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La Nausée et la mort chez Sartre

Publié le 12/09/2015

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En somme, il est vrai que devant un enfant qui meurt, La Nausée ne fait pas le poids, mais nous ne le saurions pas si nous n’avions pas lu La Nausée ou quelque livre semblable.

« Un enfant meurt de faim : cela est insupportable. Si je cherche les raisons du caractère scandaleux de l’événement, je vois qu’il faut sitôt y compter la littérature. Je ne sache pas que Sartre s’inquiète trop des innombrables massacres qui s’accomplissent chaque jour, systé-

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« Littérature (utilité de la) 1 171 Sartre affirmait qu'il était, par exemple, impossible de lire Robbe-Grillet dans un pays sous-développé.

Tra­ vail complexe sur la matière même de la littérature, déconstruction sophistiquée du discours romanesque, l'œuvre de Robbe-Grillet passait aux yeux de Sartre pour l'exemple même du texte totalement déconnecté de la réalité mondiale.

Derrière des affirmations très générales sur l'utilité et les limites de la littérature, c'était en fait une nouvelle conception de la littérature -celle qu'incarnaient à l'époque les nouveaux roman­ ciers -qui était mise en cause.

Ceux-ci ne s'y trompèrent pas et répliquèrent à Sartre.

La confrontation donna même lieu à un débat public organisé à la Mutualité par le journal Clarté et auquel participèrent Simone de Beauvoir, Yves Berger, Jean­ Pierre Faye, Jean Ricardou, Jean-Paul Sartre et Jorge Semprun.

Très clairement s'affrontaient deux concep­ tions de la littérature: la littérature engagée et le nou­ veau roman.

(Le texte de ce débat a été publié sous le titre de Que peut la littérature? en 1965, dans la collec­ tion «L'Inédit.

10/18 ».) Jean Ricardou qui s'affirmait à l'époque comme le théoricien du nouveau roman mit au centre de son intervention, pour en proposer une critique, la formule de Sartre.

Il revient sur cette même formule dans un texte intitulé «Une question nommée littérature» et figurant dans ses Problèmes du nouveau roman (1967).

La démonstration de Ricardou constitue sans doute la plus juste des mises au point et la plus exacte des réfutations de la formule de Sartre: «Un enfant meurt de faim : cela est insupportable.

Si je cherche les raisons du caractère scandaleux de l'événe­ ment, je vois qu'il faut sitôt y compter la littérature.

Je ne sache pas que Sartre s'inquiète trop des innombra­ bles massacres qui s'accomplissent chaque jour, systé-. »

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