sont donc fondamentales dans ce gouvernement.

[ ...

] Le peuple qui a la souveraine puissance doit faire par lui-même tout ce qu'il peut bien faire ; et ce qu'il ne peut pas bien faire, il faut qu'il le fasse par ses ministres.

[ ...

] (1 1, 2.) Il ne faut pas beaucoup de probité pour qu'un gouvernement monarchique ou un gouvernement des­ potique se maintienne ou se soutienne.

[ ...

] Mais, dans un État populaire, il faut un ressort de plus, qui est la vertu .

[ ..

.

] [ ...

] Lorsque, dans un gouvernement populaire, les lois ont cessé d'être exécutées, comme cela ne peut venir que de la corruption de la république, l'État est y erdu.

Lorsque cette vertu cesse, l'ambition entre dans les cœurs qui peuvent la recevoir, et l'avarice entre dans tous.

Les désirs changent d'objet :ce qu'on aimait, on ne l'aime plus ; on était libre avec les lois, on veut être libre contre elles ; chaque citoyen est comme un esclave échappé de la maison de son maître.

[ ..

.

] Autrefois, le bien des particuliers faisait le Trésor public ; mais pour lors le Trésor public devient le patrimoine des particuliers.

La république est une dépouille ; et sa force n'est plus que le pouvoir de citoyens et la licence de tous.

(III, 3.) [ ...

La vertu politique est un renoncement à soi­ même, qui est toujours une chose très pénible.

On peut définir cette vertu, l'amour des lois et de la patrie.

Cet amour, demandant une préférence continuelle. »

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